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OM-PSG, le « Classico » n’était cette fois pas usurpé
Cette saison, en Ligue 1, on a vu de très belles choses. Mais s’il ne devait rester qu’un moment symbolique de cette saison, ce serait très certainement le classique OM-PSG du 6 octobre 2013. Ce jour-là, on a su que Paris serait champion. Et que Marseille allait vivre une saison galère.
C’est un beau pied de nez. Canal, toujours prompt pour faire un maximum de communication sur son catalogue, aurait pu même en rajouter une couche. Car si l’équipe de QSI, qui finance aussi le concurrent beIN Sports, a été sacrée championne de France, là où tout s’est décidé, c’est lors de l’affiche historique de la chaîne cryptée, le fameux OM-PSG. Le « Classico » . Au départ pourtant, ça ne devait même plus être un choc : Paris était devenu une grosse machine, alors que l’OM misait sur des jeunes pousses pour (re)devenir le meilleur adversaire du club de la capitale d’ici 2-3 ans. Le gros match de la Ligue 1, cela aurait désormais dû être le Paris-Monaco ou le Monaco-Paris. Mais les deux nouveaux riches se sont arrangés pour se quitter sur des nuls presque sans saveur. Entre gens de bonnes manières, il ne faut froisser personne. Alors que ce bon OM-PSG et son scénario… Flashback.
Avant la rencontre, Paris est bien. Malgré deux nuls pour débuter le championnat, Laurent Blanc commence à faire tourner son équipe à sa sauce, en 4-3-3, et vient de coller un 3-0 à Benfica au Parc. L’OM, en revanche, vient de se ramasser sur le même score. Mais à Dortmund, ça a été. Les jeunes Olympiens ont limite été touchants à tous monter sur un coup franc avant de se prendre un contre. Et puis il y avait penalty sur Khalifa en début de match. Et puis, c’est sûr, ils vont se racheter contre Paris. Et puis, et puis… Le début de match donne cette impression. Valbuena joue même à celui qui fait monter la température en s’accrochant avec Verratti. Tout le monde voit que c’est surjoué, mais qu’importe, la plus grande rivalité du championnat vit encore, pour plus de spectacle. À la demi-heure de jeu, le scénario rêvé de tous les supporters marseillais se réalise : Valbuena, encore lui, joue bien le coup dans la surface pour faire expulser Thiago Motta et obtenir un penalty, qu’André Ayew transforme dans la foulée. Pour bon nombre d’observateurs, c’était le seul moyen décent de songer à une victoire contre cette équipe All-Star : la fameuse double sanction qui change le rapport de force. L’OM en a bénéficié. Et pourtant, à la fin, l’OM a perdu…
Matuidi chambre devant le vestiaire marseillais
Sur le coup, les virages poussent et jubilent. C’est qu’en plus, dans la foulée, Blanc tient à tout prix à rester à trois au milieu, sortant Lavezzi pour Rabiot. Ibrahimović et Cavani sont gentils, même très forts, mais ce n’est pas ce que l’on peut appeler des solutions de profondeur. Pas grave, Marseille va faire la seule chose qu’il ne fallait pas faire : laisser venir les Parisiens dans son camp. Et juste avant la mi-temps, Maxwell égalise de la tête sur une sortie toute mollassonne de Mandanda. À la mi-temps, Anigo descend dans le vestiaire pour parler à Élie Baup. Sauf qu’il parle plutôt fort et que tout le groupe, dans la pièce d’à côté, entend. Certains sourient, d’autres font comme si de rien n’était. Ce qui restait de l’autorité de l’homme à la casquette se délite en tout cas à ce moment-là. Et l’OM perdra la rencontre fort justement en seconde période, sur un penalty d’Ibra suite à une faute évitable d’André Ayew. Pour la forme, Blaise Matuidi rajoutera un peu de sel en allant applaudir bien fort devant le vestiaire des locaux.
Au moment d’évoquer le tournant de la saison, le président Nasser et Sirigu ont mentionné ce rendez-vous du Vélodrome. C’était presque un élément de langage obligatoire. Ce match contre l’ennemi héréditaire, c’était presque l’unique moyen de se relier aux fans historiques du PSG. Autant ne pas le négliger. Les « mercenaires » de la capitale, qui ignoraient sûrement l’existence des tacles de Di Meco et la danse de Luis Fernandez en signant, ont donné une leçon d’amour de maillot aux joueurs de l’OM, qui juraient, eux, avoir grandi et vibré avec ces images.
Par Romain Canuti, à Marseille