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On a défié le champion du monde sur FIFA 14
À l’occasion de la sortie de FIFA 14, on s’est lancé un petit challenge : aller défier Bruce Grannec, champion du monde FIFA 13 Electronic Sports World Cup et Champion du monde FIFA Interactive World Cup FIFA 13. Même pas peur.
Voilà près de dix jours que FIFA 14 tourne dans les consoles de centaines de milliers de foyers. La prise en mains est plus difficile que sur ses prédécesseurs, mais le jeu demeure plaisant et addictif, comme tout bon FIFA qui se respecte. Mercredi 2 octobre. Il est 14h45 lorsque l’on débarque dans les locaux de l’agence Wellcom, qui s’occupe des relations presse et communication du jeu. Le temps d’installer la Xbox 360, de tester les câbles, de faire chauffer la manette, et voilà Bruce Grannec qui débarque, prêt à en découdre. Le mec n’arrive pas tout seul. Il débarque avec, sur ses épaules, trois titres de champion du monde FIFA (un sur FIFA09, deux sur FIFA13) et un titre de champion du monde sur PES 6, en 2006. À 26 ans, un palmarès plutôt impressionnant. Au programme, donc, trois matchs de 10 minutes chacun sur FIFA 14, avec l’équipe de son choix. Bruce annonce d’entrée : « J’aime bien prendre le Brésil, c’est très solide derrière, et fort devant. » On est prévenu : le champion n’est pas venu pour faire dans les états d’âme.
Plus fluide avec le Brésil
Pour le premier match, on choisit le Borussia Dortmund. Bruce Grannec lâche un sourire. « Ah ouais, t’es comme ça, toi. Dortmund, cette saison, fait partie des 5 meilleures équipes du jeu. » Beau joueur, il décide de prendre une équipe un cran en dessous, à savoir le Milan AC. Évidemment, lorsque l’on joue face au champion du monde, on est obligé d’être à plus de 100%. La première période est donc disputée, et on se surprend même à avoir la possession de balle et les occasions en notre faveur. « Toi, on sent que t’as beaucoup joué en ligne » , nous lance le World Champion. Peut-être, oui. En seconde période, Bruce prend petit à petit la mesure de la rencontre. Cette fois-ci, les occasions sont pour lui, mais la défense de Dortmund tient bon. La prolongation ne donne rien. On ponctue ce premier match face au champion du monde sur un score de 0-0, et on se permet même le luxe de s’imposer 3-1 aux tirs au but. Fierté, un peu.
« Bon, Milan c’est bien, mais on va prendre une vraie grosse équipe maintenant » , lance Bruce, qui, ce coup-ci, choisit son Brésil adoré. Pour lui tenir tête, ce sera l’Italie. Là encore, la première période est disputée, même si Bruce semble bien plus à l’aise avec la Seleção qu’avec l’équipe rossonera. Les transmissions de balle sont plus rapides, les joueurs aussi. On pense que la première période va s’achever sur un score de 0-0 lorsque, dans les arrêts de jeu, Bruce ouvre le score d’un but de la tête, sur un centre précis. Coup dur. D’autant que dès l’entame de la seconde période, il double la mise de la même façon : un centre, une tête, un but. 2-0. Là, ça devient compliqué, car Bruce joue enfin libéré, et on ne voit pratiquement plus le ballon. Mais Bruce va subir bien malgré lui la nouveauté de ce FIFA 14 : les contrôles de balle. Sur une passe en retrait vers son gardien, il tente de dégager le ballon, mais le contrôle est trop long, et l’attaquant italien, en l’occurrence Giovinco, lui chipe le ballon et marque dans le but vide. 2-1, le suspense est relancé pour la fin de match. Mais c’est plutôt Bruce qui va passer proche du troisième but que l’inverse. Le champion s’impose 2-1.
Sortie de balle, possession et centres diaboliques
Pour le troisième et dernier match, on laisse parler le cœur et on choisit la Lazio, une équipe pourtant en recul de niveau par rapport à FIFA 13. Bruce reprend ainsi Milan, pour un choc 100% Serie A. La faiblesse de cette équipe laziale, c’est la lenteur des joueurs. Du coup, tout est plus simple pour Bruce, qui réussit des combinaisons rapides entre ses joueurs et ouvre rapidement la marque. Devinez comment ? Un centre, une tête. Encore. La première mi-temps est très compliquée, et Bruce monte clairement en puissance. Lorsqu’il double la mise à la demi-heure de jeu (de la tête, faut-il le préciser ?), on se dit que le match peut tourner à la correction. Alors on sert les rangs et les dents, et on tient jusqu’à la pause. En seconde période, réaction d’orgueil. Une frappe lointaine de Candreva est à deux doigts de tromper Abbiati, puis le même Candreva se procure un pénalty grâce à l’une de ces fameuses « fautes » dans la surface, où vous appuyez seulement sur le bouton de la pression et que vous faites tomber votre adversaire. On ne se fait évidemment pas prier, et on transforme en force. 2-1. Mais comme lors du match précédent, le forcing final ne donne rien. Bruce est bien trop serein, et est tout proche de claquer un troisième but dans les arrêts de jeu.
Le dernier match s’achève. Bilan : un match nul 0-0 avec victoire symbolique aux tirs au but, et deux défaites sur le même score de 2-1. Un bilan plutôt honorable face à celui que l’on surnomme « La Machine » . Le sentiment global, c’est surtout que Bruce, invincible sur FIFA 13, n’a pas encore totalement amadoué la version 14. Les joueurs sont plus lourds, les contrôles de balle très difficiles à gérer et, forcément, cela a une influence sur la façon de jouer. De plus, le champion du monde a changé de support il y a peu de temps : de PS3 à Xbox. Il faut évidemment le temps de s’adapter totalement. Rien à redire, toutefois : même avec des petits détails, il dégage une impression de sérénité et de force à toute épreuve. Ses forces, justement : les sorties de balle, d’abord. En trois-quatre passes, il peut passer d’une phase défensive à une phase offensive. Le timing, ensuite. S’il ne peut pas aller vers l’avant, il temporise, il fait monter son bloc, et il est quasiment impossible de venir lui piquer la balle. Enfin, ses centres sont d’une précision diabolique : ce n’est pas pour rien que 100% des buts qu’il a inscrit lors de cet après-midi l’ont été de la tête. Bref, il va falloir encore s’entraîner avant de pouvoir faire tomber le champion du monde. « Mais tu as vraiment un bon niveau » , lance-t-il au moment où la console s’éteint. Recevoir un tel compliment d’un tel joueur, c’est déjà une victoire.
Eric Maggiori