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Balle à Blanc

Par Enzo Leanni
4 minutes

Laurent Blanc n'est (déjà) plus l'entraîneur de l’Olympique lyonnais. Annoncé partant après seulement onze mois dans une atmosphère chaotique, le Président n’aura jamais remis le club sur les bons rails.

Balle à Blanc

« C’est Laurent Blanc quand même ! » Anthony Lopes était enthousiaste de côtoyer le champion du monde 1998 au moment de sa nomination sur le banc de l’OL. Peut-être était-il tout simplement soulagé du licenciement de Peter Bosz, neuvième de Ligue 1 à neuf points du podium. Aujourd’hui, les Lyonnais attendent avec impatience le remplaçant du Président (pendant que le trio Jeff Vulliez-Sonny Anderson-Jérémie Bréchet assurera l’intérim cette semaine), quel que soit son pedigree. D’octobre 2022, date de l’intronisation de Laurent Blanc, à sa mise à pied par l’OL selon L’Équipe et Canal+ après un match amical contre Auxerre, il n’a jamais convaincu. Mais pouvait-il seulement faire vraiment mieux ?

Les hommes mentent, pas les chiffres

Arrivé en pompier de service très tôt au cours de la saison dernière, l’ancien coach champion de France avec Bordeaux et Paris n’a pas disposé d’une préparation estivale convenable pour mener ses troupes vers une remontée. Neuvième à la trêve, il redresse la barre en deuxième partie de saison avec le troisième meilleur bilan de Ligue 1 sur la phase retour. Pas suffisant toutefois pour terminer mieux qu’une septième place de championnat. Avec une élimination en demi-finales de Coupe de France face à Nantes, les comptes de sa première saison sur le banc de l’Olympique lyonnais n’étaient pas satisfaisants. Il ne disposera finalement que de quatre rencontres (trois défaites et un nul) lors de l’exercice suivant avant d’être conduit avec la sortie.

Pourtant, le champion du monde 1998 possédait la troisième meilleure moyenne de points des entraîneurs rhodaniens sur les dix dernières années avec 1,82 point par match au terme de la saison. Celle-ci a indéniablement chuté en ce début d’exercice avec seulement un petit point en quatre rencontres et des déculottées à domicile face à Montpellier et au PSG (1-4 à chaque fois). Le premier bilan était d’ailleurs peut-être à nuancer sachant qu’il devançait Sylvinho, Hubert Fournier ou Peter Bosz, qui n’ont également pas pu voir sur le long terme avec Lyon. Au moment où l’aventure entre Rhône et Saône s’arrête pour Laurent Blanc, il n’aura signé que 18 victoires – pas toutes convaincantes – en 37 rencontres. Une inconstance chronique et des résultats loin des sommets passés qui continuent de faire glisser l’OL vers le gouffre, alors que le club a passé la trêve internationale dans la peau de lanterne rouge de Ligue 1.

Ironie, grogne et désintérêt

Après avoir quitté Paris en 2016, le natif d’Alès s’était offert une aventure au Qatar, du côté d’Al-Rayan (2020-2022), et donnait l’impression de ne pas avoir assimilé tous les changements tactiques qu’a connus la Ligue 1 ces dernières années. Souvent surprise en transition défensive, son équipe a également été mise en difficulté plusieurs fois par les blocs bas adverses. En s’entêtant à titulariser Corentin Tolisso, très loin de ses standards de son premier passage à Lyon ou de ses premières saisons au Bayern Munich, et Maxence Caqueret, trop haut et ainsi moins influent dans la construction, l’entraîneur est loin d’être étranger aux mauvais résultats de ces dernières semaines. En ce début de saison, il n’a pas non plus été aidé par une direction désireuse de regarnir les comptes, en vendant notamment Castello Lukeba, cadre de la défense.

Longtemps sauvé par les statistiques de Bradley Barcola et Alexandre Lacazette – à qui on peut grandement attribuer la troisième place de la seconde partie de saison dernière –, le Président a longtemps été préservé de la grogne des supporters, accrue au fil des semaines aux abords du Groupama Stadium. Malgré la dernière place actuelle alarmante en Ligue 1, Laurent Blanc a d’ailleurs souvent semblé avoir la tête ailleurs durant les onze mois passés sur le banc. Ses dernières prises de parole où se mêlaient une certaine ironie et un désintérêt plus gênant ont finalement fait déborder le vase. Les Bad Gones ont fini par montrer leur mécontentement quant au manque d’investissement de l’entraîneur, à travers un communiqué un peu plus subtil que le discours adressé aux joueurs après la débâcle contre Paris. Un dernier coup de gueule qui clôture tout de même une année de galère pour Laurent Blanc, mais prouve la difficulté de s’en sortir dans ce contexte lyonnais plus propice aux guerres internes qu’au bien-être sportif.

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