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OL : Après Grosso, le re-renouveau ?
Viré de l'OL après seulement sept matchs, Fabio Grosso n'aura pas su redresser la barre. Le défi était sûrement trop grand pour lui, et John Textor doit s'en inspirer pour choisir son prochain coach. Pour enfin démarrer cette saison cauchemardesque ?
La course au maintien prend aussi parfois des airs de chaises musicales. Lyon le découvre, et John Textor va peut-être en vouloir à Waldemar Kita d’avoir pris Jocelyn Gourvennec. Au lendemain du remplacement de Pierre Aristouy par l’ancien coach guingampais chez les Canaris, les Gones n’ont plus d’entraîneur. Ce jeudi, l’OL et ses dirigeants ont décidé de mettre à pied Fabio Grosso, selon les informations de L’Équipe. Seulement deux mois et demi après son arrivée, le technicien italien remballe donc ses affaires, qu’il n’a sûrement pas eu le temps de défaire. L’ancienne gloire du club n’aura pu diriger que sept matchs. Sept rencontres où il a aligné sept compositions d’équipe différentes, preuve de son incompréhension complète de l’effectif rhodanien. Logiquement battu par le LOSC dimanche dernier (0-2), le champion du monde 2006 s’était illustré par des tentatives tactiques insensées et y a donc signé la fin de son aventure à l’OL. Deux jours après avoir soufflé ses 46 bougies.
Complètement paumé
Sa gestion des cas Rayan Cherki et Alexandre Lacazette est sans doute ce qui raconte le mieux le flou dans lequel a navigué le coach transalpin. Probablement les deux meilleurs (ou moins pires) joueurs offensifs du groupe lyonnais, ils n’ont jamais été indiscutables dans l’esprit de Fabio Grosso. Certes, il préfère évoluer avec de vrais ailiers, ce qui n’est pas forcément compatible avec la présence de Cherki, et il a avancé que le capitaine n’avait plus le coffre pour tenir un match entier. Il a beau s’être félicité de la performance des entrants face aux Dogues, qui ne s’étaient pas créé plus d’occasions que Lacazette et consorts en première période, il n’a pas su admettre qu’il s’était privé du seul gars de son effectif qui semble pouvoir remporter un face-à-face. Mené 2-0, il avait également choisi de sortir Tino Kadewere pour faire entrer le très offensif Dejan Lovren. Un choix étrange, qui a clairement démontré qu’il était paumé. « Jamais je ne me sentirai perdu », avait-il pourtant assuré au micro de Prime Vidéo, après la défaite.
Il avait donc probablement perdu un vestiaire déjà moribond. Adepte de la méritocratie des entraînements de la semaine pour faire son onze le week-end, plutôt que de s’appuyer sur les statuts, l’ex-Palermitano a vu son ambition se retourner contre lui. Pour ça, est-ce vraiment sa faute ? Dans une situation d’urgence, vouloir s’appuyer sur ceux qui se défoncent le plus entre les coupelles n’est pas forcément une erreur, au contraire. À condition que tout le monde – dont les cadres – joue le jeu. Ce qui n’a pas été le cas visiblement, puisqu’il a souvent commencé ses matchs avec des éléments motivés, mais limités. De son premier match contre Brest à cette défaite face aux Lillois, son équipe n’a jamais progressé.
Textor à trous
Cet échec est aussi celui de John Textor. Presque impatient de faire sauter Laurent Blanc, dernier entraîneur nommé par Jean-Michel Aulas, son premier choix en tant que président s’était donc porté sur l’Italien. Alors que Gennaro Gattuso était tout proche de prendre le poste, il avait finalement changé d’avis pour confier le banc à un ancien du club, champion de France en 2008, et qui sortait d’une belle saison à Frosinone, avec qui il venait de remporter la Serie B.
La tâche était peut-être trop grande pour un entraîneur si peu expérimenté. Et John Textor, qui a déjà fait preuve de déconnexion vis-à-vis de la situation catastrophique de l’OL, ne l’avait sûrement pas saisi. Cette fois, il pourra compter sur son nouveau directeur général, Laurent Prud’homme, et son nouveau directeur sportif, David Friio, fraîchement piqué à l’OM (comme 90% de la cellule de recrutement lyonnaise), pour nommer un nouvel entraîneur, le troisième de la saison. Récemment, le nom de Jorge Sampaoli était ressorti. L’été dernier, Textor voulait attendre la fin du championnat brésilien pour placer Bruno Lage, mais le coach de Botafogo a, depuis, claqué la porte du club carioca et du groupe Eagle. Avec la possibilité d’avoir les mains libres sur le prochain mercato, selon la décision de la DNCG, les Gones font tout pour repartir de zéro pour la phase retour. Après tout, zéro, ce n’est que sept points de moins que ce qu’ils ont aujourd’hui en Ligue 1.
Par Léo Tourbe