On a suivi les commentaires de Baffie et Darmon

On dirait un serpent vert au bord du quai d’Austerlitz. Construit à la place des anciens docks du Port autonome de Paris, la Cité de la mode et du design a tout de la tendance d’aujourd’hui : faire du neuf dans de vieux pots. L’endroit regroupe, sur plusieurs étages, des magasins de design, des restaurants et de grands espaces privatisables pour évènements variés. C’est ici que Carlsberg a invité plus de 300 personnes à suivre la débâcle des Bleus face à la Suède. Déco brut et tuyaux apparents, on se croirait à Beaubourg. Sauf qu’on est là pour boire de la – bonne – bière devant du foot. Une demi-douzaine de grands écrans est dispatchée dans l’espace, histoire que tout le monde puisse profiter du spectacle. Il y a même un espace VIP, offrant assises et service. Les hôtesses sont là, belles comme des cœurs. Hot-dogs et binouzes, à gogo. À l’entrée, à gauche, des quadras en costume, peinturlurés bleu-blanc-rouge sur les joues, font la queue pour participer à une simulation mystérieusement dénommée Air célébration consistant à tirer sur un mur virtuel pour marquer un péno. L’occasion de s’offrir un court moment de gloire.

Le match va commencer. Les deux guests annoncés par la marque danoise sont bien là. Laurent Baffie et Gérard Darmon s’installent à leur poste, sur une estrade, face aux invités. Ils sont chargés de commenter le match et de lâcher quelques punchlines bien senties. Si les deux compères savent encore donner du LOL, il semble évident que commenter un match de foot est un vrai métier, pas si simple que ça. Si Baffie est le plus en forme en ce début de match – « Clichy qui donne à Porte de Champerret » ou encore « Parkinson centre et ne tremble pas » – Darmon, sans doute réellement préoccupé par la prestation des Bleus, montre moins d’enthousiasme. Question de style. Mais ses vannes tout en cynisme fonctionnent toujours. Une façon de sauver ce match qui, faut bien l’avouer, est une vraie purge. La mi-temps vient à point nommé. Certains vont fumer une clope sur le toit, vue sur Seine et Paris. D’autres préfèrent baver sur les Cheerleaders qui dansent dans la cage du Air Celebration. L’équipe du Petit Journal est là, prête à mettre dans la boîte le moindre faux pas des invités. Deux jeunes filles alcoolisées répondent naïvement à leurs questions, sourire aux lèvres. Le réveil sera difficile, on leur déconseille de regarder la télé vers 20 heures ce mercredi.

À la reprise, les Bleus se font coucher par Zlatan et plombent l’ambiance. Certains sont déçus, d’autres s’en foutent. Quand Larsson donne le coup de grâce, tout le monde a compris que l’essentiel était ailleurs : dans une bière bien fraîche d’abord, et dans la qualification pour les quarts ensuite. Darmon et Baffie quittent leur siège et laissent la place, de l’autre côté de la salle, à Mouloud Achour, venu assurer l’after-match aux platines. Des baby rockers se déchaînent sur du NTM. « Laisse pas traîner ton fils » , avertissait justement Joey Starr. Il est minuit, certains convives quittent la soirée. On leur présente la nouvelle canette de la marque à l’effigie d’Arsenal. Comme pour faire écho à la victoire des Anglais, vrais gagnants de ce groupe D au terme du premier tour…

À visiter : le blog « Unbottle Yourself »