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On a regardé du foot… toute la journée

Par Émilien Hofman
On a regardé du foot… toute la journée

Il y a 50 ans, il fallait aller au stade pour voir un match en une journée. Aujourd'hui, grâce (ou à cause) du net, il est tout à fait possible de passer une journée entière à regarder du foot. Vous pensiez qu'enchaîner les trilogies du Hobbit et du Seigneur des anneaux était impossible ? Voici une journée à 9 matchs de suite…

Se réveiller avec du football, beaucoup l’ont rêvé, c’est désormais possible avec la Coupe d’Asie qui propose, avec le décalage horaire, deux matchs par jour avant midi. Il est donc tout à fait possible de touiller dans son bol de cacao devant un Ouzbékistan – Chine ou de déguster ses haricots rouges-saucisses en matant Émirats arabes unis – Qatar. Ce vendredi 16 janvier, c’est l’improbable Jordanie – Palestine qui se déroule au Melbourne Rectangular Stadium à 8h sur le méridien de Greenwich. Balayée au premier match par le Japon (4-0), la Palestine joue sa survie dans la première Coupe d’Asie de son histoire, face à une Jordanie exactement dans la même situation suite à sa défaite initiale contre l’Irak (1-0).

Coupe d’Asie au petit déjeuner

Dès le début de la rencontre, les Palestiniens se jettent sur tous les ballons comme des chiens fous, on se demande s’ils vont tenir comme ça tout le match… Mais ils se créent la première grosse occasion avec la frappe de Salhi qui heurte la barre après cinq minutes. Quand on ne connaît aucun des joueurs sur le terrain, on essaie de les comparer à des gars qu’on a déjà vus jouer. Par exemple, le gardien palestinien Saleh a des airs de Keylor Navas, mais peut-être pas jusque dans les gants. Avec la Jordanie qui attaque de plus en plus, le joueur de Smouha intervient à la manière d’un kangourou pour écarter le danger. Ce n’est pas très académique, ni très réconfortant pour les défenseurs. Rawashdeh et Al-Ardour en profitent donc et, en deux minutes, ils éclipsent une défense palestinienne d’une grande naïveté. Al-Ardour se permet même de s’éclater le genou contre le poteau sur son but, celui du 2-0. Et bientôt trois quand l’estropié Al-Ardour propulse un autre centre au fond des filets. Entre deux paupières qui tentent de se refermer, les Palestiniens sont par moment totalement hors du coup : sur un corner concédé, tous les Jordaniens sans exception se retrouvent libres de tout marquage, incroyable. La seconde période se résume en neuf minutes : le temps pour Nu’man (Palestine), à l’annonce de son remplacement, de filer directement dans le vestiaire en râlant. Le temps pour la fusée Al-Ardour de planter deux nouvelles roses. Le temps pour l’arbitre d’avoir pitié des Palestiniens en donnant un carton jaune au gardien Saleh qui s’était pourtant largement emparé du ballon hors du terrain. Et enfin, le temps pour les Palestiniens de sauver l’honneur via Hbaisha. Et c’est peut-être ça le plus important.

Certes plus technique, le Japon – Iraq qui suit est néanmoins beaucoup moins intéressant, c’est donc l’occasion d’aller se renseigner pour découvrir que Shinji Okazaki, l’avant-centre nippon, tient quand même à un moyenne d’un but tous les deux matchs avec le Japon (40 en 80 sélections), mais aussi en Bundesliga avec Mayence (25 en 54 matchs). De retour sur le terrain, on se rend compte que le gardien Hassan est tellement excellent qu’il faut un penalty au Japon et Honda pour enfin débloquer la situation. Le ventre gargouille, l’occasion de voir quel est le petit déjeuner type en Irak… Sur un blog présentant la civilisation iraquienne, on tombe sur une photo avec de la crème fraîche, du miel, du fromage, de la confiture et du thé. Ça donne envie de bouffer. Sur une autre photo : fève, pois chiche et pain, moins attirant… Pas le temps de manger que Honda a déjà frappé la barre. Ce n’est qu’une fausse impression sur la suite de la période, tant l’Iraq se donne à fond pour revenir, à l’image du capitaine Shakir dont la reprise de volée acrobatique est tout proche de finir dans la tronche d’Okazaki. Yasuhito Endo est remplacé : une des rares stars japonaises qui n’a jamais quitté la J-League (plus de 600 matchs) dispute assurément sa dernière Coupe d’Asie. C’est du banc qu’il voit donc Honda taper le poteau seul à un mètre du but. Mais le Japon s’impose 1-0 et se qualifie.

Du jeunot et des penaltys pour déjeuner

Presque pas le temps de se reposer que c’est déjà reparti en Granatkin Memorial Commonwealth Cup – en Français Coupe de la Communauté des états indépendants (CEI) de football. Sur Wikipédia, il semblerait que le nom d’origine soit même Кубок чемпионов Содружества, Кубок Содружества, Кубок чемпионов содружества стран СНГ и Балтии. À sa création en 1993, la Coupe de la CEI conviait les clubs champions des anciens pays de l’URSS. Progressivement, alors que certaines écuries refusaient de jouer contre d’autres pour des raisons diplomatiques, des équipes de Finlande et de Serbie se sont ajoutées au tournoi. Depuis 2012, les U21 ont aussi leur coupe et cette année, le match Estonie – Finlande en fait partie. Devant autant de personnes qu’à Louis-II, les enfants de Martin Poom et Andres Oper, partis avec une cote de près de 10 contre 1, tiennent largement tête aux successeurs de Litmanen et d’Hyypiä. Ils vont même mener via Sappinen pendant… trois minutes, le temps que Hatakka et sa tête sur corner ne remettent les compteurs à zéro. À coups de longues balles, les Scandinaves tentent de surprendre la défense estonienne, mais rien ne passe. À la moindre touche de balle, tous les joueurs laissent une surprenante trace sur le terrain. On comprend après coup qu’en fait, c’est le streaming qui ne suit pas, et il finit même par mourir, laissant pantois les nombreux internautes (48 à suivre le match, quand même !) qui manifestent leur mécontentement sur le forum : ils viennent eux aussi de rater le deuxième but victorieux de la Finlande. Il est largement passé midi, et la Coupe d’Asie a donné envie de manger thaï, alors que les Éléphants de guerre ne s’y sont pourtant plus qualifiés depuis 2007.

À 14h débute la demi-finale de l’Arabian Golf Cup entre Al Sharjah – premier club à avoir remporté le championnat des Émirats arabes unis en 1974 – et Al Shabab, l’ancien nid d’Ali Daei et de Bonaventure Kalou. Dès le début de la rencontre, il faut d’abord s’habituer à voir l’équipe à domicile à droite sur le panneau du score. On n’attend en revanche que 10 minutes avant qu’Al Shabab – à gauche, mais à l’extérieur, donc – n’ouvre le score via une tête de Mohammed Ayed, c’est le record de précocité depuis le début de la journée. Épargnées par la Coupe d’Asie (seuls deux joueurs d’Al Shabab y prennent part), les deux équipes sont à 90 minutes d’une finale que seule la formation de Dubaï a déjà atteinte et remportée. Le match a un joli goût d’Amérique du Sud : d’un côté les quatre Brésiliens d’Al-Sharjah dont le très bon Lima qui égalise sur penalty à la 40e et Wanderley dont l’inefficacité justifie sa présence dans ce championnat. De l’autre, le très impressionnant chilien Villanueva (13 sélections). Ses roulettes, petits ponts et feintes de corps rendent fous les défenseurs adverses qui le lui rendent bien en le foutant deux-trois fois au sol. Il y a pas mal d’action, les supporters font du bruit. Après 90 minutes, le score est toujours de 1-1, mais on ne s’emmerde pas avec d’éventuelles prolongations aux EAU, place directement aux tirs au but qui seront remportés 2-4 par Al-Sharjah.

Le poteau de la D2 grecque

À l’heure du goûter, les affiches proposées sont des matchs amicaux, Al Ahli Doha – Zénith, Bursaspor – Dinamo Bucarest ou encore le sombre Skenderbeu (Albanie) – Wehen (D3 allemande). Manque de pot, la seule rencontre vraiment facilement accessible sur le Net, c’est Episkopi – Chania en D2 grecque. Et elle a quelques désavantages : c’est déjà la deuxième mi-temps, il y a toujours 0-0, et il y a un gros poteau tout blanc tout laid qui empêche de voir correctement la moindre attaque des gars de Chania. Quatrième du classement derrière l’invincible AEK, le club de Crête reçoit un avant-dernier dont la dernière victoire est tombée contre Paniliakos, piteuse lanterne rouge avec un point. Mais le spectacle n’est pas au rendez-vous, l’œil est plus souvent attiré en dehors des tribunes où l’on peut admirer arbres, ciel bleu, rochers et mer… Sur la pelouse, tout se joue finalement sur une question de mains : la première dans le rectangle d’Episkopi n’est pas signalée, la deuxième exclut Marathianos. En supériorité numérique, les visiteurs profitent au final d’un festival de Martsakis pour prendre l’avantage. Son coach et sa drôle d’oreillette peuvent savourer, Chania est momentanément sur le podium.

Futsal et gamins de Neymar

En Russie, si le Dinamo Moscou n’est plus champion depuis près de 40 ans sur les terrains gelés, en futsal, le club n’a loupé que deux titres depuis 2003. Ce vendredi, c’est cependant son dauphin du Dina Moscou qui rendait visite à Norilsky Nickel. Dans une rencontre qui démarre doucement, le moment le plus intéressant est sans conteste celui où l’Iranien Hossein Tayyebi, fameusement touffu au centre du crâne, rasé sur le côté, se prend une mandale et sort presque en pleurant. Norilsky ouvre le score à la moitié de la période, via Roman Anosov. Le Dina est inefficace, le club de Moscou a la possession de balle, mais les occasions sont rares, non cadrées ou stoppées par un gardien qui joue par ailleurs sans gants et qui sort les deux pieds en avant. C’est Dmitriy Prudnikov qui sonne le réveil des siens dès la reprise, d’une frappe trop forte pour être captée par le gardien local. Les vagues du Dina ne s’arrêtent plus, Anosov commet l’irréparable dans son rectangle : penalty. Vasily Belov, gardien remplaçant, monte au jeu pour l’occasion, un peu à la Krul. Après un signe de croix, une évaluation de la distance entre ses poteaux et un grand écart, le gardien… ne bouge pas et encaisse le 2-1 de Carlitos. Norilsky ne s’avoue pas vaincu, sur une frappe loupée, le requinqué Tayyebi dévie et surprend le gardien Pavel Stepanov et sa tête de concierge. C’est marrant le foot en salle, en fait, la fin du match déborde de retournements et on se met encore quatre buts sous la dent, 4-4 score final.

Le Kaizer Chiefs – Hoffenheim en amical de 18h30 semblait alléchant (surtout de par leurs noms), mais le Net en a décidé autrement : impossible de lancer le streaming. La logique veut donc qu’on se rabatte sur un match tout aussi farfelu, et ce Beşiktaş – Neymar Institutio sonne bien. La Neymar Instituto, c’est bien entendu le centre inauguré par le joueur du même nom fin décembre. Et sur un terrain d’une monstruosité sans nom, les gamins du Barcelonais vont tenir presque une mi-temps avant de tromper eux-mêmes leur propre gardien sur corner. Le match est cependant loin d’être le plus emballant de la journée. 60e minute, les deux coachs effectuent leurs fameux changements qui chamboulent toute l’équipe et ne servent à rien. Avec leur maillot style équipe de France début 90s, les petits Brésiliens vont finalement tenir le score arsenal jusqu’à la fin de ce match clairement amical.

La fin nostalgique

Terrain enneigé, public déchaîné, commentateurs à l’accent du Nord, ça fait toujours plaisir de voir un choc entre deux équipes écossaises. Et pas n’importe lesquelles, deux monstres de la Premiership : Hearts (141 ans d’existence et cofondateur de la Scottish Football League) versus Rangers, dont l’énonciation des 54 titres de champions suffit pour rester bouche bée. Cette saison, c’est désormais au second étage que les deux clubs sont en affaires courantes, aux première et deuxième place, mais pas dans l’ordre que l’on pourrait imaginer, vu que les Jambos possèdent 13 points d’avance sur les Gers, par ailleurs toujours en instabilité financière. Malheureusement, le choc n’aura pas vraiment lieu. Après 24 petites minutes, l’arbitre Bobby Madden décide en effet d’arrêter net le match, il fait tellement froid que le terrain neigeux est littéralement gelé : la pratique du foot en devient impossible, dommage.

Le choc écossais avorté, il s’agit de se trouver une rencontre dont les protagonistes arrivent au moins au talon des Rangers dans l’histoire du football. Chance : l’Ajax reçoit Groningen depuis 60 minutes, c’est le moment de prendre le match en route. Les Ajacides mènent alors 1-0 grâce à une réalisation de Kishna au quart d’heure. Malheureusement, les ouailles de Frank de Boer ne seront pas aussi flamboyantes que contre le PSG en Ligue des champions, et le gardien Sergio Padt doit se montrer décisif à deux-trois reprises. Et puis, comme d’hab quand l’équipe menée ne parvient pas à égaliser, les locaux poussent une dernière fois à la dernière minute et forcent Kappelhof à marquer dans son propre but. 2-0, l’Ajax revient momentanément à un point du PSV. Après 14h30 de football de suite, aucun 0-0, des voyages entre l’Australie, l’Écosse et les Émirats arabes unis, il est temps de penser un peu à autre chose, n’en déplaise au match Canada – Islande, amical débuté à 22h30…

Les notes de Koh-Lanta : la tribu maudite

Par Émilien Hofman

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