OL – ASNL : la belle et le clochard
Le championnat de France ne comporte que deux équipes. D'un côté, l'OL, ambassadeur du football poudroyant ; de l'autre, Nancy et un «boring Correa» salement assumé. Tandis que le reste de la France se torture l'esprit en oscillant entre l'option foot et l'option points, ces deux-là ont déjà choisi leur camp.
Six journées, quatre points d’avance, Lyon a profité de ce début de saison pour déposer ses premières phalanges sur un 8e titre qui lui semble déjà promis.
Ce soir, face à Nancy, Juninho (blessé) et Govou (suspendu) ne participeront pas à la bringue. D’façon, Puel n’a pas vraiment besoin d’eux. En s’attachant les services de ce qui se faisait globalement de mieux dans l’Hexagone (Lloris, Mensah, Makoun, Ederson, Pjanic, Piquionne), Aulas a tranché. Objectif after eight ! Aussi talentueuses soient-elles, ces recrues (excepté Makoun) n’avaient jamais mis l’ombre d’un ongle d’orteil sur les pelouses de C1 avant le match contre la Fiorentina.
Clairement, ces types-là sont beaux, fins et gourmands, mais leur appétit sera largement comblé dès lors qu’ils brandiront le vilain trophée de champion de France sur le balcon de l’Hôtel de ville en mai prochain.
Jean-Mich’ a décidé d’assurer un 8e titre, de balancer la C1, quitte à faire croire à tout le monde que l’objectif du club était d’attraper l’Europe par les oreilles.
N’empêche, Lyon est déjà au top. Rarement l’OL n’a paru si fort si tôt. S’appuyant sur un football chatoyant fait de mouvements et de redoublements de passes, les soldats de Puel comptent en outre une défense de fer (5 blanchissages en 6 rencontres), seul Nice ayant trompé Lloris à deux reprises.
Ce soir, les statistiques prêtent à penser que les Gones l’emporteront par un but d’écart, puisque c’est par cette différence que Lyon s’est imposé lors de ces cinq dernières “affiches” (façon de parler) disputées à Gerland.
Puel a déjà prévenu : « Ce sera un match très disputé. Nancy n’a pas connu la même entame que lors des précédentes saisons mais ils n’ont perdu qu’un match » .
Nancy a « retrouvé son jeu »
Porte-drapeau de l’inélégance, Pablo Correa s’est récemment gargarisé d’avoir « retrouvé son jeu » suite au match nul arraché à Auxerre (1-1) puis au coup de sifflet final du point obtenu face à Rennes (0-0). Nancy n’a encaissé que 4 buts et en a marqué autant depuis le début du championnat.
Au printemps dernier, la France remerciait Rennes d’empêcher l’ASNL de participer à la Ligue des Champions. Mouais, quitte à se faire souiller par un ténor de l’Europe d’en haut, autant faire ça bien et envoyer Brison, Duchemin, Zerka et compagnie.
Côté terrain, cette saison, l’ASNL ne présente plus les garanties de l’an passé. Clairement, le trapu uruguayen va devoir compenser les départs de ses éléments les plus exploitables en rendant le jeu de son équipe encore plus indigeste en terme de jeu.
Un roux chauve, ça ne se remplace pas du jour au lendemain. Puygrenier est parti mettre du caviar sur sa quiche lorraine et du beurre dans ses épinards. Ouaddou revient au bercail pour compenser cette fugue. Devant, l’absence de Kim – parti monnayer ses entourloupes au Qatar – se fait déjà ressentir sur le front de l’attaque.
Enfin, le latéral droit Mickaël Chrétien, un mec super fort soi-disant accosté par l’OL et le FC Séville themselves, est resté à Nancy et a été replacé au milieu de manière à placer la recrue Calvé à son poste de prédilection… Faut pas se mentir, Chrétien… bon, on n’rigole pas avec la religion.
Côté recrue, Julien Féret (sorte de Kaka de la L2 l’an passé à Reims) commence sa carrière à 26 ans, certes sur la bonne voie, mais dans une équipe où un meneur de jeu est à peu près aussi utile qu’un second attaquant de pointe à l’OL.
Ce soir, au coup de sifflet final, Pablo Correa quittera Gerland par la petite porte et les gants de Lloris seront neufs.
Matthieu Pécot
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