- Coupe de France
- 8es
- OM-PSG (2-1)
« C'est pour ça que j'aime Marseille ! »
Poussé par 65 329 supporters, soit la deuxième affluence de l'histoire du Vélodrome, l'OM a fait chavirer le PSG mercredi (2-1). Comme promis, le volcan a explosé. Et puisque le résultat a suivi, cette soirée restera longtemps gravée.
96 minutes à l’unisson, puis encore dix minutes de communion. Une fois le coup de sifflet final de François Letexier, Chancel Mbemba, Alexis Sánchez et compagnie ont prolongé le plaisir en allant longuement sauter et chanter devant les deux virages. L’occasion d’ancrer un peu plus dans les mémoires une rencontre comme le Vélodrome n’en avait plus vécu face au PSG depuis novembre 2011. Un moment mêlant douce euphorie et grande folie, à l’image de cette soirée enflammée autour du boulevard Michelet.
« Là, j’ai envie de dormir dans le stade ! »
Les feux d’artifice tirés dès 19 heures devant l’entrée de la tribune Jean-Bouin ont annoncé la couleur d’un match aussi spectaculaire que bruyant. Il ne pouvait en être autrement compte tenu du double enjeu : mettre fin à plus d’une décennie sans battre le rival parisien à domicile, et se rapprocher d’un titre qui fuit le club depuis 1989. « On veut la Coupe de France ! », annonçait le tifo du virage Sud au moment de l’entrée des acteurs, répondant alors au virage Nord, qui rappelait les années des dix éditions remportées par le club. L’intensité de la rencontre a embarqué avec elle tout le stade – et contrarié quelque peu le boulot du premier rang de la tribune de presse, parfois obligé de se lever pour continuer de suivre l’action sur le pré. « La victoire, elle est pour eux, souriait la pieuvre Jordan Veretout en zone mixte. Un stade comme ça qui te pousse, qui chante, qui t’encourage, c’est exceptionnel. Depuis le début de saison, ils sont toujours derrière nous, on les remercie. » Sur le terrain comme dans les gradins, tout le monde a mouillé le maillot. Le travail collectif a payé.
Déjà dans le match 💪
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— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) February 8, 2023
Kalïs, 7 ans, a assisté pour la première fois à une victoire de son équipe dans le Classique. « Demain matin, je ne serai pas à l’école », souriait-il une fois le match terminé. « On s’est arrangé avec la maîtresse. On a déjà préparé les devoirs et il sera en forme pour l’après-midi, embrayait son père Jimmy, partagé entre émotion et excitation. Cette année, ça va de l’avant, on respecte notre devise “Droit au but”. C’est un grand soir, on s’en rappellera. C’est légendaire pour nous, j’ai du mal à m’en remettre. D’habitude, le match n’est pas terminé que je suis déjà dans le métro pour ne pas me taper les bouchons. Là, j’ai envie de dormir dans le stade ! »
Les klaxons se faisaient encore entendre à huit kilomètres du Vél’, dans le douzième arrondissement, aux douze coups de minuit. « Niveau kif, mais vraiment, je suis à 3000 sur 100, c’est un délire. C’est des putains de moments, lâche Yanis, membre des Winners, arrivé au stade dès 14 heures pour mettre en place tifos et drapeaux. C’était THE match. Ils nous ont fait bander, on a fait trembler le stade. C’était une dinguerie. Même après le 1-1, tout le monde chantait, c’était la folie. On se serrait tous dans les bras, c’était n’importe quoi ! C’est pour ça que je vis à Marseille, c’est pour ça que j’aime Marseille. Pour ce genre de sensations, il n’y a qu’ici que c’est comme ça. Je suis rentré et j’ai reregardé le match à la télé. » Une manière de prolonger le rêve. Dans des soirées comme ça où tout est réuni, cet OM a la capacité de transporter ses supporters sur une autre planète. Bienvenue sur Mars.
Par Quentin Ballue, à Marseille