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Old Firm is back, baby !
Après quatre ans d'absence en Premier League, le derby de Glasgow est de retour. Quand ? Ce samedi à 13h. Où ? Au Celtic Park. Attachez vos protège-tibias, Joey Barton sera là.
Les puristes le savent : le vrai derby du week-end ne se joue pas à Manchester, mais à Glasgow. José Mourinho et Pep Guardiola ? Non, Brendan Rodgers et Mark Warburton. Si le premier Old Firm remonte à 1888 – ce qui en fait un des plus vieux derbys du monde –, il ne compte pas sur sa réputation de vieillard pour asseoir sa réputation d’affiche incontournable d’Europe. Et puis il faut dire que le contexte de ce choc joue en sa faveur. Voilà quatre ans que le Celtic et les Rangers n’ont pas eu l’occasion de se cracher dessus en Scottish Premier League, la faute à une relégation des Rangers en D4 consécutive à une avalanche de dettes estimées à plus de 100 millions d’euros. Cette abstinence a toutefois été soulagée par deux matchs en Coupe d’Écosse. Le premier en février 2015, remporté par le Celtic (2-0) en demi-finales face à des Rangers alors en 3e division. Le second en avril dernier, toujours en demi-finales, a vu les Rangers s’imposer aux tirs au but après un match fou (2-2). Pas besoin que le coup d’envoi des vraies retrouvailles soit donné pour deviner qu’elle aura plus de saveur que les deux dernières. La recrue phare du mercato estival des Rangers, un certain Joey Barton, s’est chargé de préparer la sauce ces dernières semaines.
Joey Barton vs Scott Brown
À peine débarqué à Glasgow, Barton a commencé à attaquer. Comparé par la presse écossaise au capitaine du Celtic, Scott Brown, milieu de terrain comme lui, agressif comme lui, trentenaire comme lui, grande gueule comme lui, l’ancien Marseillais a dégainé : « Brown ne boxe pas dans la même catégorie que moi. Il est loin de mon niveau. » Cette saillie ne pouvant rester sans réponse, Brown est allé rappeler aux journaliste un commentaire que Barton avait fait quelques années plus tôt, se déclarant « fan du Celtic » . Et forcément, l’international anglais a répliqué via Twitter, son réseau préféré, sur lequel il a publié une vieille photo d’un enfant. Un enfant qui s’appelait Scott Brown et qui posait fièrement avec un maillot des Rangers. Pas super pour le capitaine des Celtic. Ces deux-là sont des hommes, alors il y aura forcément une poignée de main au coup d’envoi. L’idée ne sera pas de la fuir, mais d’essayer de broyer les phalanges de l’autre. Pas du genre à s’acharner sur une seule personne – exception faite pour Ousmane Dabo –, Barton a aussi chargé d’autres Celts sur talkSPORT, une radio britannique, à commencer par leur coach Brendan Rodgers : « Avec son bronzage toute l’année et ses dents blanches, il semble être en pleine crise de la quarantaine. » Problème : Barton, trente-quatre ans, n’est plus au top de sa forme et ses prestations sur le terrain sont de moins en moins souvent à la hauteur de ses sorties d’avant-match. Si le Celtic et les Rangers sont déjà respectivement 1er et 2e du classement, les catholiques sont clairement au-dessus de la mêlée, et personne au pays n’ose contester la suprématie du quadruple champion en titre. Grosse satisfaction de ce début de saison, Scott Brown a pris l’habitude de régner au milieu de terrain. À trente et un ans et après 50 sélections (4 buts), il a décidé il y a deux semaines de mettre un terme à sa carrière internationale pour se concentrer sur son club. Il s’est aussi montré décisif en barrage aller de Ligue des champions, inscrivant le cinquième but des Celts face à l’Hapoël Beer Sheva (5-2) au Park. Un but devenu si important une semaine plus tard, lors du match retour remporté (2-0) par le club israélien. Une qualification qu’analysera Joey Barton sur Twitter par un extrait du film Snatch, où Vinnie Jones déclare : « Lucky bastard » .
L’ancien aboyeur de Newcastle a à peine posé le pied en Écosse qu’il sait déjà très concrètement à quoi s’attendre pour son premier Old Firm. Le 9 août, à l’occasion d’un huitième de finale de League Cup expédié 5-0 contre Peterhead (D3), Barton a reçu un tacle horrible qui a valu à Nathan Blockey un carton écarlate. Le 27 août à Kilmarnock (1-1), rebelote. Un cran au-dessus dans la violence, Greg Taylor file prendre sa douche à la 63e minute, rentrant aux vestiaires avec des morceaux de Joey Barton sous les crampons. Le concours peut continuer : Scott Brown, six cartons rouges dans sa carrière, connaît par cœur le chemin de la violence.
Par Romuald Gadegbeku