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OM-Montpellier, miroir inversé
Si seulement trois points les séparent au classement, Marseille et Montpellier n'ont pas grand-chose à voir. Aussi bien sur le plan sportif, où leur effectif respectif ont des atouts différents, qu'en dehors de la pelouse, où les résultats et ambitions divergent.
Six. Leur nombre de victoires en Ligue 1 depuis le début de saison. Tel semble être le seul et unique point commun actuel entre l’Olympique de Marseille et Montpellier. Vitorino Hilton, passé du premier club au second en 2011 et toujours titulaire à 41 ans, pourrait sûrement le confirmer : en ce moment, les deux entités n’ont pas grand-chose à voir.
Et pourtant, l’OM et le MHSC ne sont pas loin l’un de l’autre au classement à l’heure de se rencontrer au stade de la Mosson. Avant le début de la douzième journée, la bande de Michel Der Zakarian compte trois matchs nuls supplémentaires et autant de points d’avance sur celle de Rudi Garcia. Et si ces résultats sont considérés comme une jolie performance du côté de La Paillade, ce n’est pas forcément le cas chez son adversaire du jour.
Rôles inversés
Sur la Canebière, les ambitions ont été clairement affichées : Marseille vise le podium, rien de moins. Or, malgré le départ catastrophique du dauphin monégasque – ce qui laisse une place à prendre dans le top 3 –, cet objectif semble pour l’instant contrarié. Si la pression demeure toujours présente à l’OM, elle l’est encore davantage cette saison : après un an et demi de construction sous Garcia, les Phocéens doivent prouver que le projet a évolué en retrouvant la Ligue des champions. Et puis s’ils veulent garder Florian Thauvin, c’est exactement la marche à suivre.
À Montpellier, c’est tout le contraire. La course à l’Europe n’étant pas une priorité, le MHSC se contenterait aisément d’une place dans la première partie de tableau. Reste que pour l’instant, les succès sont au rendez-vous et les espoirs de top 5 prennent petit à petit place dans les têtes. Tout en restant silencieux face au public.
Battle de recruteurs
C’est que Montpellier peut compter sur un mercato estival réussi. Arrivés respectivement des Girondins de Bordeaux et de Toulouse, Gaëtan Laborde et Andy Delort forment un duo d’attaque efficace (tant dans l’abattage physique que devant le but). Dans une moindre mesure, Florent Mollet et Damien Le Tallec constituent quant à eux de bonnes surprises, alors que le club a contre toute attente bien digéré les départ d’Isaac Mbenza (prêté à Huddersfield), de Jérôme Roussillon (vendu cinq millions d’euros à Wolfsbourg) ou de Nordi Mukiele (lâché quinze millions au RB Leipzig).
À Marseille, on ne peut pas en dire autant concernant le marché des transferts. Non seulement l’OM n’a pas trouvé son grand numéro neuf et galère avec ceux qui composent son effectif, mais en plus les recrues ressemblent jusque-là à des petits bides. Kevin Strootman paraît pouvoir troquer son ventre mou contre de puissants abdos, mais Duje Ćaleta-Car n’a démarré que trois rencontres de Ligue 1 et n’en a achevé qu’une (en raison de son carton rouge à Lyon) pendant que Nemanja Radonjić n’a pas montré pourquoi Garcia s’était tant intéressé à lui. Garcia qui a justement tancé ses nouveaux hommes récemment en conférence de presse.
Attaque-défense
Sans « grand attaquant » , Marseille penche paradoxalement vers l’avant. Avec Dimitri Payet comme patron et Florian Thauvin toujours aussi décisif, l’OM carbure devant (22 réalisations, soit la deuxième meilleure attaque de l’Hexagone), mais peine derrière (18 pions encaissés, soit la cinquième pire défense du pays). Autrement dit, Luiz Gustavo et consorts ont du potentiel, mais cherchent encore leur équilibre.
Tout est bien différent pour Montpellier, qui s’appuie sur un bloc-équipe hyper compact et une arrière-garde ultra dense (qui est la meilleure de Ligue 1 avec celle du Paris Saint-Germain). Muni de sa ligne défensive à cinq éléments, Der Zakarian cherche avant tout à bien protéger ses cages pour lancer ensuite ses flèches offensives, en espérant que celles-ci soient efficaces. Styles différents, manières divergentes, ambitions diversifiées, budget éloigné (150 millions pour l’OM, quarante pour le MHSC), mais résultats comparables. Qu’en pense la vérité du soir ?
Par Florian Cadu