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On était à Charléty pour le derby parisien

Par Aymeric Le Gall 
6 minutes
On était à Charléty pour le derby parisien

Trêve internationale oblige, les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2 ont fait relâche ce week-end. Nous en avons profité pour descendre d'un cran et assister au derby francilien entre le Paris FC et le Red Star 93 au stade Charléty. Après un début de saison réussi, les deux équipes se retrouvent face à face pour un derby au sommet. The place to be, messieurs-dames, c'est Charléty !

Real-Atlético, Tottenham-Arsenal, Roma-Lazio, etc. Dans n’importe quel pays européen, un derby entre deux équipes d’une même capitale est un évènement particulier, un match à part qui attire les foules et déchaîne les passions. Et, bien sûr, ces derbys capitaux se jouent au plus haut niveau de l’échelon national. Et bien pas chez nous. Normal, direz-vous, pour un pays comme la France qui aime à cultiver son particularisme. La France ne fait pas comme les autres et cela se reflète aussi dans son football. À Paris, le derby de la capitale à une autre gueule et c’est peu de le dire. Moins clinquant, moins glam’ aussi, ce Paris FC-Red Star 93 met aux prises deux équipes évoluant dans l’antichambre du football pro, en National. Difficile dans ce contexte d’attirer les badauds dans un stade Charléty peu adapté pour des matchs de foot (avec sa piste d’athlé qui sépare le terrain des tribunes). C’est ce que confie Kevin Briand, le responsable de la cellule de communication au PFC : « Le Paris FC ne jouit pas d’une super cote de popularité auprès des Parisiens, et c’est difficile de remplir ce grand stade. Mais ce soir, c’est pas mal, l’affluence est bonne. » L’effet derby, incontestablement.

Les castrats, les ultras et Raymond Domenech

En ce vendredi soir d’été indien à Paris, les premiers signes d’un match de gala sont perceptibles dès que l’on s’approche de l’enceinte : la foule est conséquente (du moins à l’échelle du National) et un important dispositif policier a été déployé autour du stade pour éviter tout débordement entre les supporters des deux camps. Il faut dire qu’en ce début de saison, le derby francilien fait office de match au sommet. Ce qui, en soi, est assez rare pour être mentionné. Le Paris FC, quatrième, reçoit son voisin du Red Star, deuxième. Sur le papier donc, tout annonce un match enlevé et les supporters attendent du spectacle. Après un mois d’août réussi pour les deux équipes, l’heure de la confirmation a sonné. Pour l’occasion, les dirigeants du Paris FC ont décidé d’inviter tous les enfants de l’école de foot. Plus de 700 au total. Ça en fait du mioche au mètre carré. D’ailleurs, il n’est pas bien compliqué de noter leur présence : à l’heure de scander les noms des joueurs avec le speaker du club, les castrats sont les premiers à se faire entendre. On se croirait presque accompagné de la chorale de feu Pierre Bachelet. Pour la mue, il faudra patienter encore un peu, les enfants. À quelques mètres de là, les ultras n’ont plus ce problème. Les voix sont rauques et ça sent la testostérone à plein nez. Une quarantaine d’entre eux se sont massés au pied de la tribune principale. Bien que peu nombreux, ces anciens ultras du PSG reconvertis aujourd’hui en porte-voix du PFC suite au plan Leproux (pour « retrouver les valeurs du foot populaire » , nous explique l’un d’entre eux) font du bruit, beaucoup de bruit, pour encourager leur équipe. Face à eux, les supporters du Red Star n’ont pas à rougir de la comparaison. Ils sont nombreux à avoir effectué le court déplacement depuis la Seine-Saint-Denis, une petite centaine d’hommes et de femmes en vert venus pousser la chansonnette dans un stade Charléty moderne, à des années-lumière de leur Bauer adoré. Et qui dit match au sommet dit retransmission télévisée. Les journalistes de MCS (Ma Chaîne Sport) sont là, fidèles au poste. Nicola Vilas et Raymond Domenech ont trouvé refuge au sommet d’une partie de la tribune fermée au public. Seuls au monde donc. Rien que de très normal finalement pour l’ancien sélectionneur des Bleus.

Jack Sparrow à Charléty

Tout ce petit monde est fin prêt, le match peut commencer. 20h30, les 22 acteurs pénètrent sur la pelouse sous les vivats des supporters, les ultras parisiens en profitant pour exhiber un joli tifo, le tout accompagné par la bande son de Pirates des Caraïbes. Show time mon frère ! Le match démarre sur les chapeaux de roue et les visiteurs donnent le la de la rencontre et se procurent les meilleures occasions. Derby oblige, les duels sont appuyés et l’arbitre doit intervenir à plusieurs reprises pour calmer les ardeurs des joueurs. À la pause, rien n’a été marqué malgré une prestation relativement intéressante. Si Ma Chaîne Sport a l’exclusivité sur le championnat de 3e div’, cela n’empêche pas les poids lourds de Canal et de beIN d’avoir fait le déplacement. Plus habitué aux joutes de Premier League et de Ligue 1, Stéphane Guy s’est quand même laissé tenter par cette affiche au sommet. « En réalité, je suis là pour racheter le Paris FC. Avec Rybolovlev et Mammadov, évidemment ! » , glisse-t-il discrètement. Un scoop ? Non, simplement une connerie. Le nouveau clown de Canal Plus et animateur de J+1 se lâche avant de reprendre son sérieux : « On est des amoureux de foot, de tous les footballs. » De son côté, Julien Brun explique sa présence à Charléty par l’absence de matchs de championnat de L1 et de L2. Quand la trêve internationale se pointe, les amoureux de foot s’arrangent comme ils peuvent pour combler leur boulimie footballistique.

« Et le derby il est à nous ! »

La deuxième mi-temps repart sur les même bases que la première. De l’intensité, du rythme, des duels: c’est sûr, on va voir des buts ! Le Paris FC fait bien meilleure figure que lors du premier acte et concrétise son bon retour des vestiaires par un but de Kinkela sur pénalty (63e). Dans la foulée de cette transformation, Vincent Planté, le portier du Red Star, nous gratifie d’un de ces rares moments de folie dont seul le foot a le secret. Au lieu de ramener la balle vers le rond central, Planté attrape la chique et envoie une mine en direction du buteur parisien et de ses compères venus le saluer. Pas de doute, le gardien audonien avait la ferme intention de dégommer quelques têtes au passage. Raté, le ballon s’envole vers les tribunes. Encore un qui n’était pas assez assidu lors des cours de tir au pigeon… Alerté par son assistant, l’arbitre gratifiera l’ancien portier guingampais d’un carton jaune bien mérité.

Réduits à dix après l’exclusion du buteur du soir, les Parisiens batailleront jusqu’au bout pour préserver leur avantage au score. Loin d’avoir été ridicules, les Audoniens repartent pourtant avec une défaite dans leur besace. La dernière victoire du PFC en championnat face à son voisin de Saint-Ouen remonte à la saison 77-78. Une éternité. Cerise sur le gâteau : c’est dans la peau du leader de National que les coéquipiers de Richard Socrier iront se coucher ce soir. Cela valait bien un petit chant des ultras parisiens, tout heureux de pouvoir chambrer leurs homologues de banlieue : « Et le derby, et le derby, et le derby il est à nous ! » Jusqu’au match retour en tout cas.

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