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Olivier Giroud, petit ange parti trop haut

Par Maxime Brigand
Olivier Giroud, petit ange parti trop haut

Puisqu’il savait son Atlético fragile défensivement depuis début 2021, Diego Simeone a tenté un pari, mardi soir : installer un 6-3-1 sans ballon et miser sur le déficit de créativité offensive du Chelsea de Thomas Tuchel. Et Olivier Giroud s’est envolé, réduisant ce huitième de finale aller de Ligue des champions à une victoire du Bien sur le Mal, de l’attaque sur la défense. Bien évidemment, le foot est bien plus complexe que ça.

« Justice », ont-ils hurlé, comme si d’un coup, il n’était plus question de victoire ou de défaite, mais plutôt du succès d’une certaine idée du jeu. Il était alors 22h23, à Bucarest, et Olivier Giroud venait de s’envoler après une erreur de relance d’Hermoso pour tromper d’un superbe retourné un Oblak trop court. Joli coup de l’attaquant français qui a, mardi soir, réussi à faire un trois-en-un. Giroud a d’abord confirmé qu’il savait être un homme de grands rendez-vous, lui qui était déjà allé planter un quadruplé sur la pelouse de Séville en décembre et qui est, depuis le début de la saison 2018-2019, le quatrième meilleur buteur toutes compétitions européennes confondues derrière Robert Lewandowski, Lionel Messi et Erling Haaland. Le buteur de Chelsea a ensuite – et surtout – mis les Blues sur les bons rails en vue d’une qualification pour les quarts de finale grâce à ce but inscrit à l’extérieur, qui est aussi le seul d’une drôle de rencontre. Ce qui nous amène au troisième coup du soir de la deuxième meilleure gâchette de l’histoire de l’équipe de France : en inscrivant sa merveille, Olivier Giroud est venu punir l’approche unidimensionnelle de Diego Simeone, qui a présenté un Atlético, pourtant devenu leader de Liga avec d’autres idées, ultra défensif et organisé en 6-3-1 sans ballon (soit une grande majorité de la rencontre, puisque Chelsea a eu le ballon 63% du temps). Beaucoup se sont alors levés du canapé, sont probablement allés décapsuler une bière avant de se frapper énergiquement le ventre et l’ont levé pour fêter la victoire du Bien sur le Mal, de l’attaque sur la défense. Problème : le football est évidemment bien plus complexe que cette pauvre dichotomie.

La question de la lecture

Alors oui, l’Atlético n’a pas proposé grand-chose avec le ballon mardi soir, et les Colchoneros se sont même payé le luxe de boucler ce huitième de finale aller de Ligue des champions sans le moindre tir cadré. Simeone a quand même vu ses hommes se procurer une belle occasion en début de match, Luis Suárez profitant alors d’une énorme mésentente entre Antonio Rüdiger et Marcos Alonso pour trouver un Thomas Lemar qui n’avait plus qu’à pousser le ballon au second poteau, ce que le Français n’a pas fait et ce qui a potentiellement tout changé. Notamment une chose : la lecture de la rencontre. Que se serait-il passé si l’Atlético s’était imposé 1-0 grâce à ce but de Lemar ? Diego Simeone, le chef d’une troupe de bandits qui viennent régulièrement jouer leur vilain tour, aurait été loué pour sa capacité à souvent réussir à aspirer l’âme de ses adversaires et on aurait même, peut-être, réveillé le souvenir de la double confrontation de l’an passé face à Liverpool, lors de laquelle les soldats du Cholo, des joueurs d’échecs avec des gants de boxe, s’étaient imposés (1-0) lors de la manche aller grâce à un but inscrit au bout de quatre minutes et 27% de possession de balle avant d’étouffer Anfield au terme d’un retour historique . Mais Lemar n’a pas marqué et pire, cette fois, l’Atlético s’est incliné (0-1), envoyant au feu l’approche d’un Simeone qui avait décidé, après avoir fait évoluer le style de son équipe au cours des derniers mois, de revenir à sa base.

Le 6-3-1 de l’Atlético sans ballon, avec Correa et Lemar en latéraux pour contrôler les pistons de Chelsea, Hermoso qui gère Mount et Llorente qui glisse à l’intérieur alors que Koke et Saúl ont cadré le double pivot des Blues.

Mais ceci s’explique d’abord par une première. Oui, pour la première fois de sa carrière d’entraîneur, Diego Simeone venait d’encaisser au moins un but lors des sept derniers matchs qu’il a eu à diriger, et l’Argentin avait besoin de se rassurer sur ce point. Ceci s’explique aussi par autre chose, sans aucun doute plus important, mais volontairement mis de côté par certains : mardi soir, l’Atlético, dont percer la défense est « l’un des défis les plus durs » (Tuchel), ne pouvait simplement pas proposer ce qu’il a réussi à proposer – parfois avec brio – ces dernières semaines puisque Simeone a dû se présenter à ce rendez-vous sans Giménez, Carrasco et Trippier, des pions essentiels, ce qui l’a donc forcé à modifier les positions de certains joueurs (Llorente et Lemar). Cela n’excuse peut-être pas tout, mais cela explique certaines choses, notamment l’incapacité de l’Atlético de piquer entre les lignes, où João Félix a en plus été trop léger, et de se montrer tranchant dans les quelques transitions exploitables. Cette soirée montre autre chose : que trop souvent, le football offre des jugements guidés par le résultat, puisqu’il y a un mois, l’Atlético livrait un match comparable face à Séville (2-0, 34% de possession de balle, 5 tirs contre 13) et récoltait des louanges. Mardi soir, Chelsea n’a pas volé son succès, mais les Blues, dont Simeone, qui va de nouveau être ligoté par les préjugés, a cherché à limiter les qualités dans le dernier tiers et qui n’a que rarement vu Oblak être en danger si ce n’est sur une bonne frappe de Werner avant la pause, n’ont pas écrasé les Colchoneros. Il reste encore un match retour, et on a déjà vu ces mecs réussir l’impossible. Simeone n’a pas dit autre chose : « Je ne sais pas ce que vous attendiez, mais nous, nous cherchions l’ordre, avoir un bloc fort, profiter du talent qu’on a devant une fois qu’on récupère le ballon. Trois semaines, c’est loin, il y a beaucoup de matchs d’ici là. On joue contre une équipe qui joue bien, qui est rapide, avec les attaquants à coté de Giroud et les côtés, on a manqué de précision à la récupération et on n’a pas su garder le ballon pour bien nous positionner en attaque et faire mal. Mais j’ai confiance en mon équipe. » On avait aussi déjà vu Olivier Giroud être le héros d’une nuit, et ça, impossible de s’en lasser aussi, d’autant que le Français a, lui aussi, un objectif à atteindre en compagnie d’un Thomas Tuchel en pleine bourre depuis son arrivée dans le Royaume : celui de passer le premier huitième de finale de C1 de sa carrière. Excitant, là aussi.

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