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Roberto De Zerbi, apprentissage incontrôlé

Par Enzo Leanni
5 minutes

Sous ses airs de Farmers League, la Ligue 1 est bien délicate à appréhender pour un nouvel entraîneur. Submergé par l’AJ Auxerre, après avoir déjà buté sur Strasbourg et Paris, Roberto De Zerbi l’apprend à ses dépens. Soucieux de poser sa patte sur le jeu de l’OM, l’Italien sera peut-être contraint de s’adapter.

Roberto De Zerbi, apprentissage incontrôlé

Arrivé cet été à Marseille, Roberto De Zerbi attirait bien plus que la curiosité. Intriguant à Sassuolo, courageux au Shakhtar, il avait ensuite été scruté sous tous les angles à Brighton au point de faire craquer Manchester United et l’OM. Il dit avoir choisi la cité phocéenne pour l’ambiance du Vélodrome, mais peut-être que l’ambitieux entraîneur italien avait aussi la certitude qu’il arriverait, lui, à mettre la Ligue 1 à ses pieds en imposant son style. Après onze journées, son équipe est troisième, à neuf points du leader parisien. Rien d’affolant sur le plan comptable. Mais pour ce qui est du contenu, tout reste à prouver. Les sorties de balle innovantes se font désirer, le public marseillais s’impatiente parfois devant la possession servant plus à limiter les risques qu’à en créer et l’amusement prôné par le coach dans tous ses anciens clubs n’est pas encore au rendez-vous.

Après la lourde défaite à domicile infligée par Auxerre (1-3), vendredi, l’Italien a montré une autre facette de sa personnalité, plus volcanique : « Si je suis le problème, je suis prêt à partir. Je laisse l’argent et je rends mon contrat. » Après être un peu redescendu, il a lâché une autre déclaration pleine de sens : « Je suis venu à Marseille pour le Vélodrome. Et je ne réussis pas à faire en sorte que les joueurs donnent ici ce que je vois à l’entraînement et à l’extérieur. Donc c’est de ma faute, c’est ma responsabilité. » Roberto De Zerbi serait-il en train de se casser les dents sur notre bonne vieille Ligue 1, avec ses blocs compacts et ses transitions ? Parfois décrié et réduit à l’étiquette de « Farmers League », le championnat de France reste bien délicat à appréhender.

D’autres ont dû s’adapter

Avant lui, plusieurs entraîneurs étrangers ont aussi dû passer par un apprentissage, pas toujours abouti. Passé par l’OM entre 2021 et 2022, Jorge Sampaoli peut en attester puisqu’il a été contraint de troquer son jeu ultra-énergique contre des phases bien plus posées pour éviter que son équipe ne se fasse prendre dans le dos. Lors d’un entretien avec Samir Nasri, en avril 2022, pour Canal+, l’Argentin expliquait alors sa démarche : « Ça fait déjà un an et un mois que je tente de jouer un football que tu connais, différent de ce qui se fait dans ce pays. Essayer d’imposer une autre idée de jeu, c’est un défi pour moi. » Avant cela, il avait été vacciné de force par une victoire lensoise au Vélodrome (2-3) en début de saison durant laquelle son équipe s’était jetée dans la gueule du loup sang et or dont le pressing était parfaitement rodé. « On lutte contre ce football de transitions, où beaucoup d’équipes seront meilleures que nous. Pour ça, on cherche à contrôler le jeu », avait-il clamé après cet échec, comme pour faire comprendre que les mouvements incessants dans la moitié du terrain adverse allaient être progressivement remplacés par la rétention du ballon dans les pieds de Pau López pour enfin trouver ces foutus espaces.

Comme Jorge Sampaoli ou Roberto De Zerbi, Francesco Farioli, entraîneur de l’OGC Nice lors de la saison 2023-2024, arrivait avec une étiquette de technicien enthousiasmant et a laissé de nombreux spectateurs sur leur faim. Si le Gym a terminé cinquième et que les plans tactiques de l’Italien étaient bien souvent intéressants, c’est surtout la stratégie défensive qui a déçu ceux qui s’attendaient à des envolées offensives. Alors que Nice ne marquait que 1,18 but par match en Ligue 1, l’Ajax Amsterdam du même Farioli en est aujourd’hui à 2,27 buts par match en Eredivisie, un championnat plus ouvert où son équipe prend davantage la profondeur. De son côté, Paulo Fonseca a également dû se creuser la tête pour arrêter d’attaquer vainement et permettre à son LOSC de laisser une trace dans l’histoire récente du pays.

L’inspiration Bielsa

Partout où il est passé, Roberto De Zerbi a tenté de proposer un football divertissant, mais celui-ci ne se fait pas encore apercevoir en France. Si l’OM est actuellement la deuxième équipe du championnat à toucher le plus de ballons en défense et au milieu, elle n’est que la septième en zone offensive et dixième dans la surface adverse. Avec 24 buts marqués en 11 matchs, la formation phocéenne n’est pas forcément ennuyante, mais ne coche pas encore les cases promises à l’arrivée du nouvel entraîneur. Victime de fuites de tous les côtés face à Auxerre, Marseille avait auparavant été asphyxiée par le pressing lyonnais (avant de l’emporter miraculeusement), contrainte d’allonger constamment contre Strasbourg, sans parler de la faiblesse affichée face à Paris. Plutôt que de s’inspirer de Sampaoli, Farioli ou Fonseca, De Zerbi a décidé de citer une idole marseillaise après le revers contre le RCSA : « Marcelo Bielsa, un de vos anciens entraîneurs, disait qu’on apprend dans la défaite. Et je pense que l’on va beaucoup apprendre de celle-ci. » Désormais, l’OM a déjà perdu trois fois et son coach va devoir s’imprégner davantage des coutumes locales pour espérer durer plus longtemps que tous les entraîneurs récemment passés sur ce banc.

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