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- OL-PSG (0-1)
OL-PSG : Lyon cherche son wagon
Inoffensif face à un Paris Saint-Germain qui n’avait rien de transcendant, l’Olympique lyonnais a enchaîné une troisième défaite d'affilée en dix jours. Au rayon des éclaircies : l’OL n’a pas été ridicule, alors qu’on lui promettait l’enfer face à un trio Neymar-Messi-Mbappé qu’il a réussi à cadenasser. Un constat qui ne devrait pas être celui que l'on tire d'un concurrent au podium.
Avec 58 230 spectateurs, le Groupama Stadium avait battu son record d’affluence. Tant de monde pour voir un OL inoffensif, et pour assister à ce que l’on pensait devenir un massacre sur la place publique dès la 5e minute de jeu, lorsque Lionel Messi convertissait la première projection parisienne sur une offrande de Neymar. Il n’en a finalement rien été, de ce massacre, puisqu’à l’heure du bilan, sont évoqués les regrets lyonnais. Ceux probablement de ne pas s’être plus lâché.
L’OL sans feu, mais avec quelques flammes
Rapidement mené, l’Olympique lyonnais aurait pu et dû avoir plus d’ambitions offensives. La tête d’Alexandre Lacazette à bout portant exceptée, les Gones n’ont finalement pas eu beaucoup d’autres opportunités d’inquiéter Gianluigi Donnarumma. Mais à défaut de marquer, l’OL – et c’est un terrible aveu de faiblesse pour le concurrent au podium qu’il doit être – a insisté sur un autre point : ne pas sombrer, et terminer la partie la tête pas complètement basse. Sans doute par peur de mal faire et à cause de quelques limites techniques des uns et des autres, notamment sur les ailes, l’OL n’a pas osé se projeter, ni enflammer une rencontre qui ne demandait qu’à l’être. « Toute la première mi-temps, on jouait avec trop de respect pour le PSG », s’est plaint Peter Bosz à propos de ce Lyon qui s’est contenté de bien défendre, quitte à laisser les Parisiens faire tourner le ballon de longues secondes à de trop nombreuses reprises.
Si le navire est resté à flot, l’Olympique lyonnais le doit à ses hommes forts, qui ont su répondre présent. Souvent gêné dans les demi-espaces, les Gones ont su s’interposer sur le dernier geste parisien. À commencer par Anthony Lopes, décisif à maintes reprises. Sur un enroulé de Neymar en première période, puis sur un autre signé Messi en seconde, ou encore sur un coup franc de l’Argentin : le portier était partout, sauf à droite de son but à cette fameuse 5e minute. La défense aussi a tenu son rang, Thiago Mendes le premier. Présent où il le fallait, toujours avec une jambe qui traîne au bon endroit, le Brésilien a fini par rendre fou Mbappé, qui est redevenu le Kylian ronchon sans réussite dans la surface adverse. Patron de la défense, Castello Lukeba a lui aussi tenu la baraque – le piqué de Messi dès l’entame du second acte ne le sait que trop bien. Même le capitaine Lacazette, fantomatique offensivement, s’est fendu des replis défensifs nécessaires. Et c’est là que le bât blesse : on ne devrait pas saluer Lacazette pour ses efforts défensifs dans ses vingt derniers mètres. Quand il joue pour Lyon et affronte le PSG, si puissant soit-il, il devrait être complimenté pour ses combinaisons aux abords de la surface parisienne, ses tentatives sur le but adverse ou son pressing à la relance.
Quelles ambitions pour l’OL de Bosz ?
Au terme de la 8e journée, l’OL est 6e et compte déjà six unités de retard sur le podium, et cinq sur Lens. Il reste du temps, beaucoup de temps jusqu’au printemps où tout se décide au moment de faire le bilan d’une saison. Mais il faut déjà souligner que ce Lyon n’a finalement battu qu’Auxerre, Ajaccio, Troyes ou Angers, des équipes qui ne font a priori pas partie de son championnat, en tout cas beaucoup moins que Monaco, le surprenant Lorient, voire le Paris Saint-Germain, les trois derniers bourreaux de la bande à Bosz. Après la trêve, le menu sera terriblement copieux jusqu’au Mondial, puisque l’OL croisera la route de Lens, Rennes, Lille, Marseille ou encore Nice, ce qui devrait lui permettre de savoir un peu plus où est sa place. C’est de cela qu’il est question : quelle place doit viser Lyon en fin de saison ? Quelle place correspond à la valeur de cet effectif et de son entraîneur ? Sans revoir les ambitions à la baisse ni « boire beaucoup d’alcool après ces trois défaites », comme a ironisé Bosz, le technicien assure qu’il continuera d’avancer avec cet OL qu’il juge en progrès. « On va sur le bon côté. J’ai une idée claire de comment je veux jouer avec ces joueurs ici, et j’y travaille dur », a-t-il promis. Heureusement, le wagon de tête ne fait que quitter la gare. Il reste 30 journées à l’OL de Bosz, ou d’un autre, pour s’y raccrocher.
Par Clément Barbier, au Groupama Stadium