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Obrigado Deco

Par William Pereira
Obrigado Deco

Aujourd'hui, Deco a 36 ans. Son premier anniversaire en tant que joueur retraité. Le Luso-Brésilien laisse derrière lui un grand vide, notamment au FC Porto, où il est déjà considéré comme une légende du club. Retour sur la carrière d'un artiste de l'ombre.

Des yeux bridés, des pieds brésiliens et un numéro 10 sur le dos. Anderson Luis de Souza dit « Deco » aurait pu être Olivier Atton dans une autre vie. Il aurait aussi pu porter la tunique auriverde dans une autre dimension. Mais dans la nôtre, le double vainqueur de la Ligue des champions est le dernier numéro 10 de la Selecção das Quinas. Un titre qui semblait destiné à Rui Costa et ses chaussettes basses, avant que déboule « o Magico » . Car il faut bien le dire, que ce soit au Brésil ou au Portugal, personne n’a vu en lui un futur vice-Ballon d’or. Ni le Scolari sélectionneur du Brésil, ni les recruteurs de Benfica qui le trouvaient quelconque. Personne. Personne sauf un mec assez spécial pour remarquer que ce Brésilien parti très tôt du pays pour tenter sa chance au Portugal avait de l’or dans les pieds. Deco est devenu Deco parce qu’il a croisé la route de José Mourinho. Car si Porto a repéré le bonhomme bien avant l’arrivée du Mou chez les Dragons, ce dernier a été le premier à lui faire confiance. Et le mot est faible. À peine arrivé au FC Porto, le « Happy One » fait du Brésilien le centre de son équipe. Oui, José Mourinho, ce mec obsédé par la rigueur tactique, a fait de Deco un homme libre sur le terrain. Sans doute la meilleure chose qui soit arrivée à Porto.

La classe à l’état pur

« Deco est une légende du FC Porto. » Signé Pinto da Costa. Ce qui était une évidence pour les habitants de la deuxième ville du Portugal est devenu officiel grâce à l’hommage « posthume » du boss de la maison juste après l’annonce du magicien. Gomes, Futre, Madjer, Jardel… Le néo-retraité peut s’asseoir à la même table que ces gens-là sans rougir tant il a œuvré pour la maison. Et pas simplement en marquant des coups francs contre Maritimo, Leiria ou Belenenses, non. Pas en distillant de véritables caviars à ses attaquants au cours de matchs quelconques. Seulement, l’ancien international portugais ne brillait jamais autant que lors d’une demie ou une finale européenne. La Lazio, le Celtic Glasgow et l’AS Monaco le savent mieux que quiconque : Deco était un homme de grands rendez-vous. Face aux meilleurs, il se mettait sur son 31, sortait ses meilleurs cartes et régalait les supporters. Crochets, contrôles, petits ponts, décalages, ouvertures, centres, frappes, buts… il savait tout bien faire avec une classe folle. Comme cette passe décisive pour Alenitchev en finale de la Coupe de l’UEFA contre le Celtic, pleine de génie et de nonchalance. Comme le deuxième but marqué contre Monaco, encore une fois plein de je-m’en-foutisme, à mi-chemin entre l’arrogance du joueur et la modestie de l’homme.

À Barcelone, et à défaut d’être resté leader sur le terrain, Deco a fait les beaux jours du Barça en compagnie de Ronaldinho, Xavi, Eto’o et, déjà, Iniesta. S’il lui arrivait de nettoyer une lucarne ici et là ou d’humilier quelques défenseurs, c’est surtout à la passe que le numéro 20 s’est illustré. Positionné en meneur de jeu en retrait par Rijkaard, il s’est également révélé plutôt bon à la récupération – un poil trop agressif d’ailleurs. C’est aussi à Barcelone qu’il a appris à – prendre plein de cartons jaunes – renverser le jeu comme peu de joueurs sont capables de le faire. Ses transversales millimétrées ont fait le tour du monde. Seul Christian Jeanpierre ignorait la qualité de passe du bonhomme, ce qui expliquait peut-être ses orgasmes répétés pendant l’Euro 2008 à chaque fois que le Portugais renversait le jeu. Bref, Deco avait atteint son apogée en Catalogne avant de se faire botter les fesses par Pep Guardiola, tout juste nommé entraîneur du Barça. Si le futur montrera que l’actuel coach du Bayern a eu raison de nettoyer le vestiaire blaugrana, la manière dont il l’a fait laisse un peu à désirer. Et ainsi commence le doux déclin d’Anderson Luis de Souza, vendu un peu moins de dix millions d’euros par le FC Barcelone. Dans le même temps, Bakari Koné signait à l’OM en provenance de Nice pour 8 millions d’euros.
La Premier League, le Brésil et une fin à la Contador Toujours amoureux de son meneur de jeu, Scolari l’enrôle à Chelsea, où les deux hommes découvrent ensemble la Premier League, ses duels virils, ses scores improbables et ses supporters si singuliers. « O Magico » y réalise des débuts parfaits et se fait remarquer dès le mois d’août 2008, au terme duquel il est élu joueur du mois en Angleterre. La Premier League découvre Deco, sa classe et sa technique avec grande surprise. Il joue plus haut chez les Blues qu’à Barcelone, mais court toujours autant. Malheureusement, Scolari l’entraîne dans sa chute précoce. Résultat, et en dépit de l’affection que nourrit Stamford Bridge à son égard, l’ancien Catalan voit son temps de jeu fondre comme un glaçon dans un verre de rosé. Il finit par ne plus jouer assez pour assouvir sa faim de football et décide de dire au revoir à l’Europe, 13 ans après avoir débarqué sur le Vieux Continent, dans le but d’embrasser une carrière professionnelle. Il a fini par faire beaucoup mieux, et c’est sans doute pour ça qu’il est parti sans faire de bruit, sans tacler qui que ce soit. Deco est éternellement redevable au foot européen, et vice-versa. De retour au pays pour se rapprocher de sa famille, il gagne le Brasileirão pour la première fois de sa carrière en 2010 avec le Fluminense, où il formera un duo prolifique avec Fred. En 2012, l’ancien Lyonnais et lui remportent à nouveau le championnat brésilien. Bref, tout baigne pour Deco jusqu’à cette étrange affaire de dopage. Le meneur de jeu est contrôlé positif à un diurétique dont la principale caractéristique est de masquer certains produits dopants. L’échantillon B confirme les analyses et un scandale est sur le point d’éclater. Le magicien clame haut et fort son innocence malgré les fortes suspicions. Le tribunal de justice sportive de Rio finit par le blanchir, estimant que le joueur n’avait pas pris ce produit intentionnellement. Vérité ou Contador-mir debout? Quoi qu’il en soit, à 36 ans, Deco n’avait plus la force de continuer. « Mon corps n’en peut plus » , dixit lui-même. Avec 22 titres dans la poche, O Magico a bien mérité un peu de repos. Ciao l’artiste.

Rebellions, hommages et coups de massue : tout n’est pas à jeter dans cette semaine internationale

Par William Pereira

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