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On était à la journée des enfants de la fondation PSG
Qui dit mercredi, dit journée des enfants. L'occasion pour la fondation PSG de convier près de 5 000 enfants d'Île-de-France âgés de six à quatorze ans à assister à un entraînement du club parisien au Parc des Princes. Au programme : freestylers, chants et sourires.
Décidément, les abords du Parc des Princes sont de plus en plus agités depuis le retour des ultras. Pour cette journée des enfants de la Fondation Paris Saint-Germain, les voix criardes se font entendre dès la sortie de métro Porte de Saint-Cloud. La foule bruyante est facilement identifiable, avec ses gilets jaunes et ses culottes courtes. Raphaël, dix ans, qui s’apprête à découvrir le Parc, sait très bien pourquoi il est venu : « Je suis venu pour voir Serge Aurier, moi, je l’aime trop. Sinon mon joueur préféré, c’est Di María. » Les potes de sa classe acquiescent en entendant le nom de l’Argentin, sauf un, qui lui préfère Edinson Cavani. Plus étonnant, la plus petite de la bande, Laurine, avoue sans sourciller que son joueur préféré au PSG, « c’est Griezmann » . Laurine détient certainement un tuyau du mercato estival 2017. En attendant, c’est loupé, ce que ne relève pas cet adolescent qui immortalise sa journée sur Snapchat.
Cavani, Séan Garnier et Michel Montana
Après un bref passage par le salon VIP du Parc des Princes, Christine Le Gal, directrice de la fondation PSG, donne rendez-vous derrière le but de la tribune Boulogne pour balancer quelques chiffres : « Plus de 5 000 enfants sont attendus de toute l’Île-de-France. Environ un club de foot par arrondissement de Paris, puis d’autres clubs de la région, et plus particulièrement dans les quartiers populaires, avec un gros zoom sur les Yvelines, département très cher du PSG. Parmi eux, une vingtaine d’enfants malades et handicapés qui assisteront à l’entraînement au plus près des joueurs sur le bord de la pelouse. » Alors que Christine Le Gal évoque l’école rouge et bleu dans le XIXe arrondissement, le programme d’aide aux filles des quartiers populaires et l’accord avec l’hôpital Necker, les enfants commencent à garnir les tribunes latérales du Parc, avec d’un côté les drapeaux bleus et de l’autre les rouges. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils donnent de la voix. Ambiancés par le speaker officiel du PSG, Michel Montana, les enfants entonnent des « Ici c’est Paris » et des chants à la gloire d’Edinson Cavani.
Si certains enfants patientent encore à l’extérieur de l’enceinte parisienne, d’autres profitent déjà des activités proposées par le club, T-shirt blanc sur le dos offert par la maison. Au programme, maquillage aux couleurs du club, baby-foot et magiciens. Alors que les tribunes du Parc des Princes commencent à se remplir, le freestyler Séan Garnier et trois membres de son crew du S3 font irruption sous les ovations des jeunes enfants, adeptes de leurs vidéos Youtube. Si, Séan, en béquilles, fait juste acte de présence, Moss, Andréas et Wass font kiffer les jeunes supporters avec quelques gestes techniques qui feraient complexer Lucas Moura. Après avoir fait participer deux enfants en fauteuil roulant, en faisant rouler le ballon sur leurs doigts, les trois freestylers laissent la place aux stars de la journée : les joueurs du Paris Saint-Germain.
Matuidi Charo, dab et mise à la porte
Le moment tant attendu par les 5 000 enfants est enfin arrivé. Sous les cris des jeunes supporters et devant les cuisiniers du Parc venus en tribune presse pour eux aussi profiter du moment, les joueurs parisiens font leur entrée sur la pelouse. S’ils n’oublient pas de shaker la mascotte Germain le Lynx en entrant, ils font tous un petit geste en direction des enfants. Certains se contentent d’un petit signe de la main discret, Kurzawa affiche, lui, un grand sourire et envoie un petit dab en direction de la tribune, avant que Blaise Matuidi n’arrive en dansant, sous les cris des enfants qui ont visiblement choisi le milieu français comme chouchou. Présent en tribunes, Yassine, treize ans, en 4e à Gif-sur-Yvette (Essonne), en prend plein les yeux : « C’est super cool d’être là. Mon joueur préféré ? Euh… Thiago Silva même s’il n’est pas là aujourd’hui. » Après un bref rassemblement au centre de la pelouse pour applaudir les enfants présents, les internationaux (Meunier, Rabiot, Augustin, Aurier, Kurzawa, Matuidi) quittent déjà la pelouse et laissent leurs coéquipiers entrer dans le vif du sujet. Après quinze minutes d’échauffement, seuls les enfants ont le droit d’assister à la suite de la séance.
« C’est toi qui as mis la misère à Neymar ? »
Qu’importe, à l’issue de la séance, Mohamed, treize ans, balance les projets tactiques d’Unai Emery : « Ils ont fait un petit match. C’est les bleus qui ont gagné. Celui qui m’a le plus impressionné ? C’est le joueur qui a mis une frappe extérieure du pied en pleine lucarne, mais je ne sais pas qui c’est. » Si Mohamed n’a visiblement pas une très bonne vue, Slimane, dix ans, qui sort du stade avec son drapeau bleu du PSG à la main en direction de son père venu le récupérer à la sortie du stade, a lui bien reconnu les joueurs : « C’était trop bien. Ben Arfa, il a mis la misère à un moment au défenseur. Et Lucas, il est trop rapide, c’est fou. » Un peu plus loin, les freestylers se frottent les mains : « C’est mortel puisqu’eux d’abord, ils nous followent sur Youtube, et là on voit les chiffres de YouTube qui sont devant nous, c’est mortel, c’est pas juste des chiffres là, c’est des visages, des sourires, tout ça, c’est mortel de les voir » , explique un membre de la team S3, avant d’être interrompu par une voix juvénile : « C’est toi qui as mis la misère à Neymar ? » demande le garçon en désignant Séan Garnier du doigt. Oui, c’est lui. Bientôt une vingtaine, puis une trentaine de gamins débarquent. Retour. Station Porte de Saint-Cloud. Et toujours pas la moindre trace d’Antoine Griezmann.
Par Romuald Gadegbeku et Steven Oliveira