- C1 (F)
- 8es
- Benfica-Lyon
Les Lyonnaises et la revanche européenne
Un an après l'échec en quarts de finale de C1 face à Chelsea, les Fenottes lancent la reconquête de leur chère Coupe d'Europe au stade de la Luz, ce mardi soir, face à Benfica, avec une soif de revanche.
« On arrive sur une fin de saison où il y a des matchs décisifs, à nous d’être prêtes », a prévenu Eugénie Le Sommer vendredi soir, après la gifle infligée au FC Fleury (4-0), en D1 Arkema. Et si la taulière a haussé le ton, c’est que quelques jours plus tôt, les Lyonnaises étaient passées à côté de leur premier gros rendez-vous de cette fin de saison : une demi-finale de Coupe de France face à ce même FC Fleury, perdue aux tirs au but. « On sait que dans le football de haut niveau, il y a des ingrédients nécessaires et indispensables à la performance. Il y a certainement eu cette remise en question », avait noté Sonia Bompastor après la revanche en championnat, vendredi. « Je voulais voir une réaction de mes joueuses, une réaction d’orgueil, mais aussi qu’elles fassent preuve de plus de caractère. »
Un Benfica novice, mais…
Du caractère, les octuples championnes d’Europe devront en avoir ce mardi, pour le quart de finale aller de Ligue des champions qui va se tenir à l’Estádio da Luz. « Ce stade est énorme. Avoir l’opportunité de disputer un quart de Ligue des champions dans ce stade si beau et mythique, c’est unique. Il faudra le savourer, mais cela passe par un bon contenu de match et une victoire », a averti Sonia Bompastor. Les quelque 15 000 supporters annoncés (sur 65 000 places) ne devraient toutefois pas étourdir des Lyonnaises grandes favorites face au Benfica Lisbonne, qui disputera son premier quart de finale de Ligue des champions, et dont les ambitions ont été résumées par la jeune Kika Nazareth : « Rêver est gratuit ».
Attention toutefois à ne pas sous-estimer l’écurie lisboète, deuxième de sa poule derrière le FC Barcelone et devant l’Eintracht Francfort et Rosengård, après avoir notamment regardé le grand Barça dans les yeux lors d’un 4-4 spectaculaire. Car si l’OL reste sur deux victoires 5-0 face au Benfica lors de la phase de poules 2021-2022, Sonia Bompastor sait que le paysage a changé depuis dans la capitale portugaise : « Cette équipe a beaucoup grandi et a pris en expérience, elle s’est étoffée avec des individualités performantes. On respecte cet adversaire qui a tenu tête à Barcelone. Cette équipe est capable de mettre beaucoup d’agressivité, elle a une philosophie de jeu avec beaucoup d’audace, de qualité technique et de la maîtrise. Elle est capable de marquer des buts. On est prévenues. »
Le spot de Nazareth
Octuple vainqueur de la compétition (la dernière fois en 2022), l’Olympique lyonnais s’avance toutefois avec la force de l’habitude. Mais aussi avec une soif de revanche. L’an passé, les Fenottes avaient en effet quitté la compétition dès les quarts de finale, après un duel polémique face à Chelsea : défaite 1-0 à domicile, puis victoire 2-1 à Londres avant une élimination aux tirs au but. « Quand le résultat n’est pas au niveau des attentes, il y a toujours beaucoup de déception et de frustration. On peut y ajouter un sentiment d’injustice, de cruauté, confiait alors Sonia Bompastor, au sujet d’un penalty très généreux accordé aux Blues. J’ai revu les images. Chelsea n’attendait que ça sur la fin de la prolongation. La VAR s’est fait berner sur ce coup-là. Pour moi, clairement, il n’y a pas faute. »
Un an après cette fucking disgrace sauce lyonnaise, Lyon a donc les crocs particulièrement acérés à l’heure de recroquer dans une grande soirée européenne. L’OL devra toutefois composer sans Ada Hegerberg, touchée au mollet, tout en muselant la pépite portugaise Kika Nazareth. « C’est une joueuse que je connais bien, elle est talentueuse et en phase de progression. Lors de la précédente partie contre nous, elle avait été la meilleure de leur côté sur le terrain, se méfie Sonia Bompastor, C’est la métronome au milieu de terrain, et elle prend beaucoup de responsabilités en sélection nationale. » Que la coach lyonnaise se rassure : la dernière fois que l’OL s’était incliné en quarts de C1, il avait remporté l’édition suivante (2022). Autre signe ? La finale aura lieu au San Mamés de Bilbao. Or, la dernière fois que la C1 féminine s’est jouée au Pays basque espagnol, c’est l’Olympique lyonnais qui avait triomphé de Wolfsburg à Anoeta, en 2020.
Par Adrien Hémard Dohain