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Oh toi grande Russie !

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Oh toi grande Russie !

Abramovitch en finale de la Champions. Le Zénith Saint-Pétersburg qui brandit l'UEFA. Des oligarques qui viennent flamber leurs pétro-dollars dans toutes les boîtes du globe. Poutine qui contrôle, chaque jour un peu plus, un monde qui sentira bientôt aussi mauvais qu'une vieille bouteille de Poliakov. La Russie est partout, et ce jusque dans la catégorie «sérieux outsiders de l'Euro» selon les apprentis bookies de Betclick. Pourtant le football russe part de loin. De très loin.

Depuis 1992 et le premier championnat post-URSS, de la vodka a coulé sous les ponts. Avec un nom qui sentait encore bon le rassemblement communiste, la Division supérieure russe comptait vingt escouades. Six clubs de l’ancienne Division supérieure soviétique – Spartak Moscou, Dynamo Moscou, Torpedo Moscou, Lokomotiv Moscou, CSKA Moscou, et Spartak Vladivkavkaz (cherchez l’erreur) – censés ratisser quatorze faire-valoir venus des quatre coins du territoire. Le tout dans un championnat scindé en deux groupes, et soldé par un genre de playoffs à la sauce rouge.

Cette formule ne tiendra qu’une saison. S’en suit un long tâtonnement qui voit la Division supérieure faire varier son nombre de clubs au rythme des saisons. 18 en 1993, 16 en 1994, à nouveau 18 en 1996 et 1997, avant de finalement se fixer sur 16.

De 1992 à 2001, le Spartak Moscou truste neuf des dix titres mis en jeu. Jean-Piotr Aulaskov n’est déjà pas loin. Seul l’improbable Alania Vladikavkaz de Valeriy Gazzaev (déjà !) réussit à souffler l’édition 95. Aussi, la Division supérieure se mue-t-elle en 2002 en Première ligue, avec en ligne de mire l’émancipation d’autres écuries. Objectif : faire du championnat russe l’un des principaux championnats européens. La Premiership fait des envieux. Les Russes veulent aussi leur Big Four.

Résultat : des investissements à tire larigot avec de l’argent dont personne ne connait réellement la provenance. Les poches pleines de roubles, les matières les plus grises se démènent. Trois clubs émergent alors pour animer les longues soirées d’hiver : le CSKA (club de l’armée) et le Lokomotiv Moscou, mais surtout le Zénith Saint- Pétersburg. Ne manque plus que des joueurs.

La filière sud-américaine fonctionne alors à plein régime. Vagner Love, Jo, Cavenaghi (pour ne citer qu’eux), n’avaient jamais vu la neige. L’oseille ruskov leur apprendra à skier. Passer d’un football champagne à un football vodka, tout un programme.

Très vite (trop ?), les résultat suivent. Le CSKA devient le premier club russe à remporter la coupe de l’UEFA en 2005, avec l’immortel Gazzaev au coaching. Abrahamovitch est évidemment dans la place.

Dans le même temps, le Zénith version Gazprom commence son ascension, jusqu’à devenir le club le plus riche du pays (Gazprom, qu’on vous dit) et rafler une deuxième C3 pour le tzar Poutine. Budget estimé : 100 millions d’euros annuels. De quoi recruter un peu plus loin – comme Anatoliy Tymoschuk, arraché à Donetsk pour 15 millions d’euros – mais pas forcément mieux. Pour preuve, cet obscur Nicolas Lombaerts qui rejoint l’escouade soviétique en provenance de la Gantoise pour quatre millions. La messe. Gazprom investit, Gazprom récupère, Gazprom construit aussi ; l’ancien stade Kirov devrait être totalement rasé pour laisser place en 2009 à la Gazprom Arena. Un stade de 60 000 places de 250 millions de (pétro)dollars qui permettrait de répondre aux critères des stades 5 étoiles.

Surtout, les nouveaux riches peuvent désormais se permettre de jouir de leurs propres perles. De football vodka à football caviar, une autre idée du ballon rond. Dans les 23 présents à l’Euro, seul Ivan Saenko ne joue pas en Russie. Et c’est là toute la différence avec le football briton. Pendant que les Anglais matent l’Euro sur Sky Sport et pleurent le nombre écrasant d’étrangers dans leur Premiership au détriment des joueurs locaux, les Russes sont dans la place (rouge) et jouent tous au pays.

En attendant le game de l’armée rouge ce soir à 20h45, Abramovitch s’éclate entre potes à Innsbruck. Une boîte sélect, des putes qui dansent nues et de la vodka.

Putain de football russe. Pas loin d’être à son zénith.

Par Paul Bemer et Lucas Duvernet-Coppola

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