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Obbadi, le revenant

Par Mathieu Faure
4 minutes
Obbadi, le revenant

Mounir Obbadi revient de nulle part. Formé au PSG mais jamais conservé, le Marocain a appris le football en Ligue 2, à Angers, puis Troyes, avant que Claudio Ranieri tombe amoureux de lui. Derrière, le milieu de terrain a découvert la lumière, l’ambition et s’est acheté une médiatisation. Ce soir, au Stade de France, Mounir Obbadi sera opposé à son club de cœur.

Le hasard fait parfois bien les choses. Mounir Obbadi n’oubliera jamais le 30 octobre 2012. Ce soir-là, Troyes se déplace à Monaco en Coupe de la Ligue. Le joueur entre peu avant l’heure de jeu et change le cours du match. L’ASM est éliminée, mais Claudio Ranieri, alors sur le banc de l’équipe princière en Ligue 2, et Riccardo Pecini, le directeur sportif du club, tombent sous le charme du milieu de terrain qui affiche 29 ans à l’époque. Obbadi joue à Troyes, en Ligue 1, et fait office de maître à jouer pour Jean-Marc Furlan. Trois mois plus tard, Obbadi redescend d’un étage et débarque sur le Rocher avec un contrat de 18 mois en poche. Sur place, Ranieri lui confie les clés du camion. L’entraîneur italien est séduit par la faculté du Marocain à garder le contrôle du jeu et faire jouer ses coéquipiers. Une semaine après son arrivée à Monaco, et sans avoir participé à la moindre mise en place tactique, Obbadi découvre Louis-II avec la diagonale rouge et blanc. Il entre à la 61e minute, alors que Guingamp mène 2 à 1. Une passe décisive pour Adriano plus tard, voilà Mounir déjà adopté.

Moutinho, Falcao et la Serie A

Peu de temps après la rencontre, Claudio Ranieri ne cache pas son amour pour son milieu : « Il est entré dans un moment difficile. Il joue dans la verticalité, à une ou deux touches de balle. Il a été important dans le jeu. » Entre le vieil Italien au rire de coquin et le milieu de terrain, un respect s’installe. Aujourd’hui encore, le joueur sait tout ce qu’il doit à son Mister. « Il m’a fait jouer, m’a donné toute sa confiance, je suis très reconnaissant envers lui. Il m’a énormément apporté et je suis très admiratif de ce qu’il réalise en Angleterre. » À 33 ans, la « Moune » , comme il était surnommé à Monaco, joue à Lille et s’apprête à défier le PSG au Stade de France. Fou et terriblement logique pourtant. Fou, parce que rien ne semblait destiner le garçon à briller au niveau supérieur. « Je reviens de loin, alors je ne vais pas me plaindre. On a la carrière qu’on mérite, je ne regrette pas mes années à Troyes et Angers. » Pendant longtemps, le milieu de terrain était estampillé joueur de Ligue 2. Bon joueur de L2, même. Et puis il a découvert le Monaco de Rybolovlev. Et tout a changé.

Quand il arrive à Monaco, le club est en Ligue 2 et souhaite remonter en fin de saison. Mounir Obbadi servira d’accélérateur. À peine arrivé, Obbadi était déjà comme un poisson dans l’eau. Ranieri a d’ailleurs toujours loué sa capacité d’adaptation : « Il nous a permis de trouver le bon équilibre, avouait l’Italien peu de temps après l’arrivée du Marocain. Il fait un bon lien entre la défense et l’attaque. Il bouge beaucoup, c’est un point de référence pour tout le monde. » Six mois après son arrivée, Monaco est champion de France de Ligue 1. Alors quand l’ASM débarque à l’étage supérieur, à l’été 2013, la machine à cash s’emballe : James, Falcao, Moutinho, Toulalan, Carvalho, Abidal. Obbadi s’en fout, il est dans les petits papiers du coach. Même face au PSG de Zlatan Ibrahimović, Obbadi s’installe dans le XI monégasque lancé à la poursuite de l’ogre parisien. Et la « Moune » suit le rythme, prend son pied et devient le baromètre de Monaco. Une saison de folie, à donner des caviars à Falcao, puis Berbatov avec une deuxième place et un record de points en Ligue 1 pour l’ASM (80).

« La Moune » dans La Haine

Tout est beau. Sans doute trop. Alors, quand Ranieri est prié d’aller voir ailleurs et que Leonardo Jardim arrive, Mounir Obbadi sent le vent tourner. C’est le moment d’aller tenter une pige à l’étranger. Ça sera Vérone et la Serie A. Pendant un an. Le temps de se vider la tête et de bouffer de la tactique. Après l’Italie, Lille, Hervé Renard et un autre rôle se présentent à lui : celui de grand frère. À 33 ans, Obbadi termine la saison en beauté. Il va se frotter au PSG sur la pelouse du Stade de France. Pour ce papa d’une petite fille et d’un garçon, c’est un rêve éveillé. Mounir vient du 78. Son quartier a servi de décor au film La Haine de Matthieu Kassovitz dans lequel il figure brièvement. Mais de haine, il n’en a jamais eu. Après des débuts à Chanteloup-les-Vignes, dans ses Yvelines natales, il intègre le centre de formation du PSG à 8 ans, il va y rester douze ans, dont trois saisons en CFA. De sa génération 1983, seul Lorik Cana a percé dans le club de la capitale. Il ne le dira jamais, mais son plus grand regret reste de ne pas avoir disputé un match avec le PSG, le club de son cœur. Celui que l’on surnommait « France Football » pour sa faculté à tout éplucher sur le ballon rond, n’a qu’une envie : se rattraper ce soir.

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