- Ligue des Champions
- 1/2
- Barcelone/Chelsea (2-2)
On a vécu l’élimination du Barça au Camp Nou
Une histoire connait toujours une fin. Hier, pour le Barça, elle aura été malheureuse. Compte-rendu depuis la cité de Gaudi d’une soirée si belle qui finit si mal. Enfin, pas pour tout le monde.
Choc des cultures ce mardi à Barcelone. Le Barça affronte Chelsea, les Latins face aux Anglais, les esthètes face aux bourrins. Promis, on ne caricature presque pas. Pour bien comprendre que ce choc va un peu plus loin que le football, la journée de lundi en était un parfait exemple. Barcelone était en fête. Avec la Sant Jordi, les amoureux se célèbrent : les hommes offrent une rose à leur chère et tendre, tandis que ces dernières leur rendent à travers un livre (étrange, effectivement). Une ambiance frivole et légère qui salue le retour du soleil au-dessus de la cité de Gaudi. Sauf qu’à 24 heures d’une demi-finale de Ligue des Champions, « quelques » supporters british se sont invités à la fête…
Que la bière coule à flots
Car les Londoniens se sont donné rendez-vous sur les fameuses ramblas. De bleu vêtus, la face rougie par le soleil et/ou la bière, ils brisent un peu ce romantisme d’un temps. Mais font le bonheur des vendeurs de cervezas à la sauvette… Et 24 heures plus tard, la bière a sans aucun doute coulé à flots. Les Blues se sont tous filé rencard aux abords des bouches de métro. Leur haleine remplit les rames, et lorsqu’ils occupent un wagon, les Catalans le quittent. Pour sûr, le choc des cultures a bien lieu.
Aux abords du stade, l’ambiance est posée. Les Socios sont assis dans l’herbe, le temps de manger et boire pour pas cher (eh oui, à l’intérieur du Camp Nou, les prix deviennent exorbitants). Apparemment, il y aurait tout de même eu quelques échauffourées entre Spanish et English. Forcément, sur 95 000 personnes présentes, il y a toujours des risques… A 10 minutes du coup d’envoi, le stade se remplit petit à petit. Allez plus que cinq à attendre. Et après le magnifique tifo déployé lors du Clasico, les dirigeants du Barça ont cette fois décidé de sortir en nombre les drapeaux catalans : ici, ce n’est pas l’Espagne.
Une tragédie
Enfin, le match vient de commencer. Comme l’on pouvait s’y attendre, le Barça met le feu dans la défense de Chelsea. Mais pour ce retour, le terrain à couvrir est un poil plus grand pour la bande à Cech. Une, deux, puis trois actions chaudes viennent rappeler que le Barça mourra, mais les armes à la main. Et ce qui devait arriva : Busquets, Iniesta et Terry font chavirer de bonheur les supporters catalans. Imaginez 90 000 personnes reprendre en choeur l’hymne du Barça. Frisson garanti. Mais cette année, Le Mes que un club n’est pas aussi souverain. Et Ramires décide, dans le temps additionnel, de faire redescendre d’un cran toute cette belle fête.
Ambiance morose dans les travées à la mi-temps, où se mêlent optimisme et scepticisme. Bref, pas de quoi se pavoiser, le Barça qu’ils chérissent tant est actuellement éliminé. Les manqués de Messi, sur pénalty, puis sur le poteau, font grimper la tension. Drogba prend tout le stress accumulé par les socios à travers des sifflets à vous faire grincer les tympans. Et quand Fernando Torres dit adieu au rêve de doublé européen catalan, c’est tout un stade qui applaudit ses maestros, ses donneurs de rêve. Car dans toute histoire d’amour qui se mérite, la fin est bien souvent malheureuse. Et ça, les supporters de Chelsea ne le savent que trop bien.
Par Robin Delorme, au Camp Nou