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On était à la présentation de Berbatov à Monaco
L'AS Monaco a présenté hier sa recrue star de l'hiver : Dimitar Berbatov. Interrogé sur son âge, le Bulgare a répondu avec son humour pince-sans-rire caractéristique. Parce que Dimitar, c'est d'abord un style et une personnalité.
On est bien loin du faste de la présentation de Falcao mi-juillet. Cette fois-ci, pas de soleil extravagant, pas de palace monégasque, ni de jolies hôtesses au teint mat qui se baladent un verre de champagne à la main. Plus étonnant, l’absence de dirigeant russe pour assurer la présentation du Bulgare. Ce mardi, l’AS Monaco a donc opté pour la sobriété. Le transfuge de Fulham n’est pas Falcao. Dans la vieillotte salle de presse du stade Louis-II, tout le monde en a d’ailleurs bien conscience. Certains confrères de la presse spécialisée affichent même leur scepticisme d’entrée, quand l’âge du joueur (33 ans) et ses capacités physiques sont abordés. Mais l’ancien chouchou de White Hart Lane calme tout le monde en détournant la question par une punchline bien sentie. Explications de texte made in Bulgaria : « Mon âge n’est pas le même et c’est vrai que je suis un peu plus vieux qu’il y a quelques années, explique-t-il le plus tranquillement du monde dans un anglais parfait. J’ai moins de cheveux(sourires)! C’est pour tout le monde pareil, mais le football, c’est pour les gens intelligents. Et mon cerveau est toujours dans le même état de marche. Maintenant, on verra dans quelques matchs si c’est toujours le même Berbatov qu’avant. »
Dans cet exercice de style, le Bulgare, regard fixe et perçant, est en totale maîtrise. Portant une élégante chemise à carreau et une veste en cuir noir cintrée, l’ancien prodige du CSKA Sofia en a vu d’autres après notamment un passage par Manchester United, club qui avait déboursé la folle somme de 38 millions d’euros pour s’attacher ses services. C’est d’ailleurs sûrement pour cette raison qu’il apparaît encore plus relax quand il s’agit de faire face à la meute de photographes qui espèrent décrocher « THE » cliché du nouvel atout numéro 1 de l’attaque monégasque.
Seul à l’hôtel à boire un Perrier
Quelques heures plus tôt, le buteur à l’attitude dégingandée était tout aussi détendu pour son premier entraînement avec ses nouveaux coéquipiers. Alors qu’aucun supporter de l’ASM n’assiste à cette séance pourtant ouverte au public, l’ancien des Spurs, bonnet noir sur la tête, affiche de façon ostentatoire sa différence. Malgré le volume sonore de Claudio Ranieri qui envoie du « Pressionnez ensemble » (ce qui signifie, dans le langage du technicien italien, « pressez collectivement! » ), Berbatov est au petit trot. Pendant que tout le monde s’active sous la pression du Mister, l’ancien du Bayer, lui, se replace sans jamais sprinter. Avec élégance sur l’un de ses premiers ballons touchés, celui qui ressemble étrangement à Andy Garcia envoie d’abord valdinguer le Belge Ferreira Carrasco. Avant de se faire secouer par le portier argentin Sergio Romero sur une sortie aérienne. Sous une pluie battante, Ranieri ne bronche pas et apprécie le spectacle offert par sa dernière recrue venue du Sud de Londres. Car il sait qu’avec Berbatov (95 buts inscrits en Premier League), l’ancien manageur de Chelsea tient là un joueur très spécial. Pendant une bonne partie de la séance, l’ancien de MU a enchaîné contrôles orientés et passes de l’extérieur du pied sans jamais donner l’impression de forcer son talent. Bluffant !
En début de soirée, on retrouvera la trace du Bulgare dans le grand hôtel du Colombus situé à quelques dizaines de mètres du stade Louis-II où les dernières places pour le choc Monaco – PSG s’arrachent. Étonnamment seul, Berbatov prend le temps de savourer un Perrier en lisant un journal anglais. Alors que les deux nouvelles recrues de l’ASM – le Tunisien Abdennour et le Nigérian Elderson présentés le même jour – échangent tranquillement à une table voisine, lui préfère s’isoler. Pendant une bonne dizaine de minutes, l’ex de Tottenham va s’activer sur ses deux téléphones noirs. De conversation en conversation, le Bulgare finit soudainement par quitter le Colombus. Seul, il prend un taxi dans la foulée pour partir à la découverte de l’intrigante Principauté. Un drôle de numéro, ce Berbatov !
Par Alexandre Poirier, à Monaco