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On a testé FIFA 17 en avant-première

Par Julien Mahieu
7 minutes
On a testé FIFA 17 en avant-première

La simulation préférée des amateurs de ballon rond, de manettes qui volent et d’amitiés brisées est de retour sur console à la fin du mois de septembre. On a eu la chance de pouvoir poser les mains sur une manette avant tout le monde pour constater les progrès réalisés sur le nouvel opus de la licence d’EA Sports. Et il y a de quoi être assez emballé. Comme on ne l’a plus été depuis longtemps...

L’an dernier, après plusieurs épisodes plutôt paresseux en matière de nouveautés susceptibles de faire évoluer le gameplay, FIFA 16 avait enfin remis les pendules à l’heure, en proposant un jeu plus équilibré et de nouvelles features plutôt bienvenues (passes appuyées, centres plus crédibles et IA un brin plus futée, entre autres). Rien de vraiment révolutionnaire, en somme – les habitués de la série prenaient le jeu en main en moins de vingt secondes –, mais ça promettait de belles choses pour l’avenir. On attendait donc avec impatience de voir où EA Sports voulait en venir, et ce que le nouvel épisode du bien culturel le plus vendu en France aurait de neuf à proposer pour finir d’écraser la concurrence. Donc on a pris la manette en main, on l’a configurée « à la PES » (les vrais savent), et on a lancé un match pour voir ce que FIFA 17 a dans le ventre.

Le futur, c’est maintenant

La première chose qui saute aux yeux, c’est qu’on a enfin droit à un petit coup de Polish au niveau des graphismes – et c’est pas trop tôt. Quand on voit ce qu’un NBA 2K est capable de proposer depuis le passage aux consoles nouvelle génération, avec son rendu photo et ses animations criants de réalisme, on était en droit d’en attendre un peu plus, voire beaucoup plus de la part d’EA depuis deux ou trois épisodes. FIFA 17 intègre pour la première fois Frostbite, le moteur maison déjà éprouvé sur les derniers Battlefield, et il faut avouer que ça flatte la pupille : l’aspect général est un cran au-dessus de ce qu’on pouvait connaître, avec un meilleur rendu de la pelouse et des tribunes, des animations plus soignées et une mise en scène indéniablement plus fluide et détaillée. Enfin, FIFA a fait un (petit) bond en avant. Ça commence bien. Même satisfaction quand on zoome sur le visage des joueurs, qui ont eux aussi subi un gros lifting : on distingue jusqu’aux aspérités et défauts de la peau, on voit couler la sueur, on remarque les grains de beauté et tâches de rousseur…

Évidemment, ça se vérifie surtout chez les mégastars, et il y a parfois des gros ratés au niveau de la modélisation. Mais globalement, ça pète la classe… FIFA 17 enregistre également l’arrivée des entraîneurs modélisés – en Premier League seulement. Bon, c’est assez gadget, mais c’est toujours rigolo de voir Mourinho s’arracher les cheveux parce qu’on a envoyé un ballon sur le parking du stade. Au niveau de l’ambiance sonore, rien de bien neuf à signaler, ça reste du très haut de gamme. Et on n’a pas pu entendre les nouveaux commentaires de Pierre Ménès. De toute façon, on risque de vite basculer les commentaires en anglais, comme tous les ans.

Le bonheur simple de devoir réapprendre à jouer

Le flacon est très joli, d’accord, mais qu’en est-il de l’ivresse ? FIFA 17 est beau, tant mieux, mais c’est surtout au niveau du gameplay qu’on attendait une vraie évolution. Et là encore, dès les premières touches de balle, on ressent immédiatement qu’il y a du neuf. Le jeu renoue avec une inertie prononcée, qui affecte à la fois la physique de balle et les joueurs. Dorénavant, les polygones en short ont besoin d’un peu plus de temps pour se retourner, modifier leur trajectoire ou placer une accélération. Plus encore que sur FIFA 16, priorité semble avoir été donnée à la défense, et si ça peut refréner les ardeurs des champions qui se contentaient de filer le ballon à Ronaldo ou à Aubameyang avant de filer au but, c’est tant mieux. Les contacts entre les joueurs et la conservation de balle sont mieux gérés, et offrent un rendu plus « organique » .

Pour l’heure, le compromis qui a été trouvé entre l’attaque et la défense est plus que satisfaisant, et encourage le jeu de passes et la construction, sans toutefois pénaliser les contre-attaques. Tout cela sonne assez réaliste, et c’est tant mieux. Enfin, le nouvel opus de FIFA se montre un poil plus exigeant au niveau de la prise en main, sans déstabiliser les habitués de la série. Le tout nouveau mode de jeu de FIFA 17, intitulé The Journey en VO, et L’aventure en français (sérieusement ?), invite le joueur à incarner un joueur unique au cours d’une carrière scénarisée à la NBA 2K, avec choix de dialogues et tout le tralala… De ce qu’on a pu en voir, ça paraît prometteur, même si les cinématiques ne bénéficient pas du même soin graphique que le reste du jeu. Mais le succès de ce nouveau mode dépendra surtout d’un paramètre essentiel : l’IA des partenaires. Jusqu’à FIFA 16, incarner un joueur unique sur le terrain s’avérait passionnant avec des petits camarades en ligne, mais tout à fait barbant dans le cadre d’une carrière, la faute à une IA qui oscillait entre le passable et le calamiteux. Du coup, pour que The Journey soit intéressant à jouer, il faudra que l’IA fasse un bond en avant, et ça, ça se vérifiera sur la longueur. De ce qu’on a pu en voir, il est indéniable qu’il y a du mieux : les démarquages, les déplacements et les appels de balle sont beaucoup plus crédibles, les joueurs contrôlés par l’ordinateur alternant appels en profondeur et tentatives d’étirer les lignes pour créer des espaces. On note également que les mecs n’ont plus tendance à se jeter dans le but quand on prépare une passe en retrait : il y en a toujours un qui coupe sa course et attend le ballon au point de penalty.

La loterie des penaltys

Parmi les autres nouveautés du gameplay, il y a la gestion des coups de pied arrêtés. Alors là, en revanche, EA Sports bouscule les habitudes sans vergogne. Coups francs indirects et corners peuvent désormais être tirés via un petit curseur qu’on place où on le souhaite sur le terrain… Oui, comme sur FIFA 99. Un choix un peu étrange censé encourager les combinaisons, mais qui s’avère un peu désuet à l’usage, et même un poil trop précis pour être honnête et réaliste. On monte d’un cran dans la déstabilisation avec les coups francs directs : pour dire les choses simplement, on a tout envoyé en tribune. Certes, il est possible de choisir son angle de frappe, et on bénéficie d’une caméra dynamique super chouette qui reste fixée derrière le tireur pendant quelques instants pour suivre le ballon. Mais on a un peu l’impression d’avoir gagné en mise en scène (irréprochable) ce qu’on a perdu en intuitivité.

Enfin, ultime bouleversement : les pénos. On ne va pas se mentir : pour l’instant, une séance de tirs au but est surtout l’occasion de bien se marrer, parce que ça part dans tous les sens, sans qu’on comprenne trop pourquoi, ça vrille en tribune ou ça roule péniblement jusqu’à la ligne, et il n’y a aucun tutoriel à l’écran pour y voir un peu plus clair. Bref, FIFA 17 a pris un gros risque avec les coups de pied arrêtés, et s’il faudra attendre quelques semaines pour s’y faire avant d’émettre un avis constructif, les premiers retours sont presque unanimement circonspects.

Bref, FIFA 17 propose de vrais partis pris de gameplay et exigera des aficionados qu’ils passent un peu de temps sur le jeu afin d’appréhender ses nouvelles mécaniques de gameplay. Après deux petites heures de jeu, on ose le dire : c’est très prometteur, et ça donne envie de s’y remettre. Reste à voir si les premières mises à jour ne se contenteront pas de rétropédaler comme l’an dernier pour répondre aux desiderata des amoureux du sprint supersonique à la Cristiano. On vous invite à vérifier tout ça par vous-mêmes : la démo est disponible aujourd’hui sur toutes les plateformes.

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