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Omar da Fonseca, la voix de l’Argentine en France
Consultant vedette de beIN SPORTS (et désormais de FIFA 23), Omar da Fonseca s’est affirmé comme la voix de l’Argentine en France. Entre exagérations et insondables envolées lyriques.
Omar da Fonseca est avant tout un spectacle en son et lumière. Le sourire ultra-bright, la cravate sur la tête, maillot de l’Argentine floqué du numéro 10 et l’accent chantant : tous ces détails font partie de sa panoplie, et sont autant d’éléments nécessaires à l’illustration de celui qui s’est mué en incontournable du panorama audiovisuel hexagonal. Le mélange chaotique d’expertise footballistique sérieuse de l’ancien solide attaquant passé par Tours, le PSG ou encore Monaco, et de bonhomie caractéristique, dans une constante recherche du spectacle. Cette Coupe du monde au Qatar, portée par le parcours argentin, a ainsi eu le droit à son lot de sorties vocales, festives, mais quelque peu clivantes.
La quête du show
Les surréactions siglées Omar da Fonseca n’ont en réalité rien de neuf. Le package en est d’ailleurs chargé pour ce cru 2022 : l’Argentine finaliste, des stades acquis à la cause nationale et, surtout, l’ultime (?) apparition de Lionel Messi sous la tunique rayée. Le voilà, justement, le point de bascule. Amoureux transi de « La Pulga », Da Fonseca s’est évertué à accompagner son compatriote de ses premiers exploits en Liga, à la fin des années 2000 sous l’étiquette de consultant Canal+, à ses plus grandes réussites de trentenaire, en tête d’affiche de beIN SPORTS. Comme la réminiscence du duo Diego Maradona-Victor Hugo Morales. Et c’est justement ce parti pris volontaire (et affirmé) qui tend à crisper chez le monsieur de 63 ans.
En effet, si « l’amour sans préliminaires » d’Arjen Robben ou le « coup de soufflage » de Gerard Piqué ont grandement participé à l’essor populaire du Rosarino en France, le storytelling Messi n’a pas tardé à s’essouffler. Il faut dire que le personnage Da Fonseca s’est avant tout construit autour de ce mythe, comme l’intéressé le narrait dans les colonnes de L’Équipe. « La popularité, je la dois en fait à Messi et Ronaldo. Tout le monde nous reconnaît, de la Belgique au Maghreb, parce qu’ils regardent tous le Real et le Barça. » Une mise – parfois préparée en avance – devenue caricaturale à force de répétitions. Les formulations loufoques ont alors laissé place à un gloubi-boulga lexical, incompréhensible par moment, noyant l’analyse tactique, mais également l’appréciation du match, dans ce cadre trop romancé.
L’Argentine d’abord
Pour autant, reprocher à Omar da Fonseca de soutenir son pays en Coupe du monde serait faire preuve d’injustice. Tout comme le cantonner à sa seule condition d’ « amuseur médiatique » serait intellectuellement faux. À ses commentaires techniques, l’extraverti a, en réalité, su amener la touche de « latinité » nécessaire à une bulle ayant jusque-là cruellement manqué de passion. En dépit des critiques – chez certains de ses compatriotes argentins notamment, pointant du doigt ce surplus de clichés -, il ne faudrait d’ailleurs pas confondre le rôle de journaliste et celui de consultant. Pour le second, moins affecté par la froideur de l’éthique souhaitée au micro, la liberté de ton est, dès lors, plus que permise. Au même titre que son exagération.
Le public français, longtemps habitué au paternalisme de Jean-Michel Larqué ou à la placidité de Jean-Luc Arribart et Arsène Wenger, se retrouve de fait face à un OVNI, n’hésitant aucunement à extérioriser sa passion. À faire vivre le football, en résumé. Les cris, les rires, les tirades interminables et les incongruités de vocabulaire trouvent ainsi naturellement leur place, et ce dimanche, le duel France-Argentine ne risque pas d’y échapper. Omar a déjà sorti le rouge à lèvres.
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Par Adel Bentaha