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On était à Anfield pour le retour de Liverpool en C1

Par Eddy Serres, à Anfield
5 minutes
On était à Anfield pour le retour de Liverpool en C1

Hier soir, Liverpool avait rendez-vous avec l'histoire pour son grand retour européen, après plusieurs saisons de disette. Outre les coups de génie proposés par Balotelli, tous les yeux – ou plutôt toutes les oreilles – étaient braquées sur Anfield. On y était.

1742 jours, très exactement. Cela faisait près de 5 années pleines qu’Anfield attendait le retour de la plus belle des compétitions européennes, depuis une triste mais méritée troisième place en phase de poules obtenue en 2009, derrière la Fiorentina et Lyon. Entre-temps, beaucoup de galères jusqu’à l’arrivée de Brendan Rodgers et cette seconde place décrochée en championnat lors du dernier exercice. « Une éternité, avoue Sam, quinquagénaire habillé de la tête aux pieds avec la panoplie du club, essayant tant bien que mal de vendre des souvenirs dans son étroite boutique du centre-ville. Malgré les qualifications pour l’Europa League, notamment une demi-finale (perdue en 2010 face à l’Atlético Madrid, ndlr), Anfield ne s’emballe vraiment que pour la Champions League. » Les Kopites ont en effet eu l’habitude d’être sacrément gâtés niveau rencontres européennes. Quintuples vainqueurs de la LDC, les Reds s’appuient sur l’atmosphère régnant dans leur antre les jours de C1. Mieux, lorsque l’on s’amuse à citer les exploits qui ont marqué l’histoire de la compétition, le nom de Liverpool se doit logiquement d’être évoqué dans la conversation.

« In Istanbul, we won it five times »

Match day. Sous un soleil très british, les uniformes scolaires laissent peu à peu place aux maillots floqués d’un Liver Bird (emblème du club) dans les rues de la cité portuaire. Les Liverpuldiens qui n’ont pas eu la chance de dégoter un ticket se regroupent dans les bars, au plus grand plaisir des gérants qui attendaient eux aussi le retour de la compétition. « Quand Liverpool joue la Champions League, nos établissements sont bondés à partir du début de l’après-midi, assure Dan, tout sourire en encaissant un bifton de £50 à l’effigie de la reine d’Angleterre. Il y en a même qui ont pris un jour de congé pour pouvoir descendre quelques Carlsberg avec leurs potes. » Comme le veut la tradition, les autres Scousers, qui ont déboursé environ 60€ pour le précieux sésame, écument tour à tour les pubs d’Anfield Road avant de rejoindre leur place, une quinzaine de minutes avant le coup d’envoi. Les pintes s’enchaînent à une vitesse hallucinante, à tel point que les barmans du Park, pub situé en face du stade, sont rapidement débordés et demandent à de vieux habitués d’assurer le service. Les chants se font de plus en plus entendre, en premier lieu « We won it five times » ( « Nous l’avons gagnée cinq fois » , rappel d’une immortelle soirée de mai 2005. Avant de se rendre dans l’enceinte rénovée en 1998, un détour par le Shankly Gates ainsi que le mémorial de la catastrophe de Hillsborough s’impose. 96 noms y figurent, ornés de compositions florales. Parmi ceux-ci, Jon-Paul Gilhooley, âgé d’à peine 10 ans lors de la tragédie et cousin de Steven Gerrard. Dans son autobiographie, le milieu anglais lui dédie d’ailleurs sa carrière, en confessant que, sans ce drame, il ne serait jamais devenu le joueur que l’on connaît aujourd’hui.

« Il faut garder la tête haute »

Passé le recueillement, les fans se dirigent désormais dans leurs tribunes respectives. Les Kopites se chauffent la voix et mettent en exergue le tifo prévu pour l’occasion, représentant les cinq coupes aux grandes oreilles glanées par le club. Puis, le moment tant attendu arrive enfin. Des milliers d’écharpes sont brandies quand les premières notes du tube de Gerry & the Pacemakers résonnent dans les travées du stade. Tous chantent, certains pleurent, car si la musique officielle de la Ligue des champions hérisse le poil, le You’ll Never Walk Alone entonné par des dizaines de milliers de fans a le pouvoir d’émouvoir profondément. Plus qu’un hymne, il s’agit d’une véritable philosophie de vie. « C’est le chant du peuple, indique William, venu spécialement de Metz pour assister à la rencontre dans le kop grâce à la French Branch. Liverpool est une grande famille, et c’est ce qui est rapporté dans les paroles. Les épreuves importent peu, il faut garder la tête haute. »

Durant 90 minutes, les quelque 40 000 supporters des Reds vont s’atteler à conforter la réputation qu’ils avaient laissée en Europe en 2009, à savoir celle de l’un des meilleurs publics du Vieux Continent. Mario Balotelli, qui disputait là son troisième match sous ses nouvelles couleurs, a visiblement déjà été adopté par les fans : « Mario fantastico, Mario magnifico, olé olé, olé olé. » Même l’arbitre en prend pour son grade : « The referee is a wanker (L’arbitre est un branleur) » , pouvait-on entendre lorsque ce dernier avait la malencontreuse idée de siffler contre les protégés de Brendan Rodgers. Ils seront évidemment plus indulgents lorsque l’homme en noir accorde un pénalty imaginaire à Liverpool à la 92e minute.

Respect mutuel

Et le spectacle proposé sur le terrain, dans tout ça ? Très peu d’enseignements à tirer, tant la pression populaire semblait avoir pris le dessus sur le fonds de jeu des vice-champions d’Angleterre. La magie opérant à Anfield, Liverpool ne pouvait que gagner pour son grand retour. L’histoire ne retiendra certainement pas la manière. L’histoire retiendra Steven Gerrard, l’enfant du pays, se retournant pour saluer les siens du kop, après avoir transformé son penalty. Les Kopites finissent leur belle soirée par une standing ovation en direction de la tribune visiteuse, qui fait de même, montrant un respect mutuel. À la sortie du stade, un amusant personnage divertit la galerie. Armé d’un livre retraçant les grandes années de Liverpool, il s’agite avec le peu de cheveux qu’il lui reste, guette la sortie de joueurs ou officiels. Son but ? « Récolter le maximum de signatures. » Ce soir-là, le bonhomme n’aura récupéré qu’un seul coup de stylo, celui de Jimmy Case, ancienne gloire des Reds, époque Bob Paisley. Ce n’est pas encore Steven Gerrard ou Mario Balotelli, mais c’est déjà un bon début.

Le résumé du match Le but de Balotelli

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Lyon : à Textor et à travers
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