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OL/Monaco, le cimetière des éléphants
Ça devait être un choc, c'est presque un duel pour le maintien. Ce vendredi, l'Olympique lyonnais, dix-septième, reçoit l'AS Monaco, quatorzième, dans un duel à la vie à la mort entre deux ténors du football français. Oui, ce soir, Gerland a des airs de cimetière des éléphants.
Si, ce vendredi, la Ligue 1 était Eddy Mitchell, quelque part entre Nashville et Belleville, elle poserait ses valises à Lyon pour une Dernière Séance, le temps d’une rencontre entre l’Olympique lyonnais et l’AS Monaco où le bonheur serait à peu près partout sauf dans le pré. Ce vendredi soir, Rhodaniens et Monégasques ont des airs de Brigitte Bardot et de Juliette Gréco, vieilles beautés hexagonales, en représentation dans un Gerland semblable à un cimetière des éléphants. Le poids des années, certainement. Si la Ligue 1 était Claude Moine, elle se dirait que cet endroit précis, entre Saône et Rhône, est un coin qui lui rappelle que la France n’a pas toujours pleuré son indice UEFA et que ces deux équipes sont tout simplement les dernières à avoir atteint les demi-finale de la Ligue des champions. Oui, il y a des souvenirs, quand on les jette, qui reviennent sans faute dans les maux de têtes. Et ces temps-ci, Gones et Monégasques, méconnaissables, abusent du Doliprane. Si la Ligue 1 était Schmoll, elle dirait au perdant de ce soir d’aller préparer son café noir, ses nuits blanches et même son mouchoir.
L’OL, la poisse et la transition
Depuis plus d’une décennie, l’Olympique lyonnais est un repère pour le football français. Un château que l’on voit de loin et dont on sait que même si les rois s’y succèdent, il ne vaut mieux pas se risquer à l’assaut de la forteresse de Gerland. Sauf que depuis la prise de pouvoir du roi Hubert, l’édifice rhodanien est devenu un véritable château de cartes. Un bastion où les chevaliers tombent comme des mouches, sans même avoir combattu. Grenier, Bedimo, Biševac, Fofana, Benzia, Dabo, Fekir, Rose ou encore Umtiti, tous ont été victimes de pépins physiques. Un problème d’autant plus handicapant quand on sait qu’en 2014-2015, l’Olympique lyonnais affiche peut-être son effectif le plus faible depuis le franc. Si on trouve bien quelques joueurs de qualité, Alexandre Lacazette en tête, les Gones sont en pleine phase de transition. L’ancien ogre économique compte désormais récolter les fruits de son centre de formation. Des fruits qui ne sont pas tous mûrs et qui ont été réduit en compote par les Roumains de Giurgiu. Pas de Coupe d’Europe pour l’OL cette année et, par conséquent, aucune excuse pour ne pas exister en championnat. Si avec Ferri, Bahlouli, Ghezzal, N’Jie ou Yattara, les Lyonnais ont la vie devant eux, le présent est bien plus morose. Trois défaites face à Metz, Lens et Toulouse qui empêchent les Lyonnais de se porter comme de véritables candidats à une deuxième place pourtant accessible cette saison. Plombés par une préparation physique inadéquate au haut niveau selon Maxime Gonalons, les Rhodaniens sont dans le flou le plus total. La mise au point ce soir, face à Monaco, promet d’être violente.
Monaco et les montagnes russes
La mise au point de ce début de saison est celle de Vadim Vasilyev. Interviewé par L’Équipe, le vice-président de l’AS Monaco est revenu sur le changement de cap de son club. « Trois éléments nous ont incités à aller plus loin dans notre changement de stratégie. Il y a d’abord le fair-play financier. Manchester City et le PSG ont eu des sanctions lourdes. Le président m’a dit : « Moi, j’investis mon argent et, après, il faudra que je paie une amende pour jouer la C1 ? C’est hors de question. » » Le numéro deux du club a par ailleurs évoqué le différent de l’ASM avec la Ligue qui coûtera 50 millions d’euros au club. De lourds frais à payer qui, ajoutés au divorce et aux problèmes de santé de Dimitri Rybolovlev, ont bouleversé la dynamique du club. Adieu James Rodríguez et Radamel Falcao, bonjour Valère Germain et Tiémoué Bakayoko. Suffisant pour déclencher la colère de certains supporters qui ont lancé une pétition pour se faire rembourser leurs abonnements. Des velléités d’être remboursés qui auraient également pu naître du jeu proposé par les joueurs de Leonardo Jardim depuis le début de la saison. En difficulté lorsqu’il s’agit de créer autrement que par les flèches Ocampos et Ferreira-Carrasco, les hommes du Rocher sont aussi et surtout à la ramasse défensivement où Aymen Abdennour, pour ne citer que lui, rame. Giflés à Bordeaux, sauvés in extremis par Dimitar Berbatov face à Lille, les Monégasques compteront une nouvelle fois sur l’homme aux yeux menthe à l’eau pour sauver leur peau. Jusqu’à quand ?
Par Swann Borsellino