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John Textor, contradicteur contradictoire

Par Tom Binet

Ces derniers jours, John Textor a été l’un des rares, si ce n’est le seul président de Ligue 1, à élever la voix contre la réélection de Vincent Labrune à la tête de la LFP. Une prise de position louable, si elle ne provenait pas de l’incarnation même du foot business en France.

John Textor, contradicteur contradictoire

Non, la réélection de Vincent Labrune pour un second mandat à la tête de la LFP ne fait pas l’unanimité parmi les présidents de clubs de Ligue 1. S’ils ont été (très) rares à prendre parti contre l’ancien patron de l’OM (qui a recueilli l’ensemble des sept voix du collège de L1 au conseil d’administration de la Ligue), le Lensois Joseph Oughourlian s’est par exemple retiré de la course au CA en vilipendant la politique menée ces dernières années. Et puis, il y a John Textor. Un cas à part, tant le propriétaire américain de l’Olympique lyonnais incarne presque à lui seul les dérives du football moderne.

Ici, ce n’est pas le Venezuela

Depuis le début de l’été, Textor n’hésite pas à s’en prendre farouchement à l’ordre établi dans l’Hexagone. Ses premières cibles ? Nasser al-Khelaïfi et beIN Sports, en plein feuilleton des droits TV. Le boss des Gones aurait préféré la création d’une chaîne exclusive de la part de la LFP, mais il n’en a rien été. Guère échaudé, l’Américain est remonté au créneau ces dernières semaines, à l’approche de l’élection à la présidence de la LFP. À contre-courant de ses homologues, qui ont donc presque tous plébiscité l’option de la continuité malgré les échecs cuisants sur le dossier des droits TV, le pacte faustien avec CVC ou une politique toujours plus orientée vers les bénéfices et la recherche de rentabilité plutôt qu’à l’écoute de tous les amoureux du ballon rond.

Pas vraiment une surprise dans ce contexte, la très large réélection de Labrune a donné une nouvelle opportunité à Textor de sortir la machine à punchlines en conférence de presse. « J’ai beaucoup entendu parler de démocratie, aujourd’hui. En tant qu’Américain, ce n’est pas une démocratie que je reconnais vraiment, a-t-il balancé. Je pense que l’élection a tenté de se faire avec un seul candidat, il y a deux semaines. C’était une version sportive du Venezuela… Je n’ai pas vu une démocratie. Mais maintenant, c’est fait : il est président et on est derrière lui, même si on sait bien que la décision d’aujourd’hui était actée bien avant le vote. » Une prise de position louable, voire salutaire sur le fond, mais un brin populiste au vu du pedigree du personnage.

L’hôpital qui se moque de la charité ?

Depuis bientôt deux ans et son apparition dans le paysage du football tricolore, l’homme d’affaires américain représente en effet une large partie des dérives du foot ces dernières années. À commencer par la multipropriété, fléau qui menace de plus en plus l’équilibre de la Ligue 1 et de tant d’autres championnats. À la tête également de Botafogo et du RWD Molenbeek, Textor s’est ainsi illustré notamment pour ses transferts à l’éthique douteuse. Sans compter le manque de considération pour l’évolution sportive des carrières de certains joueurs : à titre d’exemple, Mohamed El Arouch aurait-il fait le choix d’aller découvrir le Brésil sous les couleurs de Botafogo dans un autre contexte ? Rien n’est moins sûr.

Au-delà de ses propres clubs, dès lors qu’il s’agit de mesures pour l’ensemble du football français, les idées émises par l’intéressé sont guidées exclusivement par l’aspect financier. Comme sa proposition de mettre fin à la limite de quatre joueurs extracommunautaires par effectif, histoire de déréguler encore davantage un marché des transferts qui n’en a pas vraiment besoin. « L’idée de faire venir des joueurs de Corée ou d’Amérique du Sud ouvre le foot français à plus d’audience à l’étranger, et ça serait bien pour générer plus de revenus pour les clubs français, développait-il encore devant la presse, ces derniers jours. On doit réfléchir plus intelligemment à la manière d’ouvrir cette ligue sur le monde en permettant aux clubs d’être plus flexibles au niveau du recrutement et ainsi donner des raisons aux gens aux quatre coins du monde de regarder la ligue, donc avoir plus de revenus. » Non, définitivement, John Textor n’a pas vraiment de leçons à donner à Vincent Labrune et sa gouvernance à la tête de la LFP.

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