- Coupe de France
- 8es
- OM-PSG (2-1)
Rongier, le Saint-Valentin
Dans un rôle un peu différent, Valentin Rongier a été très grand contre le PSG. Le capitaine de l'OM confirme qu'il est une pièce essentielle de l'équipe d'Igor Tudor.
Valentin Rongier n’est pas du genre à prendre la lumière, ni à aimer ça, d’ailleurs. Ce mercredi soir, le capitaine du premier OM à faire tomber le PSG au Vélodrome depuis 2011 a slalomé entre les compliments, pour ne pas trop se mettre en avant au micro de France 3, quelques secondes après le coup de sifflet final : « C’est toute l’équipe qui a été à la hauteur. » Reste que dans cette ombre qu’il affectionne, le joueur de 28 ans a été lumineux tout au long de la rencontre dans un rôle hybride et nouveau. Il a même tout bien fait, ou presque, sachant qu’il ne peut pas être accusé d’avoir très légèrement dévié la frappe de Lionel Messi sur le corner qui a amené l’égalisation de Sergio Ramos avant la pause. Le milieu avait-il touché le ballon ? Il n’y aura ni débats ni polémiques : Marseille a gagné, enfin, et Rongier, lui, a conquis des cœurs.
Le cœur et la tête
Il fallait justement avoir du cœur pour œuvrer dans cet OM énergique et intense, deux qualités cochées par Rongier. L’ancien Nantais n’était pourtant pas dans ses petits chaussons au coup d’envoi, positionné plus bas sur le terrain, entre la défense centrale et le milieu, en l’absence d’Éric Bailly et Leonardo Balerdi. « On s’adapte aussi à l’adversaire, on savait qu’ils allaient sans doute jouer à deux devant avec Vitinha un peu derrière, éclairait Jordan Veretout en zone mixte après la partie. C’était donc plus facile pour Valentin d’aller le chercher, ça nous a permis de faciliter la tâche à nos défenseurs. » Il a ainsi collé aux basques du Portugais, qui n’a jamais existé ni su se retourner pour trouver Messi ou Neymar. Rongier a beaucoup couru, colmatant les brèches et se démultipliant sur le terrain (71 ballons touchés, deuxième plus haut total à l’OM sur ce match derrière son copain Veretout). Il s’est appliqué à très bien défendre, jusque dans les dernières minutes de la rencontre en repoussant les ultimes centres parisiens, et cette activité a permis à ses compères Chancel Mbemba et Samuel Gigot de se projeter en toute sérénité pour créer le surnombre cher à ce Marseille version Igor Tudor.
Le capitaine des Phocéens n’a pas seulement charbonné, il a aussi joué avec sa tête et ses pieds (90% de passes réussies et 6 ballons perdus seulement). Il fallait être intelligent pour alterner entre l’entrejeu et le poste de latéral droit sous Jorge Sampaoli la saison dernière, il faut aussi l’être pour s’imposer comme l’un des hommes de base du système Tudor (30 apparitions, 26 titularisations et 1 match manqué pour cause de suspension). Depuis 2019 et son arrivée sur la Canebière, Rongier ne cesse de progresser et d’évoluer au fil des expériences et des rencontres. Celle avec son entraîneur actuel lui permettra peut-être d’aller voir plus haut, c’est-à-dire en équipe de France, dans les prochaines semaines. Didier Deschamps aime les joueurs polyvalents et capables de s’adapter en toutes circonstances, et le Marseillais correspond à ce profil. « À la fin du match, j’ai plaisanté avec Rongier en lui disant que tous les prochains matchs il sera défenseur, expliquait Tudor en conférence de presse. En réalité, la façon dont on défend, ça ne change pas grand-chose qu’on soit dix mètres plus haut ou dix mètres plus bas. En plus lui c’est un garçon formidable avec une bonne intelligence de jeu et donc il a su s’adapter. » Il ne lui reste plus qu’à marquer des buts plus souvent, mais ce mercredi soir, ce n’était pas le plus important.
Par Clément Gavard