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  • Euro 2012
  • Reportage

On a trainé dans les rues de Gdansk

Ali Farhat, à Gdansk
On a trainé dans les rues de Gdansk

De la bière, un gosse qui parle de football comme un érudit, de la bière, des supporters de toutes les nationalités, de la bière, des mecs costauds, de la bière. À Gdansk, on vit bien.

Le rendez-vous est pris avec un local, qui arbore un T-shirt vert « Solidarnosc » et rappelle que c’est là, à quelques encablures de la gare principale de Gdansk, qu’a été fondé le mouvement de Lech Wałęsa, « qui ne parle même pas correctement le polonais, d’ailleurs » . Solidarnosc ici, la PGE Arena flambant neuve quelques centaines de mètres plus loin. La Pologne, un pays qui jongle entre modernisme et vestiges du passé. Le darron est accompagné par son gosse de huit ans, un môme qui n’a aucun mal à citer en entier l’équipe des Pays-Bas qui a remporté l’Euro 88 et qui parle de l’Osasuna Pampelune (?) limite en se mettant les doigts dans le nez.

Le pays où la vie est moins chère

La vieille ville est aux couleurs de l’Europe du Sud. L’Espagne affronte l’Italie, l’occasion de remarquer qu’on trouve aussi bien des tapas et des burritos que des pizzas, dans cette ville. Les Espagnols ont débarqué à 7000, les Italiens sont beaucoup moins, mais ils tiennent à montrer qu’ils sont là. Ils soufflent dans leurs trompettes qui font un bruit presque aussi désagréable que les vuvuzelas. Ce à quoi les Ibères répondent par des « Arrivederci, la la la la la la » sur un air de « Can’t take my eyes off you » de Franckie Valli (et non de Diana Ross, voire Lauryn Hill, comme on le croit très souvent). Ils en profitent également pour se mettre la population locale dans la poche, en chantant le désormais célèbre « Polska, bialo czerwoni » . Ce qui ravit évidemment les Polonais, eux qui vont remplir les travées du PGE Arena.

En fait, Gdansk, c’est l’Eurovision : on trouve aussi des supporters russes (?), une flopée de Néerlandais qui regarde tout le monde de haut (littéralement, puisque posé sur les marches d’un musée avec leurs dizaines de canettes de bière danoise) et aussi… des Turcs, arborant le drapeau au croissant de lune et à l’étoile, mais aussi des maillots de Galatasaray et de Fenerbahçe. Peut-être sont-ils venus investir dans les kebabs, qui fleurissent ici, à tel point que « c’est devenu la nourriture nationale, ici » , devant les pierogi, ces petits beignets farcis. Triste. Ce qui est cool, par contre, c’est que les prix sont grosso merdo les mêmes qu’en France (voire en Grande-Bretgane), sauf qu’ils sont en zloty, donc divisés par quatre. On ne se plaindra pas de prendre une pinte à 6-8 zlotys, un kebab à 10, et des clopes à 12. La belle vie.

Des spliffs et un pensionnat

Le seul truc cher, en fait, ce sont les billets. Le marché noir est là, tranquille, mais ne risque pas de se faire emmerder par les flics, « qui boivent eux-mêmes sous la table » . Un type propose deux billets pour le match, à 250 euros. « 1000 zlotys. Laisse-nous tranquilles » , rétorque le « guide » . Le match commence dans une heure et demie, les bars sont blindés, retour à la voiture. Le guide était tellement excité qu’il en a laissé la voiture ouverte, ainsi que la fenêtre. Mais bon, comme les gens sont trop plongés dans la compétition, elle ne craignait rien, apparemment. Trois types, des potes du guide, se ramènent. Ceux qui pourraient passer pour des hooligans dans des contrées occidentales sont en fait de doux agneaux. De beaux bébés, dont un qui fait son mètre 90, crâne rasé, et qui porte un T-shirt qu’il a reçu lors d’un tournoi de supporters à Bruxelles en 2008, tournoi auquel il a participé en tant que fan du Lechia Gdansk. Le mec raconte que le Lechia joue en vert, et qu’à cause de ça, ils étaient mal vu par les supporters de Lyon, également présents au tournoi, mais qu’après une dizaine de bières, tous se tombaient dans les bras.

À propos de houblon, faudrait peut-être recharger, non ? Le match commence dans moins d’une heure ? Non, ces messieurs ne boivent pas, ils préfèrent rester sobres, en cas de contrôle policier, et rouler un joint. Les gars, y a un gosse, quand même… Une partie de foot en 3 contre 3 s’improvise, et puis tout le monde rentre voir le match. Un match qui est maté dans un… pensionnat, où les gens vont et viennent comme ils veulent durant l’Euro. La salle se remplit doucement, le public est partagé, entre ceux qui en ont marre de l’Espagne et ceux qui ne veulent pas voir l’Allemagne gagner le tournoi. Bilan: 1-1, 4 litres de houblon, le sommeil arrive plus vite que prévu. Pas grave : la prochaine fois que l’Espagne jouera à Gdansk, la ville sera toute verte. Les Irlandais débarqueront à 20 000, et, quelque soit le résultat, la fête durera toute la nuit.

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