- Ligue 1
- 34e journée
- Lyon/Saint-Étienne
OL-ASSE : plus qu’une histoire de PlayStation
Il est programmé ce dimanche à 14 heures, mais personne ne s'y trompe : ce derby entre Lyon et Saint-Étienne est le match de cette 34e journée. C'est même l'un des matchs à enjeu de cette fin de saison dans l'Hexagone. Pour la première fois depuis des décennies, Verts et Gones se retrouvent à Gerland dans un derby à la mort avec, comme objectif, la Ligue des champions.
beIN Sport ne s’y est pas trompé et tant pis pour Canal+, « le meilleur du football européen » : le match du week-end se jouera au stade Gerland et non au Parc des Princes, à 14 heures, pas à 21 heures, en plein petit déjeuner et pas après le diner. Pourquoi ? Parce que Paris est déjà champion et que, comme dans la plupart des championnats, excepté celui du Portugal, l’enjeu de la Ligue 1 se situe plus autour du podium, des places européennes et du maintien que tout en haut de l’affiche. Et au petit jeu du « qui a envie d’écouter la musique de la Ligue des champions la saison prochaine » , on compte une région et deux candidats. Boostés par la contre-performance lilloise face à Sochaux et mis sous pression par la nouvelle victoire de l’Olympique de Marseille, Stéphanois et Lyonnais entament leur sprint final par un face-à-face. Et comme cet été, sur la Grande Boucle, au moment des arrivées massives, il faut toujours surveiller le maillot vert.
Un enjeu fou pour un derby historique
La Play Station en lot de consolation. La désormais célèbre *punchline de Jean-Michel Aulas n’a jamais été autant au centre des débats que ce dimanche 27 avril 2013. Pourquoi ? Tout simplement parce que le hasard du calendrier et des forces du moment font que l’Olympique lyonnais et l’AS Saint-Étienne se retrouvent, à cinq journées de la fin, dans un derby à l’enjeu totalement fou. La donne est assez simple : ce dimanche, deux points séparent les Lyonnais (59) des Stéphanois (57). C’est le plus maigre écart entre les deux équipes avant un derby depuis le 9 septembre 1980 et la huitième journée de l’exercice 1980-1981. Nostalgie. Pour les Verts qui, en remportant la Coupe de la Ligue la semaine passée, ont décidé de couper les ponts avec le passé, l’occasion est belle de bomber le torse et de plomber le voisin. Déjà qualifiés pour l’Europa League, les hommes de Christophe Galtier vont batailler ferme avec les Rhodaniens pour la quête d’un Graal imposant : une place en Ligue des champions. Et comme les plus belles des batailles sont celles à la vie à la mort, l’OM a décidé, en s’imposant à Lorient hier, qu’il ne resterait plus qu’une place en C1 en vue de la saison prochaine. Alors, à qui la qualif ?
Saint-Étienne : la forme mais un calendrier difficile
Battus à l’aller par l’OL du néo-allemand Bastos (0-1), les Verts réalisent une année 2013 quasi parfaite. Éliminés de la Coupe de France par Lorient (1-2), les coéquipiers de Brandão n’ont pas perdu en Ligue 1 en 2013 (huit victoires et six nuls). Un bilan impressionnant qui a permis à Rémi Garde de se fendre de l’habituel « Nous ne sommes pas favoris, regardez un peu l’adversaire » , traditionnel moyen de se délester d’un peu de pression. Un peu, car ce dimanche, entre suprématie régionale et dessein européen, elle sera à son comble des deux côtés. Mais là où Rémi Garde a raison, c’est que les siens ont l’avantage d’être devant au classement. Ce sont eux qui, en cas de match nul, conserveraient leur place sur le podium. Ce sont également eux qui ont le calendrier le plus favorable. En effet, quand les Gones iront à Nancy et à Nice, et recevront un Paris déjà champion et un Rennes meurtri, les Verts, eux, ont un tout autre pain sur la planche. Après ce derby, les coéquipiers d’Aubameyang iront à Lorient, recevront Bordeaux et Marseille, avant de se déplacer à Lille au soir de la dernière journée, pour un match qui sent bon le suspense et la défunte musique du multiplex. Sportivement, les Lyonnais ont redressé la barre face à Toulouse et Montpellier après avoir concédé trois défaites consécutives en Ligue 1. Défaite, un mot qui ne fait plus partie du vocabulaire stéphanois en championnat. Mais un derby reste un derby. Même à 14 heures.
*En 2010, lors d’un derby, JMA s’était fendu de cette déclaration folle : « L’ASSE est une équipe qui la joue(la C1)à la Playstation, et on doit absolument se qualifier pour le deuxième tour. »
Swann Borsellino