On était à la présentation de Benzema
Entre les présentations de Cristiano Ronaldo (90 000 personnes), de Kaká (50 000 personnes) au Santiago Bernabeu et celle de Benz, il y a la même différence qu'entre le mariage de Tony Parker et celui de Bernard Menez. Pourtant le stade affiche tout de même plus de 25 000 personnes pour un joueur dont beaucoup n'ont jamais vu que des vidéos sur YouTube. Mais au Real de Florentino Perez tout est affaire de proportion. 25 000 c'est quand même la moitié d'un Parc des Princes ou du Stade de Gerland.
La sobriété n’est plus vraiment de mise depuis le retour de Florentino Perez au volant de la machine Real Madrid. C’est Puccini puis Carmina Burana qui lancent la cérémonie d’intronisation. Après 10 jours de présentations galactiques, le spectacle est bien rôdé et les journalistes locaux semblent déjà blasés par la solennité de l’évènement. D’abord, les membres encravatés du conseil d’administration s’installent. Ensuite, rentrent Alfredo Di Stefano, président d’honneur du club, et surtout Florentino Perez. C’est la vraie star de toutes les présentations et le MC résident de la fête. Il sait bien que ses fans ne sont pas venus pour ses nouveaux morceaux mais bien pour ses tubes de toujours. Alors il ne se fait pas prier et rappelle qu’ « il y a 8 ans jour pour jour » il avait signé un « autre Français, Zinédine Zidane » . Succès assuré. Comme on a envie d’être réinvité, on reste poli et on ne rappelle pas que c’est le même Perez qui avait laisser filer Claude MC Makélélé quelques saisons plus tard.
Et puis ensuite, on voit le Benz, le gamin de Bron, sortir d’un tunnel et monter sur scène. La foule l’acclame. Son maillot n’a pas encore de numéro, la faute à un embouteillage dans le vestiaire madrilène. Ce qui est sûr c’est qu’on ne le reverra plus en jaune fluo. C’est la vraie bonne nouvelle de la soirée. Il lâche son kit de survie en espagnol : « estoy contento estar en el club más grande del mundo » et « Halla Madrid ! » . Il a l’air content Benz. Alors il prend des poses de rappeur devant les 3 Ligues des Champions ostensiblement posées sur une table à côté de lui. On a peine à y croire mais le DJ de la soirée ose un Aïcha de Khaled tandis que Benz pose pour la photo officielle avec toutes les cravates du Conseil d’Administration de la Maison Blanche.
Un(e) Benz de seconde main
Rubén, supporter merengue, ne s’y trompe pas : « Benzema c’est notre second choix, on aurait préféré Villa » . Car c’est bien l’Asturien de FC Valence qui faisait rêver les socios depuis plusieurs semaines. Ici, Benzema, on en sait assez peu de choses à part quelques vidéos projetées sur un écran géant et quelques sinistres huitièmes de finale de Ligue des Champions. Son transfert a été une demi-suprise. Même Jorge Valdano, directeur général du club, ne s’en est jamais vraiment caché. D’ailleurs, on ne tarde pas à lui rappeler en conférence de presse en le traitant de « deuxième main » . Pourtant, Benz ne se démonte pas et semble toujours aussi heureux d’entrer dans « le club de ses rêves » . Le traducteur se mélange les pieds, Benz ne comprend rien aux questions mais il est content et ça se voit. Alors on espère qu’entre-temps on lui aura dit qu’ici, c’est plutôt costard et cravate que gilet de serveur façon José d’ Hélène et le Garçons . Ici c’est le Real, pas le mariage de Bernard Menez, hein.
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