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OM-PSG : un Classique à plus d’un titre
Dans la course au titre, cet OM-PSG ressemble à un tournant, une quinzaine de jours après le triomphe marseillais au Vélodrome en Coupe de France. Mais cette fois, Paris disposera de son arme préférée, Kylian Mbappé.
Au bout d’une semaine où le football français a sombré sur la scène européenne, en rappelant sa médiocrité et ses limites à ce niveau, il faut se réjouir de pouvoir se consoler avec un OM-PSG qui a rarement été aussi excitant ces dernières années en championnat. En quête de rayonnement à l’international, la LFP peut se vanter de la retransmission de l’affiche par 50 diffuseurs dans 170 territoires différents ou de l’installation d’écrans géants à Mexico City et Monterrey pour l’occasion, mais l’important est ailleurs. Dans le regain d’intérêt pour cette affiche dans l’Hexagone, par exemple, dans une saison où Marseille joue dans la même cour que Paris en Ligue 1 après 24 journées. Et une quinzaine de jours après le triomphe des Phocéens en Coupe de France au Vélodrome (2-1), où il n’avait plus remporté un Classique depuis plus d’une décennie. Les Marseillais connaissent maintenant la recette, mais les Parisiens ne l’ont peut-être pas perdue non plus.
Un favori peut en cacher un autre
Sans cacher l’importance évidente d’une telle affiche, les deux entraîneurs ont aussi tenu à en désamorcer la tension. Igor Tudor a rappelé que ce ne serait pas encore « déterminant », avant que Christophe Galtier estime lui aussi que le titre ne se jouerait pas ce dimanche soir. Ces retrouvailles s’apparentent pourtant à un tournant tout en haut du classement, puisque le PSG pourrait mettre huit points dans la vue à l’OM en cas de succès, mais aussi voir le grand rival revenir à deux petites unités en cas de défaite. Ce n’est pas un match à six points, mais ça y ressemble. Sur leur nuage, les Marseillais n’ont pas oublié l’historique contre Paris à l’ère QSI (2 victoires sur les 27 dernières confrontations) ni la différence de moyens, et donc d’ambitions, entre deux clubs qui ont pris leur distance sur ces terrains-là.
« Personne n’est favori contre eux, insistait Tudor ce vendredi. Pour moi, toute la pression doit être sur eux. Avec l’équipe qu’ils ont, ils se doivent de gagner tous les week-ends. À domicile, on se sent bien, on est confiants, on y croit, on va lutter avec nos moyens, faire le moins d’erreurs possibles. On espère répéter le dernier Classique, mais toutes les rencontres sont différentes. » La réponse de Christophe Galtier n’a pas tardé, bien sûr : « Igor Tudor a à la fois beaucoup de classe et beaucoup de malice. Est-ce que nous sommes favoris ? Je ne crois pas. Il n’y a pas de favori dans ce genre de match. (…) Il faudra être bien meilleur que ces dernières semaines. » Le technicien peut élargir à ces derniers mois, son équipe ayant rarement convaincu dans le jeu, voire dans les résultats face à des adversaires coriaces cette saison, alors qu’elle s’est déjà inclinée à quatre reprises loin du Parc des Princes en 2023, à Lens, Rennes, Monaco et donc Marseille. « Une fois, pas deux », ont prévenu les ultras parisiens lors de la séance d’entraînement ouverte au public porte de Saint-Cloud, comme pour avertir que le climat ne serait plus le même en cas de nouveau revers sur la Canebière.
Un collectif face à la menace Mbappé
Porté par un public qui n’attendra que de transformer le Vélodrome en volcan, l’OM se présente avec beaucoup plus de certitudes collectives que le PSG, même s’il devra composer sans Samuel Gigot, blessé, et Chancel Mbemba, suspendu. Deux absences de taille en défense qui ne devraient pas changer les plans de Tudor, attaché à son 3-4-2-1 et à ses principes. « Je ne vais pas changer ma méthode jusqu’au dernier coup de sifflet final du dernier match de la saison en juin, assurait-il cette semaine. On perd ou on gagne de la même manière, quel que soit l’adversaire. Un foot honnête, juste, positif, qui propose, qui n’est pas sale, si vous me permettez l’expression. » Une philosophie de jeu qui avait désorienté les champions de France au début du mois, comme s’en souvient Galtier : « Il faudra faire l’opposé de ce qu’on avait fait en Coupe. C’est-à-dire gagner des duels, sortir de la pression marseillaise, et surtout avoir plus de courses dans la profondeur, ce qui nous a fait énormément défaut lors de ce match. Avec Kylian Mbappé, évidemment, on aura cette profondeur. Mais si ce n’est que lui, ce sera plus facile à contrôler. »
L’absence de Neymar passerait presque inaperçue à côté de la présence de Mbappé, qui avait manqué à l’appel lors du dernier OM-PSG et à son équipe, dont il est le détonateur et l’arbre qui cache trop souvent une forêt de médiocrité. Il sera question d’orgueil et peut-être de record pour l’attaquant, à deux réalisations de devenir le co-meilleur buteur de l’histoire du club aux côtés d’Edinson Cavani (198 et 200 buts). Un Classique ne peut cependant pas être la quête d’un homme, aussi fort soit-il, et l’OM pourra lui répondre en équipe. « Kylian Mbappé va jouer ,mais nous, nous avons Alexis Sanchez, Ruslan Malinovsky et d’autres très bons joueurs également, répondait Nuno Tavares. On s’en moque si Mbappé joue ou pas parce qu’on est focalisés sur nous-mêmes. » La table est prête, le couvert est dressé, il ne reste plus qu’à se régaler.
Par Clément Gavard