- Culture
- Jeux vidéo
- FIFA16
On était à la présentation de FIFA 16
Bien plus que la reprise des championnats, la rentrée de septembre est surtout synonyme de nouveau FIFA. Comme chaque année, nous allons tour à tour l'aimer, le détester, le cajoler, puis l'insulter. Car, comme chaque année, il s'annonce assez dingue pour nous tenir en haleine jusqu'à la rentrée suivante. Entourés d'une cinquantaine d'autres mordus de la série, nous étions à la présentation de la version 2015-2016 organisée par EA Sports.
« Enfoiré d’arbitre ! Il siffle jamais ! » Dès les premiers tests de la version beta du tout nouveau FIFA 16, l’homme en noir officiant sur ce Chelsea – Juventus en prend déjà pour son grade. Adossé à un confortable fauteuil en cuir, le gamer n’en revient pas. Proche de l’exploit face au récent champion de France Alexis Lefèvre, le bougre peine à accepter la décision de l’arbitre. La logique sera finalement respectée et il repartira à la maison avec une jolie valise. Quoi qu’il en soit, ce nouvel opus ne semble pas déroger à la règle qui a fait de la franchise FIFA la référence en matière de simulation sportive : des émotions, de la rage, beaucoup de fun et quelques bris de manettes à prévoir, forcément. Comme chaque année, quoi.
Petits fours, PowerPoint et espanglais
La cinquantaine de privilégiés s’étaient amassés dans le très chic seizième arrondissement parisien. Tout est réuni pour passer un joli après-midi entre mordus du jeu. Rapidement, une porte coulissante en bois vernis s’ouvre, les lumières s’estompent et les invités s’assoient, excités par l’événement qui s’annonce. Peu à peu, la salle se remplit et la musique de fond s’arrête, laissant place à un PowerPoint EA Sports. La toile de projection se tend et Sebastian Enrique, l’un des développeurs de la franchise, prend alors la parole sous les applaudissements, et dans un anglais à la sauce espagnole qui sent bon les vacances. Et c’est parti pour trente minutes de présentation du nouveau-né pour passer en revue les différentes améliorations mises en place pour la version qui couvrira la saison 2015-2016.
En premier lieu, les innovations liées à la défense. On annonce des joueurs « plus intelligents que jamais » , notamment sur les placements et déplacements. Concrètement, les défenseurs devraient être capables de combler un espace vide sans que l’utilisateur ait besoin de le faire manuellement. Aussi, leurs réactions ont été travaillées dans le but d’apporter davantage de réalisme au gameplay. Par exemple, après un tacle glissé, le défenseur reprendra ses appuis plus rapidement. Pour les novices, un tutoriel – affichant des conseils pour chaque situation de jeu – fait même son apparition. Les développeurs ont également poussé la netteté des frappes de balle au maximum, toujours dans cette réflexion de réalisme optimal. Quant à l’introduction d’équipes nationales féminines, Enrique argumente simplement « que les filles font partie du foot et doivent désormais faire partie de FIFA » . Mais la vraie folie innovatrice de cet opus demeure l’apparition du spray arbitral lors des coups francs directs. Plutôt solide…
Du kiff, du, du, du kiff
Trêve de plaisanteries, place au jeu, avec, pour commencer, un remake de la dernière finale de Ligue des champions. Choix des maillots, paramètres, gestion des équipes, jusque-là, rien à signaler, les joueurs de la version 2015 ne seront pas dépaysés. Premier chargement, et les premières images se montrent déjà. Celles des mini-jeux, encore et toujours présents. Cette fois, c’est celui du taureau qui est mis en scène. Pour varier les plaisirs. Enfin, la partie démarre pour de bon et laisse apparaître un Camp Nou aussi vrai que nature. Les détails graphiques sont au rendez-vous, un poil plus travaillés que sur FIFA 15. Une première prise en mains agréable, au cours de laquelle on remarque tout de suite la volonté des producteurs de rendre le jeu au summum de la vraisemblance. Peut-être même trop. La vitesse du jeu semble moindre, tout comme celle des joueurs. L’enchaînement des dribbles pour passer en revue l’équipe adverse s’avère, lui, presque impossible. Même pour les meilleurs, comme Alexis Lefèvre. « J’ai trouvé que le jeu n’était pas mal du tout dans son ensemble. Les producteurs ont beaucoup innové. Par exemple, j’ai tout de suite remarqué en testant le jeu que les gestes techniques étaient beaucoup moins faciles à réaliser. C’est assez compliqué à gérer au début, mais on s’y fera, comme pour chaque opus. »
La première mi-temps voit un FC Barcelone mener par deux buts à zéro. Deux frappes lointaines ont fait trembler les filets italiens sans que Gigi Buffon n’ait pu faire quoi que ce soit. Un fait confirmé par beaucoup : « Marquer grâce à des tirs lointains devient de plus en plus simple. C’est emmerdant, parce que du coup, beaucoup de mecs vont tirer au but n’importe comment, de n’importe où et peuvent marquer » , commente notre champion, au détour d’un nouveau but. Un premier point négatif pour certains donc, qui a au moins le mérite d’apporter du spectacle. Au dernier coup de sifflet, le score (5-5 !) reflète bien la rencontre. Débridée. Finalement, il faut bien le dire, le bilan n’est pas si différent de la version précédente. Les futurs heureux possesseurs du disque auront le sentiment d’avoir une belle mise à jour plutôt qu’un jeu à part entière. Heureux ? Sans doute. Pourquoi ? Parce que même si, comme souvent, on se dit qu’on en aimerait davantage de la part de l’une des franchises les mieux vendues au monde, on se dit aussi qu’on prend pas mal son pied et qu’on aimerait bien claquer un nouveau match dès la fin du précédent. Putain de dépendance.
Par Maxime Nadjarian et Eddy Serres