On a regardé Autriche-Allemagne au Kehlsteinhaus, le « Nid d’aigle » d’Adolf H.

Pour les non initiés, Wikipedia rattrape : « L’Anschluss est l’annexion politico-militaire de l’Autriche par l’Allemagne nazie en 1938 » . Pile 70 ans. Saloperie d’anniversaire qui tombe donc pendant un Deutschland – Österreich des plus vitaux puisqu’il attribuera au vainqueur une place en quart de finale de cet Euro 2008.

Comme on aime assez la déconne, et qu’on est en Autriche, on s’est dit bah autant aller là où tout a commencé. A Berchtesgaden donc. Deux heures de caisse depuis Innsbruck, ça se fait.

Dans cette petite bourgade de Haute-Bavière, on a gardé un goût étrange pour les drapeaux accrochés dans leur longueur, pour de la pub, pour la ville ou pour d’autres trucs, mais on ne lit pas l’allemand alors…

Le Kehlsteinhaus, le nom gracieux du fameux Nid d’Aigle donc, est un énorme chalet d’altitude qui servait à Adolf et ses potes pour se réunir et faire leurs conneries, régler quelques “détails” comme dirait l’autre merde, tranquilles, avec la vue sur la vallée alpine.

Situé à une hauteur de 1 834 mètres, on y accède par une route spectaculaire, longue de 6,5 km qui fut construite spécialement pour ce qui était en fait le cadeau d’anniversaire pour les 50 berges de la mini-moustache.

Pourtant dans le coin, pas une seule évocation du passé. Bizarrement, tout le monde a oublié. Le coup de l’amnésie, pourquoi pas. La superbe résidence où créchaient ni plus ni moins que Eva Braun, Goebbels, Himmler, Rommel est devenue…un hôtel de luxe avec un golf en contrebas et piste d’hélicoptère – au cas où ils reviendraient.

Tout le monde fait comme si c’était normal. Bon. On a donc été jusque dans l’hôtel, pour le mater ce match. Pas une grosse ambiance dans le bar lounge. Assez glauque même. On se marrait plus du temps des bottes en cuir et des pantalons bouffants.

Sur la chaîne qui diffuse le match, on demande à des supporters autrichiens de chanter l’hymne allemand. Bien entendu ils le connaissent par cœur. Pas étonnant, finalement, c’est le même pays, la preuve, la frontière n’existe même pas. Et puis Hitler, il était autrichien.

Sur le terrain, Joachim Low fait mieux que le Führer : annexion de la Pologne de Podolski et Klose, et surtout de l’Espagne via Mario Gomez. Mais ça fait 0-0 à la mi-temps.

Le match est assez chiant pour dire la vérité, histoire d’être taquins, on demande au serveur s’il sait qu’avant…bah qu’avant ici c’était…enfin s’il sait quoi.

Il dit qu’il voit pas bien ce qu’on dit, qu’on parle assez mal l’anglais mais que l’Allemagne a beaucoup changé. Nous, on sourit. C’est qu’on est très cons, faut bien le dire.

Tant qu’on y est, on lui demande s’il sait ce que veut dire « Bitte » en français, il dit encore que non. Pendant ce temps on voit des images de l’entraîneur allemand dans la tribune présidentielle avec Angela Merkel, qui au passage est quand même vraiment dégueulasse.

Il a dû se faire virer ce con de Low – y disent « Leuf » à la télé, doit se prononcer comme ça. D’abord c’est qui ce mec ? A chaque fois qu’il passe à l’écran on cherche Klinsmann. Puis c’est quoi ce look, chemise blanche remontée aux coudes dans un pantalon noir, personne ne lui dit rien ?

La deuxième période est d’un ennui mortel, juste un pétard de Ballack qui fait 1-0. Le génocide autrichien est franchement « low cost » .

Nous on rentre à Innsbruck, finalement c’est assez nul le Nid d’Aigle d’Adolf Hitler. Nettement survendu.

PS : Non par contre, le truc cool en Autriche, c’est le McDo, putain ils font des boites de 5 crevettes friture sacrément bonnes, avec la petite sauce qui pique bien, 1€99 !! Z’ont même encore les chaussons aux pommes ici ! Putain de notre France.

Par Alexandre Gonzalez et Pierre Maturana, en Panzer

PS 2 : veuillez sincèrement nous excuser par avance pour l’humour limite de cet article.