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OM : Gattuso appelé au tableau
L'envie montrée par l'OM face à Brighton, comme à Monaco, est un bon début. Mais les hommes de Gennaro Gattuso vont maintenant devoir montrer autre chose, tactiquement, pour tenir sur la durée, à l'image de la rencontre face aux Seagulls : convaincante d'abord, mais finalement inaboutie.
Pendant 45 minutes, le plan de Gennaro Gattuso était limpide, et s’est déroulé sans accroc. Face au Brighton de De Zerbi, l’Italien avait tout prévu pour éviter de subir les vagues des Seagulls, qui se goinfrent des espaces qu’ils créent en aspirant leurs adversaires très haut sur le terrain. Sûrement inspiré par Aston Villa le week-end dernier, Gattuso voulait à tout prix couper la relation entre le bas du bloc adverse et les cinq joueurs offensifs, ce que l’OM a parfaitement réussi à faire en première période, tout en plantant deux buts. Problème : les Marseillais n’ont pas tenu la durée, et ont ensuite reculé, jusqu’à la chute, inévitable.
Des idées, mais pas de jambes
Avec une avance de deux pions, ce changement tactique aurait pu être volontaire. Mais loin de là, a avoué Gennaro Gattuso, honnête, après la rencontre : « Même à 2-0, la stratégie était la même : ne pas être attiré. On l’a finalement été, et on l’a payé, parce qu’ils ont ensuite réussi à atteindre leurs cinq joueurs devant, notamment après l’heure de jeu. On n’a pas réussi à continuer à presser. On a commencé à être en retrait, ce qu’on ne peut pas faire contre Brighton. On ne peut pas attendre en 4-5-1 et prier. » Alors, comment expliquer cette volte-face ?
En prenant bien soin de ne pas égratigner son prédécesseur, Gennaro Gattuso a mis une première explication sur la table : le physique. « Ce qui change par rapport à il y a deux mois, c’est le type de courses, parce qu’on a une vision du jeu différente par rapport à l’entraîneur précédent. Je ne veux pas manquer de respect, que ça fasse polémique, mais on travaille différemment, notamment sur la vitesse maximale des joueurs. Pour réussir, il faut courir pendant 90 minutes, mais on a couru une heure et après, on pressait moins bien », a justifié l’Italien, qui entend profiter de la trêve internationale pour rectifier le tir, prudemment : « Pour l’instant, les joueurs ont 60 minutes dans les jambes. La condition physique, il faut y faire attention, faire un travail adapté pour ne pas casser les joueurs. »
Un héritage à balayer
Autre explication : la fiabilité tactique des remplaçants. De ce point de vue, la sortie sur blessure de Jordan Veretout, remplacé par Azzedine Ounahi, a été le tournant de la rencontre. Non seulement parce que le Français livrait une prestation XXL, mais aussi parce que l’entrée du Marocain a entraîné le passage à un 4-3-3 beaucoup plus poreux. « Après les changements, notre plan s’est un peu perdu. On a changé de façon de presser après la 60e minute », a reconnu Gattuso, qui a toutefois tenu à caresser ses troupes dans le sens du poil, refusant de pointer les lacunes tactiques d’untel ou d’un autre : « Je remercie mon équipe pour les efforts qu’ils font pour apprendre ces nouvelles choses qui ne s’apprennent pas en une semaine. Il y avait le bon état d’esprit, la performance était bonne. Il faut croire en ce qu’on fait. Si on y ajoute cet aspect physique, on obtiendra de belles choses. »
S’il s’attend à une rencontre totalement différente dimanche face au Havre, « contre qui il faudra s’adapter », l’ancien coach du Napoli se veut confiant : « C’était une bonne base cette première mi-temps, comme le match contre Monaco. J’ai en tête les points sur lesquels on doit s’améliorer. » Fidèle au milieu de terrain rugueux qu’il était auparavant, il n’a aussi pu éviter d’envoyer un tacle appuyé à destination de l’assistance arbitrale, après le faute non sifflée sur Harit : « Je n’aime pas parler des arbitres, c’est un travail dur. Mais que faisait la VAR à ce moment-là ? On voit le coup sur Harit, il y avait du sang. C’est une erreur de la VAR plus que de l’arbitre. » Toujours est-il que si l’OM avait tenu la longueur physiquement, et tactiquement, ce fait de jeu serait resté anecdotique. Pour que cela devienne le cas dans le futur, Gattuso va devoir fixer une formule et s’y tenir, pour que les Marseillais soient enfin tous en rythme pendant une heure et demie.
Par Adrien Hémard-Dohain, au Vélodrome