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On a retrouvé Keirrison

Par Louis Génot, à Rio de Janeiro
On a retrouvé Keirrison

Ex-grand espoir du foot brésilien, cet attaquant au prénom bizarre vient de marquer son premier but en plus de deux ans, avant de fondre en larmes sur le terrain.

Un centre venu de la gauche, une tête piquée. Le ballon rebondit juste à côté du gardien avant de mourir au fond des filets. À ce moment-là, les images se bousculent dans la tête de Keirrisson. Ça faisait 746 jours qu’il n’avait pas marqué le moindre but en match officiel. Il court en direction des supporters, saute au-dessus du panneau publicitaire, enlève son maillot et pleure. Beaucoup. Peu importe que ce but donne la victoire (2-1) au Coritiba contre le leader Cruzeiro. L’essentiel est ailleurs. À 24 ans, l’ex-futur grand espoir du foot brésilien voit défiler sa carrière, gâchée par de mauvais choix sportifs et des blessures à répétition.

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Ses larmes font le tour du pays. Le lendemain, il est invité sur les plateaux de télé, et rebelote. Il est à fleur de peau et pleure comme un bébé. « Parfois, les mots ont du mal à venir… Je suis très heureux » , balbutie le jeune attaquant entre deux quintes de toux nerveuse. « J’ai fait le premier pas, gravi la première marche de l’escalier. Ça m’a retiré un poids énorme. J’avais besoin de ce but » , ponctue K9, qui porte le numéro 19 depuis qu’il est de retour dans son club formateur.
Keith Richards et Jim Morrison
Il y a cinq ans, il explosait littéralement sous le maillot de Coritiba. Meilleur buteur du Brasileirão 2008 avec 21 réalisations, il claque 41 pions toutes compétitions confondues. À l’époque, Robinho est déjà parti se perdre a Manchester City et Neymar est encore dans son cocon du centre de formation de Santos. Non, en 2008, la hype brésilienne du moment, c’est le K ! En plus, il a un prénom de rock star. Son père l’a baptisé ainsi pour rendre hommage à ses deux idoles : Keith Richards et Jim Morrison.
L’année suivante, il s’engage avec le Palmeiras pour franchir un palier et le conte de fées continue. Sous les ordres de Vanderlei Luxemburgo, il fait tout simplement les meilleurs débuts de l’histoire pour un attaquant du Verdão, avec 16 buts lors de ses 14 premiers matchs. Quand il signe au Barça en juillet 2009 pour 14 millions d’euros, tout le monde croit que les Catalans ont fait une bonne affaire et que la Seleção tient son nouvel avant-centre.

Dans l’ombre de Zlatan et Nuno Gomes

Mais voilà, quatre jours plus tard, un certain Zlatan Ibrahimović débarque en Catalogne, pour encombrer encore un peu plus un secteur offensif surpeuplé avec Henry, Bojan, Pedro et Messi, qui commence déjà à être démangé par l’envie de jouer dans l’axe. Du coup, Pep Guardiola ne compte pas sur le jeune Brésilien et le club décide le prêter au Benfica, pour qu’il fasse ses armes dans le foot européen.
À Lisbonne, c’est le fiasco. Relégué sur le banc par Saviola, Nuno Gomes et Óscar Cardozo, il ne joue que cinq matchs officiels et ne marque pas le moindre but. « Si j’avais pu revenir en arrière, je serais parti en Europe, mais j’avoue que je ne serais pas allé au Barça. J’aurais signé pour un club où j’aurais eu plus d’opportunités. En quittant le Brésil, je réalisais un rêve. Quand je suis arrivé à Barcelone, j’étais en pleine forme et super motivé, mais il n’y avait pas de place pour moi. J’ai été prêté à d’autres clubs, comme le Benfica, mais je n’ai pas réussi à enchaîner les matchs » , se souvient Keirrisson dans une interview au site Terra.
Aujourd’hui, il appartient toujours officiellement au FC Barcelone, qui l’a prêté à cinq clubs en cinq ans. Après Benfica, la Fiorentina et un léger frémissement. Le 27 février 2010, il marque son premier but sur le sol européen contre la Lazio lors de ses débuts sous le maillot de la Viola et enchaîne contre l’Inter. Ce sera tout. Deux petits buts en 12 matchs et puis s’en va. Il retourne au pays, au Santos puis au Cruzeiro, où la descente aux enfers continue.
Besoin d’amour
En mars 2012, le Barça tente le choc affectif en le prêtant au Coritiba, son club formateur. Le genou en compote, il passe plus de temps à l’infirmerie que sur le terrain et doit attendre de longs mois avant de retrouver le plaisir de faire trembler les filets. Contre Cruzeiro, justement le club avec lequel il avait inscrit son dernier but, le 5 octobre 2011. « Ce but m’a rendu d’autant plus heureux que je l’ai marqué au Couto Pereira (le stade du Coritiba, ndlr), devant ces merveilleux supporters. Ils m’ont adopté comme un fils » , s’émeut K9.
« Keirrison a besoin d’amour. Aucun autre club ne pourrait lui en donner autant. Au Cruzeiro, au Santos, les supporters sont impatients. Ici, il a une histoire » , analyse Fabio Azevedo, de Radio Globo. Son retour arrive à point nommé, au moment où Alex, 36 ans, lui aussi de retour à son club formateur (après une carrière autrement plus fructueuse en Europe), commence à marquer sévèrement le pas physiquement après un début de saison canon. Flirtant dangereusement avec la zone des relégables, « Coxa » a plus que jamais besoin de ses anciennes gloires s’il ne veut pas voir ses supporters pleurer au terme de la saison.

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