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- Marseille-Lorient (3-1)
OM-Lorient : Cengiz Ünder encore au-dessus
Poussé vers la sortie l'été dernier, Cengiz Ünder a totalement renversé la vapeur depuis la reprise post-Coupe du monde. Un retour en forme qui coïncide avec la série de six victoires de rang de l'OM en Ligue 1 en ce début d'année 2023. Et ce n'est évidemment pas un hasard.
Visage tuméfié, arcade droite encore rouge de sang, Cengiz Ünder pose sur son compte Instagram avec une légende clichée : « Ce qui ne te tue pas te rend plus fort. » Le tout suivi d’un emoji qui rit, et d’un coup de poing. La scène se passe quelques minutes après la victoire olympienne à Montpellier et, au-delà du simple post, résume parfaitement le renouveau du Turc sous les couleurs phocéennes. Depuis la reprise post-Mondial, Cengiz Ünder s’est transfiguré, et pas qu’au sens propre. Poussé vers la sortie cet été, l’ancien Romain a convaincu Igor Tudor de son utilité. Et depuis, à l’image de son match plein face à Lorient, Ünder est au-dessus de tout.
Un nouveau rôle sur mesure
Du caractère, Cengiz Ünder n’en manque pas, et le Vélodrome l’avait compris depuis longtemps. Tant mieux pour le Turc, qui va en avoir besoin, alors que l’homme contre lequel il devait être échangé l’été dernier vient de débarquer sur le Vieux-Port. Mais si l’arrivée de Ruslan Malinovskyi aurait pu inquiéter Ünder en août, lorsque Tudor ne comptait par sur lui, et parce que l’Ukrainien est bien plus adapté au 3-4-2-1 de Tudor, elle n’est plus un problème aujourd’hui pour le Turc. D’abord parce que Malinovskyi vient surtout combler les vides laissés par le départ de Gerson et la blessure d’Harit. Mais surtout parce que le gaucher s’est refait une santé ces dernières semaines, au point de se rendre indispensable.
Face à Lorient, Cengiz Ünder a d’ailleurs été aligné aux côtés de Ruslan Malinovskyi, à un poste nouveau pour lui : celui de piston droit. Avec une passe décisive, huit centres, 93% de passes réussies et 63% de duels gagnés face aux Merlus, le Turc a tout simplement été l’homme du match. À la fois leader technique, exemple défensif, et créateur permanent de danger, Cengiz Ünder a tout fait ou presque face à Lorient. Ne lui aura manqué qu’un but. Sa prestation était tellement aboutie qu’au moment de lancer Issa Kaboré, Igor Tudor a envoyé le Burkinabé au casse-pipe sur l’aile gauche pour laisser Ünder à droite. Et s’il n’est pas un défenseur dans l’âme, le Turc a profité de ce repositionnement le long de la ligne, dans un rôle qui lui convient mieux que celui au cœur du jeu.
Un coup de piston
Mieux : en l’absence de Jonathan Clauss, il s’impose comme une solution crédible et fiable dans ce rôle de piston, si important dans l’animation collective de Tudor. « J’ai eu quelques soucis pour m’habituer au nouveau système. Sur le plan physique, j’ai un peu souffert. Mais aujourd’hui, je me sens très bien, je suis en pleine forme, avouait Ünder vendredi. Je sais ce que le coach attend de moi. Je sais ce qu’il veut. Nos rapports sont bons. Je suis heureux de mes prestations avec l’équipe. Je cours plus, je travaille beaucoup plus. Je veux aller plus loin. Je pense que je suis un nouveau Cengiz. » Un renouveau qui se confirme d’un point de vue statistique, puisque le Turc s’est montré décisif lors de 3 des 4 dernières sorties de l’OM.
De quoi retrouver le sourire, même si l’international turc ne l’avait jamais vraiment perdu. « J’ai souvent affiché la satisfaction d’être à Marseille, je me sens bien ici, je veux rester. Je me sens comme dans ma famille, on s’entend bien, l’ambiance est bonne et les performances sont là. Je suis content d’être sous contrat ici ! », expliquait-il en veille de match, confiant quant à ses chances de faire durer sa bonne passe : « La concurrence ne m’inquiète pas. Quand je jouais à la Roma, il y avait des joueurs de talent. La concurrence ne me fait pas peur. Au contraire, je me régale de jouer avec des joueurs performants. Je ne suis pas inquiet par l’éventuelle arrivée d’autres joueurs. Moi, je me sens bien. » Et ça se voit, pour celui qui est passé en quelques mois de tête de Turc à protégé du coach Tudor.
Par Adrien Hémard-Dohain