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OM, la ferveur retrouvée

Par Grégory Sokol
OM, la ferveur retrouvée

C’est bien connu, tout va très vite à Marseille. En l’espace de quelques jours, la ferveur a supplanté la résignation grâce à des effets d’annonce vecteurs d’espoir et une nouvelle ère impeccablement débutée par le nouvel état-major.

La flamme est enfin ravivée chez les supporters phocéens. Le brasier du parcage marseillais à l’entrée des joueurs sur la pelouse du stade Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand fait figure d’allégorie parfaite. Après un match nul du côté de la capitale qui ne restera que dans les annales des statisticiens et une qualification en Coupe de la Ligue, Rudi Garcia effectuait ses grands débuts au stade Vélodrome face à Bordeaux. Quiconque doutait de la ferveur retrouvée n’avait qu’à se rendre boulevard Michelet ce dimanche-là pour s’en convaincre. Du monde, des chants, des torches craquées dans la rue, et ce, bien avant le coup d’envoi. À en croire le drapeau américain flottant aux côtés de celui du logo de l’OM devant la brasserie du stade, les casseroles de Frank McCourt sont restées soigneusement rangées de l’autre côté de l’Atlantique. Les forces de l’ordre doivent même intervenir pour freiner quelques ardeurs quand des plaisantins à l’humour incertain mettent le feu à une poubelle. « Nous n’avons pas vu une telle ferveur depuis le OM-PSG de l’époque Bielsa » , s’accordent à dire plusieurs fidèles.

La chasse est ouverte

Les 0-0 suivent McCourt à la trace, mais l’ambiance en tribunes n’a plus rien à voir avec celle de la rencontre face à Lyon. En Virage Sud, il faut désormais réfléchir à deux fois avant de s’aventurer dans les escaliers au milieu de la foule pour aller se soulager la vessie ou dire bonjour à un pote à l’autre bout de la tribune. Les chants sont repris avec entrain et ne résonnent plus comme un radio réveil dont les piles rendent leur dernier souffle. Chez les ultras, la Vieille Garde demande par une banderole le retour de l’ancien blason du club, histoire de chasser le mauvais œil autant que le mauvais goût. Preuve que les supporters donnent réellement sa chance au produit, le Virage Nord révèle un « Yes We Can » évocateur au moment où le Jump de Van Halen retentit. Toujours en Nord, les Fanatics, à l’aide de prospectus placardés dans leur zone, font part de leur ras-le-bol du carnaval footballistique et de la footixerie en décidant de faire la chasse aux gogos arborant les couleurs du Bayern, du Real ou de Chelsea, voire des trois en même temps. De quoi faire frémir les intrépides se baladant sur le Vieux-Port en survêtement du PSG, chose encore impensable il y a quelques années.

Sur le terrain, le sergent Garcia n’a bien évidemment pas transformé Bernardo en Zorro, mais fait preuve de bon sens en alignant le moins mauvais défenseur central de l’effectif, surnommé avec humour « Cristiano » Rolando après le match au Parc des Princes, et Maxime Lopez, très prometteur, qui, déjà comparé à Samir Nasri pendant son tout premier match, ne devra pas se perdre au milieu des louanges jetées à la hâte. L’espoir fait vivre, et celui d’une nouvelle ère plus riche en émotions a suffi à rendre vie au stade et la foi à des Marseillais qui étaient résignés plus qu’en colère. Ce qui est sans doute encore pire. Par ailleurs, Jacques-Henri Eyraud, le nouveau président intronisé, effectue un début de mandat sans fausse note, redonne un peu de fierté en jouant sur l’importance d’un club possédant il y a encore quelques semaines un projet sportif qui aurait tout aussi bien pu s’intituler « Tout doit disparaître » , et communique bien plus habilement que l’un de ses prédécesseurs pourtant réputé roi de la discipline. Cerise sur le gâteau pour bon nombre de fans olympiens après les départs de Vincent Labrune et MLD, José Anigo quitte enfin le club à son tour, symbolisant ainsi une rupture avec l’ancien mode de fonctionnement.

L’OM, pas un joujou

« Il faut une indépendance vis-à-vis des sphères d’influence du football, faire passer l’esprit d’équipe avant l’esprit personnel, et que l’intérêt de l’entreprise soit, à tout moment, le plus important. Rien ni personne ne doit se sentir supérieur à l’OM » , déclarait le président Eyraud, alors que l’ex-directeur sportif de l’AS Monaco, Luis Campos, s’éloignait de la Commanderie. Comprendre par là que si la nouvelle direction de l’Olympique de Marseille souhaitait apposer un nom sur ce poste de directeur sportif considérablement important dans le football moderne, ce ne serait pas au détriment de la force de l’institution. L’option de laisser un agent, aussi influent soit-il, faire joujou avec les actifs du club n’en est plus une, et c’est tant mieux. Dans cette optique, Andoni Zubizarreta semble non seulement correspondre au profil désiré, mais également jouir d’une renommée à l’international qui pourra sans doute ouvrir quelques portes. Quant au dévolu jeté sur Rudi Garcia, c’était sans doute le meilleur choix parmi les entraîneurs actuellement disponibles, et l’opportunité d’afficher les nouvelles ambitions en frappant un grand coup d’entrée. L’arrivée de l’ancien entraîneur de l’AS Roma avant le mercato d’hiver ne peut être que bénéfique, lui laissant ainsi la possibilité de jauger son effectif et déterminer les postes à renforcer en priorité.

Un mercato où, comme Jean-Claude Gaudin le glissait très subrepticement à Frank McCourt, « il va falloir mettre des sous, alors c’est ce que vous ferez » . Sans que l’on ne se doute à cet instant que le maire de Marseille pensait peut-être en réalité au loyer du Vélodrome, déjà le plus élevé du pays. Jacques-Henri Eyraud, novice mais pas perdreau de l’année, a déjà trouvé la parade pour mettre les Marseillais de son côté en expliquant à demi-mots que l’augmentation des places et abonnements dépendra de la gourmandise de la ville de Marseille. Pour l’heure, une fois n’est pas coutume, la patience semble être au rendez-vous chez les supporters. Lorsque Bouna Sarr est remplacé face à Bordeaux, une partie du public siffle, sans doute lassée des prestations insignifiantes du joueur et de voir poindre un nouveau match sans victoire. Une attitude instantanément réprimandée par le capo du CU en demandant de pousser jusqu’au bout. Passion et ferveur, le plus important est revenu. Et peu importent les résultats et la triste prestation à Montpellier… Le Vélodrome tiendra au moins jusqu’au prochain marché des transferts.

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Par Grégory Sokol

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