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Olivier Giroud, et si c’était la bonne saison ?
Pas assez fort pour faire gagner la Premier League aux Gunners ? Voué au banc de touche avec l'arrivée d'Alexandre Lacazette ? Pas assez clinquant pour rester titulaire avec la France ? Olivier Giroud n'en a cure et a décidé de rester à Arsenal pour s'affirmer. Histoire de mettre tout le monde d'accord et d'être encore là au Mondial russe en juin.
Il est déjà décisif
On l’a annoncé partout, sauf à Arsenal. Et au lieu de parler, il a visiblement bossé pendant l’été. Oui, Olivier Giroud est déjà opérationnel, décisif, et sans états d’âme. Son entrée contre Leicester lors de l’ouverture du championnat anglais a grandement pesé dans la victoire in extremis des Gunners. Avec un but de la tête plein d’abnégation en guise de cerise sur le gâteau – il était collé par son défenseur – qui en dit long sur la motivation du bonhomme. Dans la lignée d’une autre performance solide contre le Benfica Lisbonne en Emirates Cup le 29 juillet dernier, avec un but et une passe décisive.
Il n’est jamais aussi fort que dos au mur
C’est l’histoire de sa carrière. Un exil forcé à Istres pour s’affirmer, des premières saisons timorées à Tours en Ligue 2, ou à Montpellier en Ligue 1, des comparaisons récurrentes avec Karim Benzema en sélection, un statut instable à Arsenal… Il n’a jamais été considéré comme indiscutable pendant plus d’une saison. Et pourtant, Giroud, c’est déjà 99 buts en cinq saisons à Arsenal, avec en supplément 36 passes décisives. Durant cette période où il n’a jamais été considéré comme indiscutable, il a fait son trou en équipe de France, et n’a jamais fini une saison de Premier League à moins de dix buts. Quand on claque douze pions en seulement onze titularisations – plus 18 entrées en jeu –, c’est qu’on a quelques qualités, et un gros mental.
Parce qu’une association avec Lacazette promet de belles choses
L’idée a été soumise par Rémy Garde à l’annonce de la signature d’Alexandre Lacazette à Arsenal. Elle a pris de l’épaisseur avec l’entrée convaincante de l’ancien Montpelliérain contre Leicester. Avec lui en plus de Lacazette, l’attaque d’Arsenal a été plus pesante et a su faire exploser la défense adverse. À l’ex-Lyonnais le statut de numéro 1, le profil le plus à même de coller aux souhaits de jeu au sol d’Arsène Wenger et à ses espoirs de combinaisons avec Özil et Sánchez… À Giroud le profil du point d’appui, moins mobile sans être dépourvu de technique. Pour le moment remplaçant de luxe, le sosie de Benoît Costil pourrait avoir un peu plus de temps de jeu que prévu si Wenger tente régulièrement d’associer ces deux Français. Deux joueurs qui ont le mérite d’offrir à l’Alsacien une palette de choix plus large que ce qu’il a connu ces dernières saisons.
Parce que sa cote remonte en flèche
Il suffisait de voir ses partenaires lui monter dessus après son but contre Leicester, ou lire les propos de Jamie Redknapp dans le Daily Mail pour comprendre. « Giroud est trop bon pour être un joueur décisif depuis le banc. » Pour l’ancien joueur de Liverpool, « Giroud peut rester un super-sub, mais c’est gâcher ses talents. » Ce que ne pense pas l’Independent, désormais convaincu par les qualités du buteur français, et le compare au Ole-Gunnar Solkjaer de la grande époque de Manchester United. En clair, le quotidien voit en Giroud un facteur X pouvant permettre à Arsenal de décrocher la timbale s’il maintient son état d’esprit irréprochable. Même Arsène Wenger, de nature avare en paroles, a eu des mots d’amour pour « le joueur et l’homme » , alors qu’il lui avait ouvert la porte pour un transfert en début de mercato. Un peu comme si toute l’Angleterre du foot avait imaginé la vie sans Giroud, et se sentait désormais heureuse de continuer avec lui.
Parce qu’il a une place à défendre au Mondial 2018
Déjà 64 sélections et 27 buts. Il a été souvent répété depuis deux ans que Giroud était un plan B qui profitait des mésaventures de Karim Benzema. Mais le Gunner n’a jamais vraiment semblé souffrir des comparaisons à son désavantage. À l’approche d’une Coupe du monde en Russie qui pourrait être sa dernière, on l’imagine mal lâcher mentalement alors qu’il a a priori le totem d’immunité en Bleu. Il est clair qu’une nouvelle saison comme remplaçant à Arsenal peut relancer le débat et la réflexion de Didier Deschamps, surtout si le titulaire à Londres s’appelle Alexandre Lacazette, en souffrance pour s’installer dans le groupe France. Pour Giroud, les options sont restreintes, ce qui peut clarifier sa feuille de route : ne jamais se plaindre, répondre présent à chaque fois que Wenger fera appel à lui – notamment en Ligue Europa – et surtout claquer des buts dans les grands matchs, sa plus grosse lacune la saison passée.
Par Nicolas Jucha