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OM en galère cherche schéma pour se refaire

Par Simon Capelli-Welter
5 minutes
OM en galère cherche schéma pour se refaire

Dix-neuvième défense de Ligue 1, Marseille en a encore pris trois – et l’eau –, dimanche à Montpellier. Et honnêtement, il n’est pas impossible que la digue cède à nouveau ce soir à Rome contre la Lazio. Mais la dérive est-elle seulement défensive ?

C’est officiel après ce (non-)match contre Montpellier, et avant le déplacement à la Lazio de ce soir, il faut s’inquiéter pour l’Olympique de Marseille. Des chiffres d’abord. Troisième défaite d’affilée en championnat. Des défaites nettes contre les quatre premiers, avec 12 buts encaissés pour 4 inscrits. Déjà 5 défaites en 12 matchs de Ligue, et en Europe, on n’en parle même pas (pour ceux qui veulent quand même en parler, c’est 2 défaites en 3 matchs, beurk). Des maux ensuite. À chaque match, l’un des défenseurs, voire plusieurs, se déchirent. À chaque match, le milieu semble perdre pied ; Strootman et Gustavo doivent couvrir trop de terrain beaucoup trop vite. À chaque match, l’OM éprouve trop de difficultés à marquer, et l’absence d’un neuf de poids se fait ressentir comme la lassitude devant une trottinette électrique. À chaque match, le banc ne pèse pas vraiment, et les recrues estivales apparaissent doucement comme des ratés. De sorte qu’à chaque match, finalement, l’OM semble s’enfoncer un peu plus dans le médiocre – comme l’époque, diraient certains esprits chagrins.

Un OM à la mer

Du coup, pour réparer ce qui peut encore l’être, par où commencer ? Peut-être, déjà, par du sang frais. Rolando va faire son retour, et qu’il soit synonyme d’espoir est à moitié une blague, à moitié une tragédie. Tiens, comme la défense actuelle de l’OM. Rolando devrait vite retrouver ses marques, mais de là à croire qu’à lui seul il retournera le sens de l’histoire et cette saison bien mal embarquée des Marseillais… Faut-il alors procéder à un vrai changement d’effectif ? Titulariser Ćaleta-Car ou Radonjić ? Voire, pourquoi pas, après tout, on craint dégun, N’Jie en pointe ? Peut-il vraiment moins peser actuellement que Valère Germain, malgré tous ses efforts, en vain ? Le problème a l’air plus profond pour qu’une simple modification de onze type change véritablement la donne.

Alors quoi ? Changer de schéma ? Récemment prolongé, Rudi Garcia commence à cristalliser les critiques. Déjà parce que sa prolongation a justement été signée dans un timing un peu douteux. Surtout parce qu’il n’a toujours pas trouvé la bonne formule, alors que l’équipe a finalement peu changé. Et tout ce qui semblait fonctionner l’an dernier paraît voué à échouer cette année.

Un message pour Rudi

La saison passée, après une longue phase – déjà – de tâtonnements, Garcia avait conclu (compris ?) que son équipe fonctionnait mieux en 4-2-3-1, quitte à sortir certains joueurs de leur zone de confort. Coucou Luiz Gustavo en défense centrale. Rudi est donc capable de déplacer ses pions afin d’équilibrer tout son échiquier. Et en un an, l’effectif n’a pas pu complètement oublier comment jouer au football. Même si la Coupe du monde prend chaque minute qui passe un peu plus des allures de jubilé pour Mandanda et Rami. Même si Luiz Gustavo commence à faire son âge. Même si la Roma n’avait peut-être pas complètement tort de se séparer de Kevin Strootman. Même si Dimitri Payet a tendance à hiberner.

Une certitude toutefois, au moins une : le 4-3-3 ne fonctionne pas. Alors autant commencer par là, et donc, changer de schéma. Au vu de l’effectif de l’OM, trois alternatives se dessinent. Un 3-5-2 déjà. Avec une charnière centrale renforcée (Caleta ou Rolando dans le onze), un double pivot (LG + le Hollandais, voire Sanson), un meneur de jeu (Payet, voire Sanson), deux extérieurs (à choisir entre Amavi, Sarr, Sakai, voire Ocampos), et deux pointes (FloTov, Mitroglou ou Germain, voire Ocampos ou Njie). Avantage sur le papier ? Une attaque à deux pointes, ce qui semble mieux correspondre aux profils des attaquants de l’OM. Payet meneur de jeu. Une défense mieux protégée et rembourrée. Défaut ? Un passage à trois derrière à apprivoiser. Un bouchon au milieu (Sanson voire Lopez sur le banc). Toute une animation à repenser. Le changement maintenant serait peut-être trop violent.

Mettre les choses à plat

Autre possibilité : une rédemption en s’appuyant sur des choses simples, et un schéma qui revient à la mode depuis l’Atlético de Simeone ou le récent Napoli d’Ancelotti : un bon vieux 4-4-2 à plat. Immédiatement se pose la question du positionnement de Payet dans un tel schéma. À gauche ? Devant ? Le 4-4-2 permet de poser des bases qui correspondent globalement à l’effectif (défense à 4, deux pointes, double pivot), mais moins à son maître à jouer. On peut imaginer qu’avec une bonne animation et un latéral gauche qui occuperait tout le couloir (Ocampos ferait-il un bon latéral gauche ? Après tout, ça a plutôt bien marché pour Bouna Sarr à droite, non ?), Payet pourrait se recentrer au fur et à mesure du jeu développé. Et le tout pourrait bien fonctionner. Surtout avec un Germain attaquant gauche par exemple, qui pourrait ainsi équilibrer le front de l’attaque. Mitroglou prenant l’axe, Thauvin le half-space droit.

Sur le papier, ça a l’air simple comme ça. Dans la réalité, déjà moins. Mais on se rapproche. Et finalement, la solution est peut-être la même que celle de l’an dernier. Un 4-2-3-1. Ce module reste finalement le plus naturellement adapté à l’équipe. Et pas seulement à Dimitri Payet. Dans le prolongement de la réflexion sur le 4-4-2 à plat, on peut imaginer Germain à gauche, à la place d’Ocampos, Mitro en pointe, Thauvin à droite, Payet dans l’axe, Sanson sur le banc. Mais le simple passage d’un 4-3-3 à un nouveau schéma changera-t-il vraiment la destinée actuelle de l’OM ? Le mal paraît trop profond et l’OM trop faible dans sa surface comme dans celle de l’adversaire – en football encore plus que dans la vie, la médiocrité dans les zones de vérité ne pardonne jamais. Mais en attendant le mercato et à l’heure d’abattre ses dernières cartes en Ligue Europa sur la pelouse de la Lazio, la seule solution reste d’y croire. Comme un seul OM.

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