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On a regardé Pologne-Portugal avec le LOSC
À l'occasion de la présentation du nouveau maillot du LOSC, plus de 300 supporters ont pu gagner des invitations pour une soirée entre fricandelles, groupe de rock et Euro sur écran géant. On y était.
Cinq jours qu’il n’y a plus de football à Lille. Depuis dimanche et la leçon allemande à la Slovaquie, les chants des supporters ne font plus vibrer les pavés et les tireuses sont en peine. Pour tenter de combler, un peu, les supporters en manque, ou pour tenter d’exister, un peu, devant l’Euro omnipotent, le LOSC a décidé d’agir.
Une mystérieuse boîte se balade de place en place depuis quelques jours. Des invitations sont à gagner pour une soirée « révélation » dont le club ne veut rien dire, si ce n’est qu’elle commencera à 19h et que le Pologne-Portugal du soir sera diffusé sur grand écran. Ça, et le nom de code hashtagué #déchaîné. En fait, le LOSC se propose de payer l’apéro à la maison avant le final de l’Euro lillois que doivent envoyer Belges et Gallois le lendemain. On se dit quand même que ça sent fort la présentation du nouveau maillot. Quoi qu’il en soit, l’initiative attise la curiosité.
New balance pour Mavuba
Plus de 350 personnes se retrouvent à Luchin, des représentants de sections de supporters à ceux ayant sorti leur plus beau cri dans la boîte noire. En passant par les renards qui ont payé un coup à l’hôtesse chargée de sélectionner les participants, comme Clément et Baptiste. À défaut de gratter un numéro de téléphone, ils n’auront pas fait le déplacement pour rien : ils repartent avec l’un des dix maillots à récupérer dans la soirée. Une heure plus tôt, Bauthéac, Mavuba, Civelli et Mike Maignan ont surgi de la boîte itinérante, #déchaînés. Sur les épaules, la liquette 2016/2017. Dans les mains, quelques exclus à balancer dans l’assistance. Sauf pour Civelli qui offre un bel hommage à la bonne vieille chandelle du défenseur pragmatique en envoyant son maillot sur la rampe de projecteurs, trois mètres plus haut.
Un maillot dont la principale qualité réside dans le retour aux couleurs historiques du LOSC, scapulaire rouge sur fond blanc. Une façon pour le nouvel équipementier New Balance de marquer son arrivée à Lille après les années rouges, et pour le club de célébrer les 70 ans du premier doublé, en 1946 donc. Ou de faire plaisir à Rio Mavuba : « Comme je suis bordelais, j’avais demandé à New Balance et au président s’ils pouvaient mettre le scapulaire, donc c’est un peu pour moi, tu vois ! » Une lecture du jeu toujours aussi fine pour le capitaine à la 9e saison au LOSC et aux désormais trois enfants : « Ma femme a accouché début juin, du coup on n’est pas partis… Mais ça m’a permis de faire un bon tour de France ! J’ai pas fait le 8e de la France, c’était la veille de la reprise, mais j’ai fait les trois premiers (à Paris, Marseille et Lille, ndlr), Allemagne-Ukraine (Lille), Italie-Belgique(Lyon), Allemagne-Pologne(Saint-Denis), Croatie-Espagne(Bordeaux)… J’en ai fait pas mal, ouais ! » Pas sûr que l’ancien ait droit à autant de déplacements cette saison de la part d’Antonetti.
Éder et fricadelles
Avant la reprise de l’Europa, le 28 juillet, place au match du soir. Pologne-Portugal, Rio a une intuition : « J’écoute mon fils, il m’a dit 2-0 pour le Portugal. » Avec un doublé d’Éder ? « Ah ça, je sais pas, ils le font pas beaucoup jouer, ces enfoirés ! (rires)Mais c’est bien, il sera opérationnel avec nous ! » Pour qui sont déjà là, ils sont encore environ 200, le match va commencer dans quelques minutes.
Le temps de finir les hamburgers et les frites-fricadelles proposés par le club, de vider son demi, et les hymnes appellent. Ou plutôt, la voix éternelle d’Anne-Sophie Roquette appelle aux hymnes, pour un avant-goût de stade de la part de la speakrine historique. Un coup de clairon bien entendu par Alex et José. Avec leurs maillots de la Selecção, ils affichent clairement leur camp. D’ailleurs, José aime Lille, mais quand Porto est venu en 2014, il s’est évidemment installé dans le kop visiteur. Ce soir, il va avoir à traiter avec des invités majoritairement pro-polonais.
Sous la grande tente, l’ambiance est tranquille. Quelques montées en décibels sur les occasions, gentilles explosions sur les buts. Il y a de la place, et les gens s’installent ici où là, parfois à même le sol, quand le bar étanche les dernières soifs. Luchin, siège social et centre sportif d’un club professionnel, a, le temps d’une soirée, remplacé les salons et troquets habituels de ses supporters. Sans oublier d’exhiber son nouveau maillot. La fois d’avant, il avait fait admirer ses derniers tableaux. Décidément, le LOSC s’ouvre et ce n’est pas une mauvaise idée.
Par Eric Carpentier