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OM-OL : du sang sur les mains
L'Olympico n'aura finalement pas lieu ce dimanche à cause du caillassage du bus de l'OL par certains fans marseillais. Fabio Grosso est ensanglanté, et le foot français embarrassé.
Au moment d’entrer dans les coulisses du stade Vélodrome ce dimanche, à quelques minutes du coup d’envoi de cet OM-OL, le car de la délégation lyonnaise a dévoilé le catastrophique trajet qu’il a effectué pour rejoindre l’antre phocéen. La moitié des vitres du côté droit brisée, l’un des adjoints de Fabio Grosso tend un sac plein de sang au travers de l’une des fenêtres explosées. On devine le pire : le carrosse lyonnais a été caillassé. Et méchamment. Les images de Fabio Grosso, le visage si sanguinolent qu’il doit le cacher dans ses paumes, titubant pour atteindre la salle de soin, aurait pu résumer la saison de l’OL. Ou donner des idées de costume pour Halloween, mardi. Mais elles symbolisent surtout la bêtise de certains supporters.
Image choquante ! On a décidé de la publier car c'est trop grave… #Grosso #OMOL https://t.co/u61yDuG34e pic.twitter.com/MLY3PwEYb7
— Olympique-et-Lyonnais (@oetl) October 29, 2023
Malheureusement, le technicien italien n’est pas la seule victime physique de cette agression, puisque son adjoint, Raffaele Longo, a également été touché à l’œil. Ouvert au-dessus du sourcil gauche, Grosso a dû laisser les secouristes lui retirer des morceaux de vitre avant de le recoudre et de filer à l’hôpital. « Il a dû prendre plus que des bouts de verre, car il n’était pas lucide. Il a eu l’air d’avoir une commotion », témoignait même John Textor sur Prime Vidéo quelques minutes après l’officialisation de l’annulation de cet Olympico. Une décision qui a tout de même pris plus d’une heure à sortir de la salle des officiels, dans laquelle le président américain n’était pas convié. « À la suite des constatations des blessures des différents membres du staff de l’OL, on a consulté Lyon, qui ne voulait pas reprendre. On a appliqué le protocole qui dit que lorsque des acteurs sont blessés à la suite d’agressions physiques, la rencontre doit être annulée », détaillait François Letexier lors de la brève conférence de presse.
En conférence de presse, comme dans le communiqué publié par la LFP, puis comme l’a confirmé l’arbitre du soir sur Prime, l’OL aurait, logiquement, demandé à ne pas disputer la rencontre. Une version étrangement contestée par John Textor, qui a assuré que « (son) équipe voulait jouer ». « On était prêts », a-t-il même insisté en louant le courage de ses « capitaines ». Ce comportement déconcertant ne recouvre pas la bêtise de ces individus, qui ont gâché la soirée de 65 000 personnes, d’un paquet de monde dans leur canapé, mais aussi celle des 600 supporters de l’OL, dont le déplacement était autorisé pour la première fois depuis huit ans. Répartis dans trois cars, également victimes de jets de projectiles, les fans lyonnais ont aussi vécu une soirée catastrophique. Selon L’Équipe, quelques-uns d’entre eux ont même été légèrement touchés, tandis que les trois véhicules ne pourront pas faire le retour vers la capitale des Gaules.
Le bus de nos supporters…! #OMOL pic.twitter.com/1gVDGNOKtP
— ΔLEX_1950 アレクシ #TextorOUT (@AlexCnl6971) October 29, 2023
Cette triste soirée est aussi une publicité dont se seraient bien passés la Ligue, et les amoureux du foot en France. À l’heure où le gouvernement semblait vouloir lâcher du lest concernant les interdictions de déplacements, ces graves incidents vont sans doute pousser les préfectures à reprendre un rythme plus contraignant. Et comment leur donner tort après ce qu’il vient de se passer ? La LFP, en pleine vente mouvementée de ses droits TV, a de quoi vouloir s’arracher les cheveux. En attendant, l’OM pourrait craindre d’être sanctionné sportivement, même si le caillassage n’a pas eu lieu au Vélodrome. Sans doute que la rencontre sera rejouée à huis clos. Malheureusement, cela devient une habitude pour l’Olympico.
Par Léo Tourbe