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On était à la manif des ultras à Montpellier

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On était à la manif des ultras à Montpellier

Un millier de supporters ultras venus de toute la France ont défilé samedi après-midi dans les rues de Montpellier contre la « répression abusive » dont ils s’estiment victimes, suite à la blessure subie par un supporter héraultais fin septembre. So Foot s'y est abîmé les tympans.

Tout a été minutieusement organisé, jusqu’à une répétition générale la veille sur la place du Peyrou, point de départ de la manifestation, afin qu’aucune bévue ne vienne entacher le dispositif prévu par les ultras montpelliérains. « Ça fait dix jours qu’on se voit presque tous les soirs pour que tout soit nickel » , confie Sylvain, leader de la Butte Paillade, qui organise ce rassemblement avec l’Armata Ultras, l’autre groupe local. C’est que faire cohabiter le temps d’une journée dans une même ville et au sein d’un même cortège, ultras stéphanois, lyonnais, nantais, bordelais, toulousains, nancéiens ou grenoblois, accompagnés de quelques fans marseillais en marge des associations locales et des abonnés parisiens éconduits par le plan Leproux, ce n’est pas si évident. « On est là pour montrer à tout le monde qu’on n’est pas des abrutis finis et qu’on peut marcher côte à côte pour défendre nos droits. Et aussi pour faire comprendre aux jeunes de notre groupe qui pensent beaucoup aux rivalités qu’il n’y a rien qui ressemble plus à un ultra qu’un autre ultra » , déclare Romain, responsable de la Brigade Loire de Nantes. « On n’a pas tous le même club, mais on a tous la même passion » , résume Vince des Ultras Auxerre, venus sans leurs balles de tennis.

Unis, mais à distance

Savoir surmonter les inimitiés pour défiler ensemble procure aux ultras un mélange d’étonnement et de fierté. « Y a quand même de sacrées rivalités sur cette place » , souffle un Stéphanois en embrassant du regard l’esplanade du Peyrou. Pour éviter tout problème, les organisateurs ont cependant pris soin d’éloigner les groupes les plus antagonistes. L’arrivée de chaque contingent est saluée par des applaudissements nourris et des chants communs. Chacun en profite aussi pour dévisager les autres groupes, qu’il n’est pas fréquent de voir de si près. Lors de la conférence de presse lançant la manifestation, Sylvain se félicite de ce large rassemblement : « On prouve à tout le monde qu’on est matures, qu’on est des grandes personnes. Cette manifestation, c’est une vitrine pour le mouvement ultra. » Même les supporters lyonnais du virage sud, qui font d’ordinaire plutôt « cause seuls » selon leur porte-parole, Floriano, ont fait le déplacement afin « d’envoyer un message fort » .

Un message d’unité néanmoins pas entendu par tous, certains groupes, comme les voisins nîmois, ayant préféré s’abstenir plutôt que de côtoyer leurs ennemis. D’où une absence de marque, celle des ultras de la populaire sud de Nice, auparavant rassemblés au sein de la Brigade Sud dissoute par les autorités en 2010. Eux qui sont depuis plusieurs années en pointe dans la défense des intérêts du monde ultra ont salué, dans un communiqué, l’initiative de leurs collègues montpelliérains, avec lesquels il leur arrive pourtant de se frictionner, mais ont refusé de cohabiter avec les ultras lyonnais coupables de leur avoir volé leur banderole il y a quelques années.

De Nice à Montpellier

Cette manifestation n’est pas un coup d’essai pour les ultras héraultais. En mai 2008, ils avaient déjà participé à un rassemblement d’envergure à Nice, suite à la dissolution des Boulogne Boys parisiens, un autre défilé ayant lieu dans le même temps à Lens*. Ces événements avaient progressivement permis, malgré d’importantes divergences de vue internes, de former une Coordination Nationale des Ultras porteuse d’une plateforme de revendications. À l’automne 2009, ses représentants avaient même rencontré la secrétaire d’État aux sports puis participé au congrès national des associations de supporters organisé par la même Rama Yade en janvier 2010 au stade de France. Mais la mort, quelques semaines plus tard, de Yann Lorence en marge d’un PSG-OM de triste mémoire avait brutalement interrompu le processus de dialogue, mis en évidence les lignes de fracture parmi les ultras et renforcé la répression dans les enceintes sportives et à leurs alentours. Depuis, au sein du monde ultra, plus grand monde ne pensait possible une manifestation unitaire.

Les Pailladins étaient sans doute les derniers à y croire, comme en témoigne leur manifestation organisée l’an dernier avec les ultras niçois. L’union, hier improbable, est devenue réalité après la blessure subie fin septembre par « Casti » , un jeune ultra de la Butte Paillade qui a perdu un œil avant un match contre Saint-Étienne du fait, selon les ultras, d’un tir de Flashball.

Solidarité avec « Casti »

La volonté de rassembler les ultras français « est revenue à l’ordre du jour chez nous après ce qui est arrivé à Casti. Cette histoire nous a remontés dans les deux sens du terme. Contre la répression abusive dont on est victimes. Mais elle nous a aussi motivés positivement. Quand on a vu l’élan de solidarité dans tous les stades de France, on s’est dit que c’était l’occasion de faire quelque chose tous ensemble. On a voulu profiter de cet événement pour faire entendre les revendications des ultras » , explique Sylvain.

Les participants à la manifestation font, unanimement, de la blessure de « Casti » l’élément fédérateur. Paul, des Indians de Toulouse, résume un sentiment partagé : « C’était tout à fait naturel pour nous de nous sentir concernés, car ça aurait tout aussi bien pu être un jeune de notre groupe, de notre tribune ou de notre ville. C’est la moindre des choses de faire preuve de solidarité et de s’inscrire dans une démarche de justice. » Même son de cloche chez Aurélien, responsable des Magic Fans de Saint-Étienne : « On était les premiers concernés puisque l’incident a eu lieu avant notre match à la Mosson. Les délais de la manifestation étaient un peu courts, mais les Montpelliérains ont eu le courage de l’organiser. On se devait d’être présents pour soutenir « Casti ». » « Ce qui est arrivé à « Casti », c’est l’incident de trop qui fait déborder le vase » , souligne Vince l’Auxerrois. Comme de nombreux groupes, les Red Tigers lensois ont, comme l’explique Pierre, « organisé une quête pour aider les Montpelliérains dans les différentes démarches qu’ils vont engager pour obtenir justice pour leur supporter blessé. On profite de la manif pour leur remettre l’argent. »

Malgré son état physique, Casti a tenu à venir pendant une petite heure au départ de la manifestation. Il en a profité pour saluer les groupes présents, qui l’ont chaleureusement applaudi, avant d’être littéralement harponné par les médias locaux. « C’est magnifique de voir tous ces supporters réunis. C’est impressionnant l’impact que ça a pu avoir dans toute la France. Ça me motive à garder le moral tous les jours » , a déclaré le jeune Montpelliérain. Très touché et manifestement affaibli, protégé de la pression médiatique par les organisateurs de la manifestation, Casti livre quand même un discours combatif : « Contrairement à ce que certains médias ont dit, mon œil, je ne le récupérerai pas. Et il n’y avait absolument pas de légitime défense de la part du policier. L’injustice est trop grande pour qu’on laisse passer ça. »

Contre la « répression abusive »

Derrière l’émotion suscitée par cet incident, des revendications plus larges émergent. Ce sont globalement les mêmes qu’en 2008, mais, de l’avis général des ultras, leur situation a empiré depuis. « Aujourd’hui, le mouvement ultra est écrasé par une répression qui n’a plus rien de rationnel » , estime Paul des Indians. « On n’est pas des anges, martèle Sylvain en début de manifestation, mais quand on fait des conneries, on les assume. Ce qu’on dénonce, c’est les sanctions disproportionnées pour des faits mineurs. » Fabien, ultra clermontois, renchérit : « Il peut y avoir des abus du côté des ultras, mais il faut que les sanctions soient adaptées. » « Sous prétexte de s’attaquer aux violences et aux hooligans, c’est aux ultras qui animent les stades qu’on s’attaque en réalité » , affirment de concert plusieurs voix venues de tous les virages de l’hexagone.

Les interdictions administratives de stade (IAS) décidées par les préfets sur la foi de rapports de police sont en ligne de mire. Distinctes des interdictions judiciaires de stade (IJS), ces IAS se sont développées ces dernières années. Deux lois ont même allongé leur durée en 2010, puis 2011. « Où est le respect des libertés publiques quand on peut interdire de stade quelqu’un jusqu’à 24 mois sans aucune intervention de la justice ? » , dénoncent les ultras dans la motion remise à la préfecture de l’Hérault par 8 de leurs représentants (2 Montpelliérains, 2 Stéphanois, 1 Parisien, 1 Marseillais, 1 Nantais et 1 Lyonnais).

Face au directeur de cabinet du préfet de l’Hérault, l’un des anciens responsables de l’association Liberté pour les abonnés (LPA, rassemblant des anciens supporters du virage Auteuil comme de la tribune Boulogne et qui a décidé de se dissoudre au printemps dernier) affirme avoir « fait valoir que la plupart des interdictions administratives de stade ne concernent pas des faits de « hooliganisme » . Au contraire, les vrais faits de violence, comme les « fights » dans les bois dont notre interlocuteur nous a parlé, ne sont pas traités par l’actuelle vague répressive. »

« Citoyens de seconde zone »

La LOPPSI II, sévèrement dénoncée par Nicolas, le responsable des Green Angels stéphanois, est dans le collimateur. Dans leur texte commun, les ultras rappellent que le Parti socialiste, alors dans l’opposition, avait déposé une motion de censure devant le Conseil constitutionnel intégrant les articles 60 et 61 de la LOPPSI II concernant les supporters. Interrogée dans le n°98 de So Foot, Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, a fait preuve de prudence à ce sujet, estimant qu’il fallait « creuser les propositions contenues dans le Livre vert du supportérisme » et qu’il y avait « certes (..) parfois des excès qui mènent à des restrictions des libertés individuelles » , mais qu’elle n’avait pas envie de « revenir sur ce qui a été fait et souvent bien fait » par ses prédécesseurs en matière répressive et législative.

Les ultras ne partagent pas cet avis. Nicolas poursuit au micro : « On est une catégorie de personnes qui n’a pas les mêmes droits que tout le monde, notamment le droit de se déplacer librement. » Tous réclament plus de « respect » et demandent à ne plus « être traités comme des citoyens de seconde zone » . Le porte-parole de l’ex-LPA précise : « On ne demande pas de traitement de faveur, mais on ne veut pas de lois d’exception qui criminalisent les ultras. Ça fait déjà deux ans qu’on manifeste à Paris et, pour nous, le citoyen prend le pas sur le supporter. C’est avant tout en tant que citoyens qu’on est là, pour défendre nos libertés face à des mesures de plus en plus liberticides. » Avant de les décliner : « À Paris, on n’a plus de liberté d’expression dans les stades, plus de liberté d’association, ni même de circulation. Est-ce que toutes ces mesures seraient acceptées si elles étaient appliquées à une autre population ? Je ne crois pas. » En tout cas, « Liberté pour les ultras » fut le slogan phare de la journée.

À la chaleur des fumigènes

C’est finalement en milieu d’après-midi, sous un soleil de plomb – pour la période – qu’un millier d’ultras, selon nos estimations (dont une cinquantaine de filles, surtout dans les rangs locaux), venus de toute la France par dizaines ou à quelques unités, ont défilé dans le centre-ville de Montpellier. Ou plus exactement à ses marges, la préfecture n’ayant pas souhaité que le cortège traverse l’hyper-centre, ce qui a suscité d’âpres négociations entre organisateurs et autorités quant au parcours.

En tête de cortège, les Pailladins arborent une banderole : « Ultras, unis pour nos droits » . Les bâches de groupe n’étant pas acceptées, chaque contingent défile derrière le nom de sa ville ainsi qu’une référence à Casti ou à la lutte contre la répression. Les fumigènes et pots de fumée colorent le cortège, alors que de nombreux pétards assourdissants font sursauter les passants, dont certains sont surpris, voire apeurés. Tandis que les quelques fans marseillais exhibent un calicot « Dissolution de la BAC, pas seulement à Marseille » , les Toulousains brandissent des pancartes de CRS derrière une banderole : « Venez au stade, ça change tout. LFP » .

C’est que la Ligue et son président fraîchement réélu font partie des cibles privilégiées des manifestants. Mais les policiers en prennent aussi pour leur grade. Face à l’imposant dispositif policier barricadant littéralement l’hyper-centre de Montpellier, les Lyonnais et Stéphanois parviennent encore à se distinguer, les premiers entonnant de vibrants « A.C.A.B : all cops are bastards » dans la langue de Shakespeare, pendant que leurs meilleurs ennemis préfèrent clamer dans celle de Garibaldi « Sbirri di merda » . Pour la même signification, au final… Malgré les craintes des organisateurs et des autorités, la manifestation s’est déroulée sans incidents, à l’exception d’un moment de flottement en queue de cortège quand un individu non identifié a été surpris en train de détériorer des voitures avant d’être chassé manu militari par les organisateurs, dont certains sillonnaient le cortège en scooter.

« Pour un football populaire »

Alors que tous les groupes s’étalent en arc-de-cercle sur la place de l’Europe, lieu d’arrivée du cortège, les organisateurs et responsables des groupes participants ne cachent pas leur satisfaction devant le bon déroulement de la manifestation. Les membres du collectif SOS-Ligue 2 en profitent pour inviter tous les supporters à se joindre à leur combat contre les matchs le vendredi à 18h45. Alors que le collectif va bientôt être reçu par la LFP et beIN Sport, un responsable du Malherbe Normandy Kop de Caen rappelle que ces horaires privent de nombreux fans de leur passion. Une évolution qui s’inscrit, selon Fabien des Ultras Clermont, dans un projet plus vaste des autorités du football de transformer les stades afin d’accueillir uniquement des spectateurs assis, triés sur le volet par un prix prohibitif des billets. Pour Nicolas des Green Angels, « les classes sociales présentes dans la manifestation représentent mieux le football que Frédéric Thiriez » et incarnent « la culture populaire du football » .

Mais le défilé s’est achevé, de manière plus surprenante, par deux prises de parole fortes. C’est d’abord Paul des Indians, qui établit un lien direct entre l’image des ultras et la blessure subie par Casti. Il reproche vertement aux médias de faire passer les ultras pour des « fous » et s’interroge sur leur capacité à rendre compte de cette manifestation : « Les journalistes et la LFP criminalisent et stigmatisent les ultras. La question des supporters a été mise à l’agenda politique comme un problème public majeur au-delà des réalités. Ces discours conditionnent les flics à nous tirer dessus. »

C’est ensuite un ancien ultra marseillais qui pointe la schizophrénie des ultras « capables de se rassembler de manière unitaire, mais prêts à en découdre si l’opportunité se présente » . Avant d’aller beaucoup plus loin et de reprocher à certains ultras qui dénoncent les interdictions de stade arbitraires d’en appliquer eux aussi, de fait, à des supporters de leur club avec lesquels ils sont en conflit : « Comme les Parisiens, on ne peut plus aller dans notre stade, mais, nous, ce n’est pas le club qui nous a viré, ce sont les groupes de supporters, afin de maintenir leur business dans les virages du stade Vélodrome! » Des groupes marseillais, dont l’absence a été remarquée lors de la manifestation, et qui n’ont donc pas pu répondre à ces critiques.

Et après ?

Comme certains ultras ayant refusé de se joindre au défilé l’ont fait remarquer, manifester c’est bien, mais il faut que ça ne reste pas qu’un coup d’épée dans l’eau. Même parmi les participants, certains sont sceptiques : « Cette manifestation est davantage un cri de rage qu’une croyance en la possibilité de changer la situation des supporters dans le football français » , selon Paul le Toulousain, dont l’avis est largement partagé. Conscients de l’ampleur de la tâche et des difficultés des ultras à s’inscrire durablement dans des actions collectives, plusieurs responsables ont insisté dès la conférence de presse inaugurale sur l’importance des suites de ce défilé. « Le plus important, c’est l’après-manif » , a martelé Romain de Nantes. « La manifestation doit être l’élément déclencheur afin que, derrière, les groupes se réunissent et décident d’actions communes » , affirme Pierre, des Tigers lensois qui fermaient la marche du cortège. Romain renchérit : « On espère beaucoup de l’après-manifestation. Si on montre qu’on est capable de s’unir, qu’on est capable de parler et d’être un acteur du football, si un mouvement national coordonne des actions, c’est là qu’on montrera qu’on est mature. Il faut s’organiser pour faire entendre notre point de vue. »

Vaste programme alors que les participants n’ont manifestement pas tous la même vision de la forme que devraient prendre leurs actions collectives futures. Quand certains prônent une « grève générale » dans les stades, d’autres pensent qu’il faut continuer à les animer. Quand les uns insistent sur la nécessité de répéter ce genre de manifestation pour renforcer la « visibilité » de leur cause en s’appuyant simplement sur les contacts noués, d’autres aspirent à une véritable structure collective permettant de débattre et de planifier les actions.

Pour que ce défilé ait une utilité, il faudrait également que l’esprit responsable de ce samedi gagne les troupes ultras au quotidien. Plusieurs ultras nous ont ainsi affirmé n’avoir pas voulu se joindre à un défilé dont tous les participants n’adoptent pas, selon eux, un comportement approprié et conforme aux règles ultras, auxquelles plusieurs orateurs ont fait référence. D’autres participants se sont dits gênés par la présence d’indépendants (autrement dit de hooligans) dans la manifestation. Quant aux innombrables pétards qui ont accompagné certaines parties du cortège, on n’est pas persuadé qu’ils soient une excellente publicité pour la cause ultra…

Les autorités prudentes

Pour que cette manifestation ait des suites positives, il faudrait aussi que les autorités sportives et publiques soient à l’écoute de la rue ultra. Le directeur de cabinet du préfet qui a reçu les supporters l’a globalement été, selon les participants. Romain en a profité pour répéter : « Nous sommes des ultras, pas des hooligans, nous sommes des associations loi 1901, avec des responsables dont vous avez les noms. Vous avez tout intérêt à nous avoir comme interlocuteurs. »

Mais, pour l’instant, les pouvoirs publics sont plus que sur la réserve. Contacté par So Foot vendredi, Antoine Boutonnet, le responsable de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, n’a souhaité apporter « aucun commentaire » sur cette manifestation. Avant de rappeler samedi dans un communiqué que « l’arsenal législatif et l’action de l’État en partenariat avec les instances du football ont permis ces dernières années d’obtenir des résultats très significatifs en matière de lutte contre le hooliganisme et les violences péri-sportives. » Au même moment, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet, bien connu des amateurs de sport télévisé, a, lui, concentré ses arguments sur les incidents de Montpellier – Saint-Étienne. Contrairement à ce que prétendent les ultras, il a assuré que « rien ne permet d’affirmer que c’est un tir policier » qui a blessé Casti. Avant d’ajouter : « Ce qui est sûr, c’est que des fonctionnaires de police ont été très violemment pris à partie par une trentaine d’individus et ils ont dû faire usage de la force pour se dégager » , version que les ultras montpelliérains contestent en affirmant que ces incidents ont bel et bien eu lieu, mais après, et non avant la blessure de Casti et donc en réaction à celle-ci.

Sollicitées avant la manifestation, la LFP et de l’UCPF, mobilisées il est vrai par les élections à la tête de la Ligue, n’ont pas souhaité nous répondre. S’il est compréhensible que les instances attendent de voir ce qui va déboucher de ce rassemblement ultra, il serait bon qu’elles créent de leur côté les conditions d’un dialogue constructif avec des individus qui se sont mis en avant nommément et à visage découvert. Sans quoi cette journée de manifestation risque de ne pas avoir les effets positifs escomptés par les participants.

Par Anthony Cerveaux et Nicolas Hourcade, à Montpellier

* So Foot avait couvert la manifestation niçoise de 2008

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