OM/PSG : Bienvenue chez les Fous !

« L’ordre est ami de la raison et son propre objet » . Jacques-Bénigne Bossuet, homme d’Église et écrivain français, n’était pas vraiment ce que l’on appelle un boute-en-train. Mais il avait déjà tout compris aux ficelles du football. Quelque chose comme ordre et progrès. S’il n’était pas mort en 1702, JB aurait donc sans doute complètement halluciné sur le bordel qui règne en permanence au sein des deux plus grandes institutions du football français (qu’on le veuille ou non). Car, il faut bien l’avouer, l’OM et le PSG sont des clubs complètement dingues. En permanence emportés dans le maelström de la Révolution. Et continuellement en train de (se) reconstruire sur des charbons ardents.

Le PSG va mal voire très mal, se débauche un ancien para “ultraviolé” pour présider à sa destinée, recrute à la naphtaline ou malin et obtient finalement des résultats inespérés au vu des dernières saisons. Mais ici, comme c’est écrit en lettres gigantesques au Parc des Princes, c’est Paris ! Et à Paris, ben, ça part toujours en couille au bout d’un moment. RIP PLG. Au revoir l’Europa League. Fin de saison merdique. A Marseille, même si le contexte est différent, autres causes, mêmes effets. Il fait beau, il fait chaud, les oiseaux chantent, mais les cigales emmerdent tout le monde, et au bout d’un moment, forcément, ça fait boum !!! Règlement de comptes à OK Corral, le titre s’envole et retour à la case départ. Si quelqu’un s’intéresse aux raisons de cette zizanie, pas la peine de chercher plus loin. Il y en aura toujours une. Peu importe laquelle. On sait juste qu’elle relève de l’incompréhensible.

Vu de l’extérieur, cette propension innée à créer le chaos, à semer la discorde, à saboter le travail accompli en amont, prête à sourire. On n’a effectivement qu’une envie : se foutre de leur gueule. Et pas qu’un peu. De l’art de se faire du mal… pour rien. Pas foutus de pérenniser le moindre acquis quand le succès leur tend les bras. Soit, en d’autres termes, de bonnes infrastructures, une myriade de supporters, un potentiel merchandising illimité, de la maille et une putain d’image. Tout devrait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ben non. Y’a vraiment rien à faire, c’est le boxon 24/24. Que demande par conséquent le peuple ? Un peu de sérénité, peut-être, condition sine qua non à toute velléité d’émancipation sur la scène, si ce n’est continentale, au moins nationale. En théorie, du moins. Si les bourgeoises cathos (Bordeaux et Lyon), bien éduquées et studieuses, se gaussent discrètement et capitalisent sur leur sens de la mesure et du raisonnable, ces petites frappes de Marseillais et Parisiens, eux, s’automutilent aussi souvent qu’un aveugle pense à la lumière du jour. C’est vraiment très con, certes, mais on va pas se mentir, les supporters adorent ça. Ils en redemanderaient presque. C’est leur côté masochiste.

Cette confusion perpétuelle et cette agitation irrationnelle distinguent aussi quelque part les grands clubs des petits. Ça soigne la popularité. Qui s’intéresse ainsi aux problèmes d’intendance du GF 38 ou au changement de coach à Boulogne-sur-Mer ? Personne. Et croyez-bien que du côté de Lutèce et de Massilia, on a bien compris que le tapage médiatique estampillé Grand Guignol était indispensable au rayonnement d’un club. La preuve, c’est comme ça partout. Occuper l’espace, créer du sensationnel, et faire vraiment n’importe quoi, ça, on sait faire. Demandez-donc aux supporters olympiens et franciliens combien de jours par an ils maudissent leurs clubs fétiches respectifs. Demandez-leur aussi, en passant, pourquoi ils continuent d’acheter les maillots des Rothen, Samassa ou Zubar, ils ne pourront pas vous répondre. Parce qu’ils ne savent pas. Une sorte d’attachement viscéral qui ne s’explique pas. C’est absurde, mais au fond, quelle importance ? Les aficionados de l’OM et du PSG sont tous un peu les filles de Danaos. Mais si vous savez, les Danaïdes. Ces pauvres jeunes femmes condamnées à remplir éternellement un tonneau au fond percé en guise de punition.