- Euro U19
- France-Italie (4-0)
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On était à la finale de l’Euro U19
Ça y est, la France a remporté l'Euro 2016. Et même si ce n'était pas au stade de France. Et même si c'est les U19. On y était.
La Wirsol-Rhein Neckar Arena. Un stade au milieu de nulle part. Une sortie d’autoroute, des parkings, des champs et la petite ville de Sinsheim. Voilà le cadre de la finale 2016 de l’Euro U19. Et s’ils ne ressemblent pas à une mégalopole européenne, 1h30 avant le coup d’envoi, les alentours grouillent déjà de monde. Beaucoup de Français, encore plus d’Italiens et pas mal d’Allemands. Un mélange convivial. Une fois dans l’enceinte, pas grand-chose permet de se rendre compte qu’une finale continentale va se tenir dans l’antre du TSG Hoffenheim. Pour les amateurs de Pokémon Go, sachez que l’on peut débusquer une demi-douzaine de bestioles virtuelles dans les travées du stade. Un stade renommé Sinsheim Arena, le temps de la soirée, la politique des sponsors de l’UEFA étant prise au sérieux, même dans les compétitions de jeunes. Malgré les récents attentats, l’ambiance est à la bonne humeur et le dispositif policier normal. Seul le speaker explique sur les écrans géants, schémas à l’appui, comment évacuer rapidement les lieux. On ne sait jamais.
Une soirée sponsorisée par The Voice
20h02, le premier « Allez les Bleus » de la soirée est lancé. Réponse de l’organisation ? Louane remplace l’obscure électro allemande dans les enceintes. À l’annonce des compos, un constat s’impose. Ceux qui sont venus pour profiter d’une chaude ambiance feraient mieux de repartir. La présentation d’équipe la plus silencieuse de l’histoire des Bleus vient d’avoir lieu. La cérémonie de clôture pourrait réveiller tout le monde ? Que nenni. Pas de David Guetta au menu, mais un mec qui vient chanter en allemand. Il s’agirait, selon les écrans géants, de Dominic Sanz, un ancien vainqueur de The Voice Deutschland. L’artiste fait sa chanson, marche sur le logo de la compétition, lâche 11 ballons dans le ciel et repart. Pendant ce temps, des gamins dansent et courent dans tous les sens. Comme souvent désormais. Rio devra faire mieux pour l’ouverture des Jeux. Ça ne devrait pas être compliqué. Le trio arbitral azéri, suivi des 22 acteurs, font alors leur entrée sur le près quand un tifo se met en place. Les choses sérieuses peuvent commencer.
Applaudissements, glissades et avion en papier
Une Marseillaise discrète suit un Fratelli d’Italia chanté assez faux. La plupart des Italiens présents sont des locaux de l’étape, provenant de la diaspora italienne en Allemagne. Mais pour rappeler le plus pur esprit méditerranéen, la minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat de Munich se transforme en minute d’applaudissements. Les joueurs envoient des ballons dans les gradins. Pour les Azzurri, c’est les seules frappes qui arriveront à destination… Alors que le match était censé se dérouler à guichets fermés, près de 5000 sièges n’ont pas trouvé preneur. Sur le terrain, les compétitions se suivent et se ressemblent. Les joueurs ne tiennent pas sur leurs pattes et n’arrêtent pas de glisser. Très vite Jean-Kévin « Augustine » , prononcé à l’allemande par le speaker, ouvre la marque. Symbole d’une France largement supérieure à leurs adversaires transalpins. Dès la demi-heure de jeu, les Italiens, déjà menés 2-0, semblent lâcher prise face à des Français qui s’amusent. Trois Allemands essayent de profiter de la situation pour lancer un clapping. En vain. C’est pas fait pour vous les gars, il faut être Islandais ou finaliste d’un Euro pour le réussir. Les Bleuets sont dans la gestion jusqu’à la mi-temps. Les Italiens ne trouvent pas la solution est le spectacle n’est pas fantastique. Explosion de joie dans une tribune quand même juste avant la pause. La raison ? Un avion en papier qui a volé une quinzaine de mètres pour finir sa course au beau milieu du terrain.
Des mascottes et de la joie
Pendant l’entracte, Super Victor a dû découvrir qu’il était déjà has-been. Les enfants n’ont d’yeux que pour un aigle allemand et Hoffi, le bélier du club local. Au retour des vestiaires, le schéma est le même. Une équipe de France qui domine, gère et s’amuse techniquement face à une squadra azzura dépassée qui attends que son calvaire finisse. Souvent en retard face à la vitesse de Mbappé & co, ils se reconvertissent en tireur de maillot professionnel. Pas la technique gagnante. Un troisième but permet au gardien français de s’illustrer pour la première fois : Bernardoni tape un sprint de 80m pour fêter ça avec ses coéquipiers. Dans le temps additionnel, Issa Diop prouve que plus que son mètre 94, il a tout d’un grand. Vient alors l’heure de célébrer. Enfin, pas pour tout le monde. Les Italiens sont en pleurs sur la pelouse, tout comme un stadier qui s’est blessé en poursuivant un jeune trublion descendu des tribunes. Pour les Français, trophée, paillettes et photos sont au programme. Certains finissent la soirée dans les bras des supporters, d’autre en traversant la pelouse en slip sur « We are the champions » , ou en tête-à-tête avec la coupe. La soirée du 10 juillet aurait dû se terminer ainsi….
Par Nicolas Kohlhuber