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On est allé parler foot et tatouage au 104

Par Nicolas Kssis-Martov
On est allé parler foot et tatouage au 104

Les footballeurs n’aiment pas franchement la discrétion. Le tatouage semblait idéal pour eux. On est donc allé voir chez les tenants du culte lors du mondial du tatouage pour savoir ce que pensent les pros de la rose de Jérémy Menez ou du dragon d’Ibra.

Un homme torse nu enroulé dans du cellophane passe dans les allées et personne ne le dévisage. Tout le monde ici trouve également normal ces jeunes filles qui attendent stoïquement en soutien-gorge dans cet ancien bâtiment des pompes funèbres de la mairie de Paris. Ici ? C’est le 104, un magnifique bâtiment égaré dans un des coins les plus glauques de Paris. C’est là que la fine fleur du tattoo s’est rassemblée le temps d’un week-end, la première fois depuis dix ans dans la capitale. Et ici, les stands ne sont pas de démonstration. L’ambiance reste à forte dominante rock’n’roll, les looks sont métaleux ou fiftos, skins ou bikers. Même les Hells ont un stand. Et pendant que les enceintes crachent du Madness, les décolletés servent plus à susciter l’envie des voisines qu’à exciter les cous ornés d’hirondelles. Pourtant on a beau chercher du regard, point de logo de club et aucune trace d’ultras. Et encore moins de footeux pourtant nombreux en repos durant cette période de qualification pour le mondial brésilien.

Virginie et les footballeurs du Stade Rennais

Tatouage et football, ici, le sujet en touche une sans faire bouger l’autre. Au fil des stands, tout le monde se rappelle avoir déjà exercé sur un footeux. Un gars d’Amiens, un type du RC Lens… Il paraîtrait même que Virginie de chez Atomik Tattoo, célèbre patricienne basée à Rennes, aurait œuvré sur la plupart de l’effectif local. Jamais de nom. Pas de secret professionnel, c’est juste secondaire. Look de rude boy, docks et chemise à carreaux, Ezekiel de Toulouse, d’origine argentine, se définit comme « un fan de foot et de cumbia » . Lui a surtout « décoré » beaucoup d’ultras quand il bossait en Espagne, aussi bien du Real que du Barça, sans sectarisme. Dans la ville rose, il vient de réaliser un pitbull sur un supporter local dont on se doute bien ce qu’il essayait de signifier par là, au regard de l’ambiance dans les tribunes du TFC. « Je ne pense pas qu’on puise dire que les tattoos de footeux soient pires que les autres. L’ensemble peut manquer de profondeur artistique. Mais celui de Messi pour son fils, c’est très respectable. Après je t’avoue que j’ai du mal à te citer un tattoo de footeux qui m’ait impressionné. »

Un phénomène de mode sans mémoire ?

Petites lunettes rondes et favoris, « Mousse » n’a lui non plus pas envie de jouer au donneur de leçons : « Il faut l’avouer, beaucoup de tatoueurs mangent grâce aux footballeurs connus comme Beckham, tout comme nous avons tous bouffé avec les petites étoiles de Rihanna. Des gars débarquent avec la photo de Cissé qu’ils ont chopée sur Google et demandent la même chose. » Un filon qui n’empêche pas ce tatoueur, membre du syndicat national des artisans tatoueurs (SNAT), de regretter un peu cette démocratisation : « Le tatouage s’est considérablement démocratisé, il s’est transformé en phénomène de mode. Avant tu te faisais tatouer sur le torse, les bras, au-dessus du coude, tu le gardais pour toi. Aujourd’hui, c’est l’inverse, il faut se montrer. Les footballeurs s’inscrivent là-dedans. Après est-ce qu’ils maîtrisent les codes, la symbolique de leur tatouage ? Quand ils se mettent une toile d’araignée, savent-ils qu’ils s’agit au départ d’un truc de pilier de bar, puis de skin ou de biker ? Chacun est libre. On aimerait juste que la dimension artistique de notre métier soit un peu plus respectée. »

Le sexy contre l’uniforme ?

En filigrane se dessine au gré des conversations – notamment chez les adeptes du versant rock et contre-culture – la sensation qu’à leurs yeux, le footeux constitue le symptôme d’une démocratisation du tattoo et d’une uniformisation des modèles. Un peu comme ces jeunes filles qui se battent pour ne pas porter le même maillot de bain mais trimbalent toutes le même symbole tribal au bas du dos. Mais ce point de vue n’est pas le seul toutefois. Du coté de la classieuse revue Inked Mag en revanche, les filles se pâment sans honte quand on évoque Beckham. Émeric Pourcelot, le rédac-chef, évoque même un parti pris assumé en faveur du « lifestyl » et du sexy : « On assume le côté grand public. Chacun a le droit de se tatouer. Les footeux aussi, avec leurs goûts perso. Ils participent donc de cette popularisation positive du tattoo. L’important désormais, c’est que la dimension artistique puisse se diffuser, que tu puisses chercher et trouver le tattoo qui te correspond, qui te ressemble. » A quand des cours d’éveil artistique dans les centres de formation ?

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