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OL-OM : bataille de dynamiques
Ce dimanche, le duel entre Lyon et Marseille de la 32e journée de Ligue 1 tournera autour d’un seul mot : la dynamique. Celle qui voit les Rhodaniens revenir dans la course à l’Europe, et les Phocéens briller à l’extérieur.
On pensait cet Olympico 2023 loin de ses prédécesseurs. En grande difficulté sportive cette saison, l’Olympique lyonnais était en effet donné pour mort, flottant entre ventre mou et deuxième partie de tableau depuis le mois de janvier. Tout l’inverse de l’Olympique de Marseille, en quête d’une qualification en Ligue des champions depuis septembre – voire du titre à la mi-janvier. Un décor que l’on pensait figé, jusqu’au mois de mars et un chamboulement notable. Celui qui voit aujourd’hui Lyon revenir en boulet de canon dans la course à l’Europe et Marseille se transformer, paradoxalement, en bête intraitable à l’extérieur. Cela tombe bien, ces courbes favorables de l’un et l’autre côté s’apprêtent à se croiser ce dimanche au Groupama Stadium pour le compte de la 32e journée de Ligue 1.
Chez l’autre, comme à la maison
Quatre victoires en dix matchs. Voici la moyenne peu reluisante affichée par l’OM au stade Vélodrome depuis le 14 janvier dernier, date de sa première réception en 2023. « Ça fait du bien d’avoir gagné contre Troyes, on a été soulagés de gagner, ça faisait longtemps qu’on n’avait plus gagné à la maison. » Ces mots de Chancel Mbemba en conférence de presse, à deux jours du choc lyonnais, ont valeur de conjuration tant l’inexplicable série marseillaise à domicile semblait s’éterniser. De l’irrégularité à revendre, tout l’inverse du visage affiché loin de ses bases. Huit victoires en neuf déplacements (incluant le 32e de finale de Coupe de France remporté 2-0 face à Hyères et disputé à Martigues) depuis janvier, sur lesquelles la bande d’Igor Tudor va donc tenter de s’appuyer pour définitivement se placer en favorite dans le sprint à la Ligue des champions.
En l’emportant à Décines – la dernière victoire de l’OM en terre lyonnaise remontant au 10 novembre 2007 (1-2) -, les Phocéens s’assuraient notamment de garder leur destin en main. Une affaire juteuse, au vu des dégâts subis par Monaco dans sa déroute face au RC Lens ce samedi. Avec un résultat positif, Marseille récupérerait en effet la deuxième place prise par le RCL, mais mettrait surtout six unités d’avance au rival monégasque, englué en quatrième position. Présent aux micros de la Commanderie, Tudor n’a dès lors pas manqué de souligner l’aubaine offerte aux siens : « C’est un match important au vu de l’histoire des deux clubs évidemment, mais aussi et surtout par les enjeux qui nous attendent à ce moment de la saison. La motivation est là, je n’ai pas besoin d’en rajouter. C’est une affiche de prestige. » Pas vraiment besoin d’épiloguer : prestige, dynamique et objectifs sont au rendez-vous. Autant de termes longtemps désuets, au vu des trajectoires suivies par les deux clubs depuis le début de cette campagne 2022-2023.
Lyon sur le retour
Car si Marseille arrive en force, Lyon, de son côté, revient de la même manière. Oscillant entre huitième et onzième rangs, les Rhodaniens affichent aujourd’hui le visage qu’on attendait d’eux en août dernier. Invaincu depuis le 17 février dernier en Ligue 1 (défaite à Auxerre 2-1) et deuxième meilleure équipe du championnat sur la phase retour (25 points pris, derrière le Paris Saint-Germain, 28), l’OL se retrouve à jouer les trouble-fêtes dans un wagon européen que l’on pensait complet. Quatre victoires et trois nuls depuis la déroute auxerroise (dont des succès face au PSG et à son concurrent direct Rennes), permettent à Laurent Blanc et ses hommes de recoller à cinq points du LOSC, dernier détenteur d’un ticket pour la Ligue Europa Conférence. « Lyon est une équipe qui a beaucoup de qualités individuelles, on attendait logiquement plus d’eux cette saison, car ils ont des joueurs taillés pour le plus haut niveau », précisait d’ailleurs Tudor.
Conscient de jouer une partie de ses ultimes cartes ce dimanche, Blanc a emboîté le pas du Croate devant les médias, en louant le cercle vertueux dans lequel s’est récemment plongé son groupe. « On vit mieux, et quand le groupe s’accorde, les résultats suivent, embraye le Président. Depuis un certain temps, on a retrouvé un groupe. Maintenant, Il faudra faire un parcours hors normes pour obtenir la cinquième place. Dans ces matchs retours, on prend des points, c’est vrai, malheureusement nous n’avons plus de joker, ce qui nous met une pression supplémentaire. » Pression ou envie, cet Olympico 2023 s’inscrira en tout cas sous le signe de la dynamique, comme poétiquement résumé par Chancel Mbemba : « On part à la guerre. On garde nos cartouches de côté pour les mettre sur le terrain dimanche. » Gare aux balles perdues.
Par Adel Bentaha