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- Lyon-Lille (0-2)
Grosso dans le flou
Battu logiquement par Lille ce dimanche (0-2), l'OL continue de creuser. Et Fabio Grosso ne parvient pas à faire remonter son équipe à la surface. Pire, il semble s'enfoncer avec elle.
Si l’OL est dans la tempête, Fabio Grosso prend la foudre tous les week-ends. Encore battu ce dimanche soir par le LOSC (0-2), Lyon n’y arrive toujours pas et patauge autant au classement que tactiquement. Pour son septième match à la tête des Rhodaniens, le technicien italien a aligné une septième composition différente. Qu’un nouvel entraîneur, qui n’a jamais officié en Ligue 1, mette quelques semaines à se trouver une base solide, ce n’est pas bien grave. Mais le champion du monde 2006 a été nommé le 18 septembre, il y a plus de deux mois, et difficile de voir ne serait-ce qu’une once de constance dans ses choix. À part Anthony Lopes, Jake O’Brien et Maxence Caqueret, aucun Lyonnais n’est certain de commencer la rencontre. Et si l’ancien coach de Frosinone opère autant de changements à chaque journée, ce n’est visiblement pas pour s’adapter à l’adversaire.
Aucune continuité
Chaque fin de semaine, les Gones produisent la même bouillie. Même si les ingrédients à sa disposition ne sont pas forcément tous de grande qualité, le chef Grosso n’a toujours pas su livrer un repas décent. Lui-même reconnaissait que la victoire, juste avant la trêve, à Rennes (0-1), réduit à dix au bout de cinq minutes, n’avait de satisfaisant que l’aspect comptable. « Ça fait plaisir de prendre des points, mais on l’a dit tout de suite après le match, on doit continuer, ça ne change rien à notre place, il faut enchaîner et essayer de donner de la continuité », était-il revenu vendredi en conférence de presse. On connaissait les défaites encourageantes. Mais les Lyonnais avaient signé en Bretagne un succès inquiétant.
Ce dimanche au Groupama Stadium, les Rhodaniens n’ont pas montré que la première victoire de la saison et la trêve internationale leur avaient permis de reprendre confiance, ni de travailler un fonds de jeu. Comme tout entraîneur, Grosso était arrivé avec des principes. Il les a rapidement balancés par la fenêtre du formidable outil. Il n’y a que lors de la première période effectuée à Brest, pour son tout premier match, que l’on avait pu voir quelques bribes de son style. Mais depuis, plus rien. Les cas de Rayan Cherki, mais surtout d’Alexandre Lacazette illustrent bien le flou dans lequel se trouve le cerveau de l’OL. Le premier a rapidement perdu sa place, avant de la regagner, puis de la reperdre. Le capitaine, lui, avait démarré le match à Rennes sur le banc. Même s’il a fait son retour dans le onze titulaire contre Lille, Lacazette était pressenti pour être remplaçant. Il a finalement dû céder sa place à la mi-temps. Le yo-yo permanent.
64' Nouveau changement avec l'entrée en jeu de Dejan Lovren à la place de Tino Kadewere.
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— Olympique Lyonnais (@OL) November 26, 2023
Ce qui n’était pas forcément illogique au regard de ses 45 premières minutes, mais il va être compliqué pour Grosso de continuer à justifier son choix de se priver de son meilleur attaquant. En tout cas, le seul qui sait mettre le ballon au fond des filets. L’Italien a mis en avant le fait que le joueur de 32 ans ne pouvait plus jouer un match entier. On ose espérer que celui qui a claqué 27 pions en Ligue 1 la saison dernière peut encore jouer au moins une heure en professionnel. Contre le LOSC, et ce n’est pas la première fois, Lyon a fait des changements à la pause, et a adopté trois systèmes. À une demi-heure de la fin, le Transalpin a même sorti un attaquant (Kadewere), pour un défenseur (Lovren), alors que ses hommes étaient menés de deux buts. « Je ne me sens jamais perdu », assurait-il après la rencontre au micro de Prime Vidéo. John Textor, qui lui a renouvelé son soutien cette semaine, pourrait bientôt l’être, alors que des rumeurs de contacts avec Jorge Sampaoli ont fleuri ces derniers jours. À voir si l’Argentin accepte de coacher une équipe qui file vers la Ligue 2.
Par Léo Tourbe