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On a mis la main sur la causerie de Hervé Renard avant le match contre le Panama
Avant que la FFF ne la diffuse sur ses réseaux (et avant même qu'elle ne soit déclamée), nous sommes en mesure de vous livrer en avant-première le prochain discours musclé de Hervé Renard. Un discours plein de trémolos et d'accents toniques mal placés qui va encore émerveiller la Twitto/X-sphère. Plongée dans le vestiaire des Bleues.
« Mesdames, mesdames, aujourd’hui, troisième match de votre Coupe du monde. Pas le plus simple, loin de là ! S’il y en a qui pensent que c’est un match qui ne compte que pour du beurre, ou qu’il faut se préserver pour la suite, la porte est juste là. J’ai un petit peu roulé ma bosse dans le football, en Afrique, en National, en Asie… partout ! Et je peux vous le dire : c’est quand on pense être dans le confort qu’on rencontre l’enfer. (Il martèle du poing la paume de sa main, avant de pointer du doigt aléatoirement ses joueuses.) Chaque match a sa propre histoire et celui-là n’y manquera pas. On a douté contre la Jamaïque, on s’est libéré contre le Brésil, mais pour que ce match reste une référence, il faut confirmer, prouver qu’on est sur la bonne pente. En face, elles ne nous feront pas de cadeaux. Elles sont peut-être déjà éliminées mais il ne faut jamais sous-estimer la grinta des Sud-Américaines… (Laurent Bonadéi, son adjoint l’interrompt et lui susurre un mot à l’oreille.) Des Américaines du centre, pardon. Elles, elles vont être revanchardes et vont vouloir sortir avec les honneurs. Elles, elles vous regardent tous les week-ends en D1 Arkema ! Un streaming, un VPN, un cousin qui a des codes Canal, peu importe. Elles, elles savent qui vous êtes, elles savent quels problèmes elles peuvent vous poser. Alors c’est à nous de profiter de cette situation. Il faut que pendant 90 minutes, vous soyez inaccessibles pour elles, que jamais elles ne puissent penser qu’elles peuvent jouer d’égal à égal avec vous. Ne pas les laisser croire à l’exploit. Et après, dans les couloirs, vous pourrez les laisser prendre des photos avec vous…
(Silence. Hervé Renard saisit une bouteille d’eau, prend une demi-gorgée et la repose délicatement.)
Alors oui, il y a des filles qui ont l’habitude de commencer et qui ce soir vont se retrouver sur le banc. Il y en a d’autres qui vont quitter ce banc et se retrouver dans la lumière. Zaza, c’est pas Wendie. Tetelle, c’est pas Saki. Petit bonhomme-là – euh, Léa -, c’est pas Sandie. Clara, c’est pas Kenza. Vick, c’est pas Eugé. Mais prenez vos responsabilités. Soyez vous. Faites ce que vous savez faire. Pas de chichis. Pas de pression superflue ! On est un groupe, uni, solidaire, face à l’adversité, guidé par le même objectif ! J’ai confiance en vous toutes. Là, ça ne se joue pas qu’à onze, mais ça se joue à vingt-trois. Ou même à trente-neuf. (Il pointe du doigt son staff, massé dans un coin du vestiaire.) Je dirais même mieux : ça se joue à soixante-cinq millions ! Le pays, il se lève tôt pour vous. Les petites filles, elles ne demandent qu’à ce que vous deveniez leurs idoles. Alors offrez-leur ce cadeau !
(Il reboutonne sa chemise.)
Maintenant, vous allez vous lever, vous allez vous regarder dans les yeux et vous allez entrer sur ce terrain déterminées comme si votre avenir en dépendait. Ce match, il n’est pas gagné d’avance. Dès les premières secondes, on imprime notre jeu ! On leur met des tampons. On l’a vu face aux Jamaïcaines, les nations des Antilles, elles aiment le combat et ça va être pareil ce soir. (Bonadéi, visiblement aussi pointilleux que pointu en géo, intervient une nouvelle fois.) Ok, le Panama, ce n’est pas une île, mais ça n’empêche qu’on va leur faire bouffer leur chapeau.
Allez, bon match. »
Propos recueillis dans le futur par Mathieu Rollinger
Ceci est évidemment une fiction et toute ressemblance avec la réalité sera fortuite ou seulement bien inspirée.