- En partenariat avec Impulstar et Instagram
On était à la finale des 10 ans du tournoi Impulstar
Ce lundi 30 août marquait d’une pierre blanche la deuxième partie et la finale du dixième anniversaire d’Impulstar, le tournoi référence en matière de football de rue en France, organisé de A à Z en partenariat avec Instagram, qui souhaite mettre en avant la positivité, la passion et le côté « laissez-nous rêver ! » Au programme : du football, des footballeurs professionnels, des barres de rires et des concerts.
« Malheureusement, on a perdu en finale, mais c’était une belle journée. On est du 91, on ne vient pas souvent à Paris, donc c’est extraordinaire de jouer sous la tour Eiffel et devant de nombreux spectateurs. » Même si la déception est grande pour Kelian Mutoba, le jeune capitaine des Galactiques de Massy n’oublie pas l’essentiel : le plaisir. Il peut être fier de ses collègues. Un pion encaissé sur toute la compétition, celui du 0-1 dans la finale les opposant à l’Ajem Zola venu d’Houilles. C’est sous la tour Eiffel que ces derniers, dignes représentants du 78, remportent la dixième édition du tournoi Impulstar. Pour sa « Décima », le tournoi de foot le plus street de France a offert un spectacle que ni les joueurs, ni les supporters, ni les voisins du stade Emile-Antoine ne vont oublier de sitôt.
Des fumis, du foot et des burgers
En fin de matinée, l’avenue de Suffren est le théâtre d’une scène unique : une trentaine de supporters de Sartrouville, tous déguisés comme les mercenaires de La Casa de Papel, craquent des fumigènes en balançant des chants. Ismael, 16 ans, n’a pourtant pas l’air surpris :« C’était déjà le meilleur public l’année dernière, ils confirment ! » balance l’adolescent tout sourire en entrant dans le complexe sportif, transformé en temple du football, pour l’occasion. Il faut dire que Bernard Messi, l’un des fondateurs d’Impulstar, et son équipe ne sont pas du genre à laisser une place au hasard. « Nar-B, c’est un mec carré, il permet aux jeunes de rêver en les mettant dans des conditions optimales », envoie Mohamed, venu exprès de Roubaix. C’est vrai qu’en dix ans, il s’en est passé des choses pour Impulstar. Passé du simple gymnase aux pieds de la tour Eiffel n’a pas été chose simple. Galo Diallo peut en être témoin. Le compère de Nar-B et fondateur de Smile Conseil, une entreprise de communication s’occupant de créateurs de contenus – comme l’acteur Just Riadh, présent sur le tournoi en tant qu’ambassadeur de cette Décima -, suit Impulstar depuis longtemps maintenant. « On a augmenté le niveau et la qualité petit à petit. Je suis arrivé en voulant prendre le pli du digital et ça a été un gros boom » déclare-t-il déterminé avant de reprendre : « C’est venu avec parcimonie et si tu regardes aujourd’hui, il y a des artistes, des footballeurs, des danseurs, du public… c’est vraiment une belle fête ! »
Il est midi, et la fête commence en cuisine. Plusieurs centaines de supporters se ruent vers les bornes de commandes d’un partenaire spécialisé dans les burgers. C’est le coup de feu pour Amin, 38 ans, la plaque tournante d’un des stands. « Ça fait trois jours qu’on se prépare pour cet événement, aujourd’hui c’est l’aboutissement de notre travail. » Amin et ses collègues envoient, en quelques heures, près de 1000 burgers pour rassasier la foule.« Notre feinte de frappe à nous, c’est la rigueur et la communication ! » Le tournoi reprend sur les demi-finales, et les rencontres s’intensifient. La finale est actée, ce sera un 91 vs 95. Les joueurs vont pouvoir se reposer durant les quelques programmes prévus avant la finale. Vers les espaces VIP aussi, les contrôles s’intensifient. Un jeune homme hautement sapé négocie, en vain, son entrée avec un videur qui a du répondant : « Si ta cousine travaille ici, dis-lui de venir ! » Dommage pour le garçon qui ratera la prestation de Guy2Bezbar, une des étoiles montantes du rap français. Le rappeur passé par les équipes de jeunes du Red Star connaît aussi bien les ambiances du bitume que la bonne lecture : « Le foot de rue, c’est jouer dans la street sous toutes les conditions, qu’il neige, qu’il pleuve… Avec nos règles. Le joueur le plus street pourrait être Anelka, j’aime son état d’esprit « vous avez vos règles, j’ai les miennes. »Verratti aussi, c’est la calle ! »
« Kays Ruiz-Atil joue comme au quartier »
Le soleil commence à tomber sur Paris, et l’ambiance monte d’un cran lorsque, juste avant la finale, les quelques footballeurs professionnels invités passent dire un mot à la foule. Ibrahima Konaté, Timothée Pembélé ou Wissam Ben Yedder, pour ne citer qu’eux, viennent saluer les potentiels footballeurs de demain. Timothée Pembélé, malgré l’envie, n’a jamais participé lors d’un tournoi Impulstar. « J’avais des amis du PSG qui avaient déjà participé au tournoi. J’ai voulu me lancer avec quelques potes, on a dû laisser tomber, car dans mon quartier, il n’y a pas beaucoup de footballeurs… On ne voulait pas se faire humilier ! » Le titi parisien en prêt à Bordeaux met une pièce sur le joueur le plus street qu’il ait vu.« Kays Ruiz-Atil, il joue comme au quartier, il est vraiment très fort ! J’en parlais avec Kylian, il me disait qu’il faut jouer au foot comme quand on était petit : garder les mêmes dribbles, les mêmes enchaînements et le même plaisir. » Forcément, pour Pembélé, le football professionnel a pris le pas sur celui de rue.« Dans le monde pro, t’as beaucoup d’ambitions et de pression. Quand tu joues dans la rue, si tu perds, ce n’est pas grave. Il n’y aura pas de média pour te noter ! »
Pour Wissam Ben Yedder, le football de rue représente bien plus qu’un ballon et un bout de trottoir. « Quand on vit des moments difficiles en famille et qu’on essaye de s’en sortir, on essaie de taper dans un ballon et de jouer. J’ai grandi dans ce milieu où l’on avait toujours l’habitude de se battre pour réussir. Aujourd’hui, ça prouve aux jeunes qu’ils peuvent avoir une bonne opportunité comme Impulstar et qu’ils peuvent y saisir leur chance. C’est pas tous les jours qu’on a cette chance-là. » Les alternatives du football à onze sont des bons moyens de briller. L’international français, que l’on surnomme « El Fourail » vers Sarcelles, en connaît un rayon : « On m’a beaucoup collé cette étiquette« futsal ». C’est vrai que le football en salle, ça aide techniquement. Le football sans dribbles, ça ne sert à rien. Quand on aime le football et qu’on essaie de réussir, il faut croire en soi. »
Ninho et Niska concluent la journée
La nuit commence à s’abattre sur le stade Emile-Anthoine, lorsque les joueurs de Houilles soulèvent un trophée qui a plus d’allure que l’Hexagoal. Les ados s’adonnent au traditionnel tour d’honneur sous une pluie de confettis, mais le public a déjà la tête ailleurs. Dans quelques instants, le main event viendra clôturer une journée harassante pour tout le monde. Sur le terrain, Niska, Ninho et le Nigérian Burna Boy remplacent les manieurs de ballon pour offrir un concert tout en énergie et décibels, dont profitera tout un voisinage interloqué, car peu familier avec le concept de « kichta ». Le public connaît quant à lui par cœur les lyrics des deux stars du rap français. C’est moins évident pour Burna Boy, dont seules les onomatopées seront repris en chœur ! Il est 22h30 lorsque la sono est définitivement coupée, avec trois heures de retard sur le planning initial. Le moment pour tout le monde de rentrer chez soi, des bons souvenirs et un léger larsen plein la tête. Tous l’assurent, ils reviendront l’année prochaine et feront passer le mot à leurs potes. À ce rythme, d’ici quelques années, c’est peut-être au Parc des Princes – ou mieux, qui sait ? – qu’Impulstar fêtera la « street » et ses talents. Car c’est peu dire qu’elle en regorge…
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Tous propos recueillis par Gad Messika