- Coupe d'Allemagne
- 16es
- Sarrebruck-Bayern (2-1)
« On a quand même sorti une des trois meilleures équipes du monde ! »
Titulaire et victorieux avec Sarrebruck la semaine passée en Coupe d'Allemagne face au grand Bayern Munich, Amine Naïfi a vécu le plus grand exploit de sa jeune carrière. Arrivé cet été dans un pays qu'il découvre, le Mosellan de 23 ans raconte cette soirée inoubliable vécue de l'intérieur.
Amine, tu étais titulaire ce mercredi face au Bayern. Tu as donc vécu l’exploit de l’intérieur, raconte-nous cette folle soirée !
C’était incroyable, totalement dingue. Déjà, le simple fait de les tirer au sort et de jouer contre eux, c’était bien. Mais alors, les battre à la dernière minute… Je ne saurais même pas comment décrire la sensation de marquer à ce moment-là du match, il restait simplement une minute et c’était fini ! Honnêtement, ils ont marqué sur leur seule action en première période. Nous, on avait eu des situations. Pas forcément des grosses occasions franches, mais on réussit à égaliser juste avant la mi-temps. Donc ça nous a fait du bien, ça nous a reboostés pour la suite. Ensuite, en deuxième période, on n’a pas eu beaucoup d’occasions. Mais plus le match durait, plus on croyait vraiment au fait qu’on allait en avoir une… Ils avaient la possession, ils poussaient. Mais on se disait que c’était obligé d’avoir une situation, un corner, un coup franc, un contre… Quelque chose ! Et c’est arrivé à la 95e. Tant mieux que ce ne soit pas arrivé avant, c’est encore plus beau !
Tu es décisif dans cette partie, car tu es à l’origine du deuxième but qui vous qualifie. Comment se passe l’action ?
Franchement, au moment où ça arrive, j’ai des crampes depuis dix minutes. On avait tellement couru, et là, il fallait absolument rester lucide pour surtout jouer avec la tête. Je réussis mon contrôle, j’arrive à m’orienter en une touche. Mon pote m’avait dit quelques secondes avant de lui mettre en profondeur s’il y avait un contre en notre faveur, et moi, je lui avais répondu que je n’étais plus lucide à cause des crampes. Finalement, je le vois partir sur la dernière action : je lui mets et ensuite, je m’arrête pour regarder l’action. C’est un deux contre deux dans leur surface, et mon coéquipier a super bien joué le coup en la mettant en retrait, c’est un magnifique but.
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— DFB-Pokal (@DFB_Pokal) November 1, 2023
Tu es arrivé cet été à Sarrebruck, comment ça se passe pour le moment en Allemagne ?
J’ai eu une préparation un peu tronquée. Quand je suis arrivé à Sarrebruck, ça faisait longtemps que je n’avais pas joué 90 minutes. (Il n’avait pas été titulaire avant ce match face au Bayern depuis le mois d’août dernier, lors d’un match de championnat luxembourgeois avec son ancienne équipe de Differdange, NDLR.) Donc il m’a fallu du temps pour me remettre en forme, j’ai pu enchaîner 3-4 matchs récemment, et ça fait vraiment du bien.
Concernant le niveau de la troisième division allemande, que peux-tu en dire ?
C’est un super niveau, mais ce sont surtout les stades remplis qui m’ont impressionné. En France, en troisième division, ça n’a rien à voir avec ça. Quand tu vois les tribunes en France, parfois tu n’as même pas envie… Là, tu arrives au stade, tu vois 15 000, des fois 20 000 spectateurs. Et sur le terrain, c’est hyper intense avec un gros pressing sur 90 minutes. Tout le monde court partout : physiquement, c’est très costaud.
Tu as senti un regard différent sur votre équipe, depuis cette performance ?
Tout le monde nous catégorise comme l’équipe qui a battu le Bayern, les gens nous reconnaissent désormais quand ils voient le club de Sarrebruck. On a quand même sorti la meilleure équipe du pays, une des deux trois meilleures équipes du monde. En Allemagne, on a beaucoup parlé de cet exploit.
À la fin, Thomas Müller est venu vous féliciter : qu’as-tu pensé de l’attitude des joueurs du Bayern vis-à-vis de vous ?
C’est vrai que Müller a donné une interview pour nous féliciter après le match, mais ce sont tous de très bons mecs. Pour eux, c’était une grosse défaite… Une sacrée désillusion, même ! Donc ils sont tous rentrés au vestiaire rapidement, mais on a pu discuter avec eux dans les couloirs après et ils étaient vraiment cool avec nous. J’ai discuté avec Sané, Müller, Gnabry… J’ai pu récupérer le maillot de Musiala, aussi.
Et la fête après le match, dans tout ça ?
On a pas mal fêté dans le vestiaire, forcément, mais aussi beaucoup avec les supporters. À chaque match, ils sont incroyables. Mais alors sur ce match-là, et surtout sur le but à la dernière minute… Ici, à Sarrebruck, il y a énormément d’abonnés. Donc la majorité des places étaient réservées aux abonnés, mais les gens étaient fous ! En un jour, la billetterie était fermée. On m’a aussi demandé des places, mais je n’en avais pas beaucoup…
Lors du tirage au sort pour le prochain tour, vous avez tiré l’Eintracht Francfort. Encore un gros match !
Ce n’est que du plaisir, maintenant, c’est pour disputer ces matchs-là qu’on joue au foot. Je suis forcément content de rejouer contre une équipe de première division, même si j’aurais préféré quand même Dortmund. Mais Francfort, c’est déjà bien. En plus, c’est encore chez nous… Superbe !
Propos recueillis par Alexandre Lejeune